dimanche 25 juin 2017

Au grand jour et sur les toits !

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Matthieu 10 (TOB)
26 « Ne les craignez donc pas ! Rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est secret qui ne sera connu. 27 Ce que je vous dis dans l’ombre, dites-le au grand jour ; ce que vous entendez dans le creux de l’oreille, proclamez-le sur les terrasses. 28 Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l’âme ; craignez bien plutôt celui qui peut faire périr âme et corps dans la géhenne. 29 Est-ce que l’on ne vend pas deux moineaux pour un sou ? Pourtant, pas un d’entre eux ne tombe à terre sans votre Père. 30 Quant à vous, même vos cheveux sont tous comptés. 31 Soyez donc sans crainte : vous valez mieux, vous, que tous les moineaux. 32 Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, je me déclarerai moi aussi pour lui devant mon Père qui est aux cieux ; 33 mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai moi aussi devant mon Père qui est aux cieux.


Précisons d'abord le contexte de ces paroles. Elles font partie du discours de Jésus à ses disciples, au moment où il les choisit. Il les envoie et les avertit : « Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. » Il leur dit qu'ils vont subir des persécutions, qu'ils seront traduits devant les tribunaux et qu'ils seront haïs à cause de leur foi. Bref, ce n'est pas vraiment encourageant comme tableau... Et c'est après tout cela que Jésus leur dit ces paroles : « Ne les craignez donc pas !»

Jésus se veut donc rassurant pour ses disciples... Même si son discours est fait de contrastes, où les affirmations semblent parfois presque se contredire. Ainsi Jésus dit que les gens vont les persécuter... mais qu'il ne faut pas avoir peur d'eux. Il dit qu'il faut craindre Dieu qui peut nous faire périr dans la géhenne... mais qu'en même temps Dieu est prévenant jusqu'à connaître le nombre de nos cheveux. Jésus ne nous reniera pas si on ne le renie pas... mais il nous reniera si on le renie !

En fait, on pourrait se demander si ces paroles sont vraiment rassurantes ! Ceci dit, c'est quand même bien l'intention de Jésus si on en croit sa première exhortation : « Ne les craignez pas ! », qu'il répète au verset 31 : « Soyez donc sans crainte. »

On pourrait reformuler les paroles de Jésus ainsi : Nous ne devons pas craindre les hommes. Ils peuvent peut-être atteindre notre corps mais notre âme leur est inaccessible. Le seul que nous devrions craindre, c'est Dieu car lui peut nous tuer corps et âme. Mais Dieu est prévenant, il nous aime et connaît jusqu'au nombre de nos cheveux... Nous pouvons être sans crainte devant lui ! Confessons donc le Christ publiquement !

Ou encore plus court : N'ayons pas peur de proclamer publiquement le Christ !


N'ayons pas peur

Il faut le dire : vu ce que Jésus venait de dire à ses disciples, ces derniers avaient de quoi avoir peur ! N'est-il pas légitime de craindre ceux qui vous persécutent, qui cherchent à vous nuire et vous haïssent ? Jésus ne nie pas qu'ils puissent représenter un danger pour ses disciples. Ils peuvent « tuer le corps », ce qui n'est quand même pas rien ! Mais Jésus relativise même cela, avec deux arguments :
Ils ne peuvent pas « tuer notre âme », c'est-à-dire notre vie véritable qui est en Dieu. Si le corps est atteint, c'est dans cette vie-ci. Notre vie éternelle, elle, est en Dieu et aucun homme ne peut y porter atteinte.

Dieu prend soin de nous, il est prévenant jusqu'à connaître le nombre de nos cheveux. Cela signifie qu'il ne souhaite pas que nous souffrions, qu'il prendra soin de nous mais que si nous devons souffrir, il sera à nos côtés.

Et pourtant, nous avons peur... Nous avons peur de répéter en plein jour ce que le Seigneur nous dit tout bas. Nous avons peur de crier sur les places. Nous avons parfois peur de nous afficher comme chrétien, aujourd'hui encore. Nous vivons au quotidien comme des croyants incognito.

Vous me direz : oui mais ce n'est pas facile en France, avec la laïcité, la méfiance envers la religion, le terrorisme, etc... OK, c'est vrai. Mais vous pensez que c'était plus facile au temps de Jésus ? Et Jésus n'a jamais dit que ce serait facile ! Il a même dit le contraire...  Je suis frappé de voir combien Dieu donne courage et force à ceux de nos frères et sœurs chrétiens qui vivent dans des contextes de persécutions à cause de leur foi. Ils sont des exemples pour nous.

Pour eux comme pour nous, Jésus nous redit ces paroles adressées à ses disciples : « Ne les craignez pas ! »

Mais le verset 33 est difficile à entendre... Vraiment, Jésus pourrait nous renier ? Il me semble que la parole de Jésus ici doit être entendue comme celle qui précède où il dit à ses disciples que s'il y a quelqu'un à craindre, ce ne sont pas les hommes mais Dieu seul ! S'il y a quelqu'un à qui rester fidèle jusqu'au bout, quelle que soit l'adversité, c'est bien Jésus-Christ. Lui qui a été jusqu'au bout de sa mission pour nous ! Jésus nous invite au courage de la foi.

Alors c'est vrai, on a quand même un exemple de triple reniement dans les évangiles, avec l'apôtre Pierre. Et Jésus ne l'a pas renié pour autant. Ca ne veut pas dire que c'est une parole en l'air de la part de Jésus. Mais elle nous pose la question : comment restons-nous fidèle au Christ dans l'adversité ?

Je ne sais pas si vous avez vu « Silence », le film de Martin Scorsese sorti en début d'année au cinéma. C'est exactement un des sujets du film qui raconte l'histoire de deux prêtres jésuites, au XVIIe siècle, qui se rendent au Japon pour retrouver leur mentor dont on dit qu'il aurait renié sa foi. Ils découvrent un pays où le christianisme est devenu illégal et ses fidèles persécutés, obligés de vivre leur foi caché. Le film pose notamment la question de la foi face à l'inquisition : faut-il y céder tout en gardant une foi intérieure cachée ou faut-il rester fidèle quoi qu'il en coûte ? Vraiment, je suis sorti ébranlé de ce film, interpellé quant à ma foi et la façon de la vivre ou non publiquement.


Proclamons le Christ

« Ce que je vous dis dans l'ombre, dites-le au grand jour ; ce que vous entendez dans le creux de l’oreille, proclamez-le sur les terrasses » (v.27)

Au lieu des « terrasses », on pourrait dire : « sur les toits » puisqu'il s'agit des toits en terrasse des maisons de l'époque. Il s'agit donc de dire l’Évangile au grand jour et le proclamer sur les toits !

Ça me rappelle un peu l'exhortation de Jésus, dans le Sermon sur la Montagne, à être lumière du monde. On ne met pas une lampe sous un seau... on la met bien en évidence pour qu'elle brille aux yeux de tous. Ici, briller, c'est proclamer bien haut le Christ.

Et Jésus enfonce le clou aux versets 32-33 en invitant ses disciples à se déclarer publiquement pour le Christ. Il le fait avec solennité, en mettant en garde contre le fait non seulement de se taire mais de le renier.

Dire l’Évangile au grand jour. Le proclamer sur les toits. Se déclarer publiquement pour le Christ. Vous y arrivez facilement, vous ? Moi pas... Pour certains, c'est peut-être facile, mais pour beaucoup, il faut se faire violence !

Il ne s'agit pas forcément d'aller sur la place du Capitole, de monter sur une chaise et proclamer des versets bibliques dans un micro. Mais avouons qu'il n'est pas toujours facile de mettre en pratique ces exhortations de Jésus.

Et puis il y a, c'est vrai, des contraintes aujourd'hui qui rendent impossible le fait de dire ouvertement sa foi dans certains contexte. C'est le cas, en France, dans les hôpitaux, à l'école, dans les services publics en général... Vous serez simplement virés si vous le faites ! Les actes doivent alors prendre le relais des paroles. Et les paroles peuvent s'exprimer en dehors du travail...

Dire l’Évangile au grand jour. Le proclamer sur les toits. Se déclarer publiquement pour le Christ...

Lorsque Jésus dit à ses disciples qu'il les envoie comme des brebis au milieu des loups, il leur dit aussi d'être rusés comme les serpents et innocents comme les colombes ! Et il y a des chrétiens qui sont tellement rusés que personne ne sait jamais qu'ils sont croyants et d'autres qui sont tellement innocents, ou naïfs, qu'ils tendent toujours le bâton pour se faire battre ! Il ne s'agit pas d'être suicidaires spirituellement et de venir toujours avec ses grands sabots évangéliques !
Il s'agit de faire preuve de sagesse, de bon sens, d'opportunisme. Mais il s'agit aussi de mettre comme priorité la cause du Christ. C'est notre mission de disciples de Jésus-Christ, à laquelle il nous faut répondre... même s'il faut se faire un peu violence !


Conclusion

L'appel de Jésus à ses disciples résonne d'une façon particulière pour nous aujourd'hui. L'impératif de se déclarer publiquement pour le Christ demeure. Celui de dire au grand jour et de proclamer sur les toits l’Évangile, aussi. Même s'il nous faut être, pour parler comme Jésus, « rusés comme les serpents » pour le faire d'une manière respectueuse de la laïcité.

Nous pouvons bien-sûr nous retrouver face à des laïcards obtus, des antireligieux ou des anticléricaux. Il faut faire avec... Et il y a des contextes spécifiques où l'extrême prudence doit être de mise. Il n'empêche que le défi demeure : nous sommes, en tant que disciples du Christ, appelés à être ses témoins, chacun personnellement, et en tant que communauté. Et ce n'est pas qu'une affaire intime et privée.

Nous avons le droit de le dire dans notre France laïque. Y compris dans l'espace public. Pour autant que nous le fassions de manière respectueuse, sans causer de trouble. Certains devront se retenir, pour rester dans les limites du respect. D'autres devront se faire violence.

Inventons de nouvelles manières de dire au grand jour et de proclamer sur les toits que Jésus-Christ, le Fils de Dieu, est Sauveur !

dimanche 11 juin 2017

Le Dieu de grâce

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Exode 34.1-9

1 Le SEIGNEUR dit à Moïse : « Taille deux tablettes de pierre, comme celles que tu as cassées. J'écrirai sur elles les paroles qui étaient sur les premières. 2 Prépare-toi pour demain matin. Tu monteras très tôt sur le mont Sinaï et tu m'attendras là-bas, au sommet de la montagne. 3 Personne ne doit monter avec toi, personne d'autre ne doit se montrer sur toute la montagne. Et aucun animal, mouton, chèvre ou vache, ne doit rester près de cet endroit. »

4 Moïse taille deux nouvelles tablettes de pierre, comme les premières. Il se lève tôt le matin et il monte sur le Sinaï avec les deux tablettes, comme le SEIGNEUR l'a commandé. 5 Le SEIGNEUR descend dans le nuage de fumée et il se tient là, auprès de Moïse. Moïse prononce son nom, « LE SEIGNEUR ». 6 Ensuite, le SEIGNEUR passe devant Moïse et il dit d'une voix forte : « Je suis le SEIGNEUR. Oui, je suis un Dieu de pitié et de tendresse. Je suis patient, plein d'amour et de fidélité. 7 Je montre ma bonté pendant des milliers de générations. Je supporte les fautes, les révoltes et les péchés. Mais le coupable, je ne le déclare pas innocent. J'agis contre celui qui a péché, contre ses enfants jusqu'à la troisième ou la quatrième génération. »

8 Aussitôt Moïse s'incline et adore le SEIGNEUR. 9 Puis il dit : « Seigneur, puisque tu te montres bon pour moi, je t'en prie, viens avec nous ! Je le sais, ces gens ont la tête dure. Mais pardonne nos fautes et nos péchés, et considère-nous comme ton peuple ! »


Le Dieu de l'Ancien Testament est-il différent du Dieu du Nouveau Testament ? C'est ce qu'on entend parfois... Celui de l'Ancien Testament serait sévère, à la justice implacable, un Dieu saint qu'il faut craindre. Celui du Nouveau Testament serait grâce, bonté, patience, un Dieu que l'on peut aimer.

Avouons que parfois on porte un regard distant et critique sur l'Ancien Testament. On a en tête les paroles du prologue de l'évangile selon Jean : « La loi a été donnée par Moïse, mais la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ » (Jean 1.17). On pense à Paul, dans ses épîtres, qui oppose la loi et la grâce. Mais on oublie qu'il le fait en argumentant à partir de l'Ancien Testament, et de l'exemple d'Abraham en particulier.

Non, le Dieu de l'Ancien Testament n'est pas différent du Dieu du Nouveau Testament ! Le SEIGNEUR, dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament, est le Dieu de grâce. La preuve ici : « Je suis le SEIGNEUR. Oui, je suis un Dieu de pitié et de tendresse. Je suis patient, plein d'amour et de fidélité. » (v.6) Certes, la justice de Dieu se manifeste dans ce texte... mais c'est bien une justice marquée par la grâce !


La grâce accorde toujours une nouvelle chance

La grâce de Dieu se manifeste dès la première parole du Seigneur dans notre texte : « Taille deux tablettes de pierre, comme celles que tu as cassées. J'écrirai sur elles les paroles qui étaient sur les premières. »

Dieu accorde un nouvelle chance au peuple d'Israël. Les tablettes sur lesquels il avait inscrit ses 10 paroles ont déjà été gravées une fois... mais elles avaient été brisées par Moïse, suite à l'épisode du veau d'or. Impatient et ne voyant pas Moïse redescendre de la montagne où il était aller rencontrer Dieu, le peuple d'Israël avait alors fondu tout l'or qu'ils avaient pu récolter et avait façonné un veau en or en disant : « Voici ton Dieu qui t'a fait sortir d'Egypte » ! En voyant cela, en colère, Moïse brisa les tablettes de pierre.

Ça aurait pu être la fin de l'alliance de Dieu avec son peuple. Il n'en est rien. Le Seigneur redonne une chance au peuple d'Israël. Il demande à Moïse de retailler des tablettes et il écrira à nouveau ses 10 paroles, la charte de l'alliance.

Dieu est bien plus patient que le peuple d'Israël ! Il est bien plus patient que Moïse ! « Je supporte les fautes, les révoltes et les péchés. » (v.7) La patience est une des premières marques de la grâce. Et l'on voit bien, tout au long de l'histoire biblique, combien Dieu s'est montré patient avec son peuple, malgré ses errances, ses infidélités. Un peuple à la tête dure, comme le dit Moïse ! Et combien il se montre encore patient avec nous, je n'en doute pas... nous qui, aussi, avons souvent la tête dure.

Que se passerait-il si Dieu ne nous laissait jamais de nouvelle chance ? S'il n'avait aucune patience envers nous ? Si la moindre faute était immédiatement sanctionnée... Nul doute que cette église serait vide !

Et nous qui sommes au bénéfice de la grâce et la patience de Dieu, de quelle patience faisons-nous preuve envers nos prochains ? Savons-nous leur donner une nouvelle chance ou les enfermons-nous dans une sanction, un jugement ? Quelle est la mesure de grâce dans notre vie, nos relations ?


La grâce prend le péché au sérieux

Dans ses paroles adressées à Moïse, Dieu se présente comme un Dieu plein de grâce et de patience... Pourtant, il parle aussi du péché et du coupable qu'il ne déclare pas innocent. Mais la grâce prend au sérieux le péché. D'ailleurs, s'il n'y a pas de péché, il n'y a pas besoin de grâce !

« Je supporte les fautes, les révoltes et les péchés. Mais le coupable, je ne le déclare pas innocent. J'agis contre celui qui a péché, contre ses enfants jusqu'à la troisième ou la quatrième génération. »

La formule peut étonner, voire choquer. Mais il y a d'abord ici une question de proportion. 3 ou 4 générations contre 1000 ! Une génération, c'est quoi, 25 ans ? 3 ou 4 générations, c'est de l'ordre d'un siècle... Mais 1000 générations, ça fait 25000 ans. L'histoire de Moïse date de moins de 4000 ans par rapport à aujourd'hui... ça nous laisse 21000 ans de marge !!!

Evidemment, ce ne sont pas des nombres à prendre de façon littérale ! Mon petit calcul veut juste souligner que la bienveillance et la grâce de Dieu dépassent infiniment son jugement. On retrouve un peu ici ce que Paul appelle la surabondance de la grâce de Dieu, qui couvre le péché : « Là où le péché a proliféré, la grâce a surabondé ». (Romains 5.20)

Mais le péché lui-même doit être pris au sérieux : « le coupable, je ne le déclare pas innocent. » Il a des conséquences, qui s'étendent parfois sur plusieurs générations. Pas besoin ici de tomber dans l'écueil du péché des ancêtres dont il faudrait se repentir... Il s'agit probablement de considérer l'impact, les conséquences du péché au-delà de celui qui les commet. Et lorsque notre texte parle de trois ou quatre générations, il souligne la gravité possible de cet impact. Ce que je fais, mes choix de vie, mes actions, ne me concernent pas seulement moi mais affectent aussi ceux qui m'entourent, parfois au-delà de ce que j'imagine.

Il faut prendre le péché au sérieux pour prendre la grâce au sérieux ! Dieu ne nous aime pas parce que nous sommes aimables... Il nous aime malgré le fait que nous ne le sommes pas ! Il nous aime parce qu'il nous a créé. Il nous aime malgré notre péché, notre infidélité, malgré notre tête dure ! Et il vient à notre rencontre même si nous nous éloignons de lui. C'est cela la grâce.

Il demande à Moïse de refaire les tablettes de pierre. Il fait revenir Juda de son exil à Babylone. Il envoie son Fils dans un monde qui le rejette et le crucifie. Il vient à notre rencontre et nous appelle. Il continue de cheminer avec nous, malgré les détours et les impasses dans lesquelles nous nous engageons.


La grâce répond à nos besoins

Ce qui est aussi intéressant dans notre texte, c'est la réaction de Moïse.

« Seigneur, puisque tu te montres bon pour moi, je t'en prie, viens avec nous ! Je le sais, ces gens ont la tête dure. Mais pardonne nos fautes et nos péchés, et considère-nous comme ton peuple ! » (v.8-9)

Il a compris ce qu'est la bonté de Dieu. Et il la reçoit d'abord pour lui-même : « tu te montres bon pour moi. » Il est aussi conscient des limites de son peuple et en est solidaire. Il dit que le peuple a la tête dure mais il demande aussi à Dieu : « pardonne NOS fautes et NOS péchés... » En réalité, cette dernière phrase pourrait aussi être traduite au futur, c'est ce que font la plupart des versions françaises, comme une affirmation de foi : « Tu pardonneras nos fautes et nos péchés, et tu nous considéreras comme ton peuple. »

C'est comme si Moïse disait ici au SEIGNEUR : c'est bien d'un Dieu comme toi dont nous avons besoin. Parce que nous avons la tête dure, nous avons besoin d'un Dieu qui pardonne et qui fait grâce ! La version Parole de Vie traduit « ces gens ont la tête dure », mais littéralement, c'est un peuple « à la nuque raide ». Autrement dit, un peuple qui ne veut pas baisser la tête, qui refuse de se soumettre. Un peuple qui n'en fait qu'à sa tête... même s'il fonce droit dans le mur.

La grâce de Dieu est bien ce dont nous avons besoin ! Parce que nous avons aussi souvent la nuque raide. C'est une grâce par laquelle Dieu nous promet le pardon, et par laquelle il nous considère comme ses enfants. Une grâce aussi par laquelle il pourra, petit à petit, nous transformer. Assouplir notre nuque. Changer notre cœur. Nous rendre à notre tour plein de grâce pour les autres.


Conclusion

Il faut le dire clairement : le Dieu de l'Ancien Testament n'est pas différent du Dieu du Nouveau Testament ! C'est le même Dieu de grâce qui veut nous sauver, toujours prêt à nous donner une nouvelle chance. Sa grâce est bien ce dont nous avons besoin, aujourd'hui comme hier, et pour demain encore. Elle seule nous garantit le pardon de Dieu et peut transformer notre vie pour que nous soyons aussi des artisans de grâce au quotidien.