dimanche 12 mai 2019

Sur une mauvaise voie...

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La Bible est un livre extraordinaire, d'une diversité et d'une richesse formidables. Mais ce n'est pas toujours un livre facile à lire. Il nous résiste parfois... et cela même si nous la lisons depuis des années, même si nous avons fait de longues études de théologie et que nous pouvons la lire dans son texte original, en hébreu et en grec !

Bien-sûr, le message central de la Bible est clair. On comprend bien la révélation du Dieu Créateur, son projet de salut pour l'humanité rebelle, sa révélation progressive à travers un homme, Abraham, puis à travers un peuple issu de sa descendance, le peuple d'Israël. On comprend bien le message de la Bonne Nouvelle du salut de Dieu en Jésus-Christ, annoncé par les prophètes, accompli par le Fils de Dieu devenu homme, mort et ressuscité.

Mais reconnaissons que certains textes nous restent encore parfois obscures, difficiles à comprendre. Et la compréhension n'est pas la seule difficulté que nous rencontrons. Il y a aussi la difficulté à vivre et à mettre en pratique ce que nous comprenons...

Cette semaine, nous avons reçu un mail d'un membre de notre Eglise qui nous demandait justement notre avis sur deux textes difficiles de la Bible. Je me suis efforcé de lui donner quelques pistes possibles de réponse... Et puis je me suis pris au jeu et, en réfléchissant à ma prédication, je me suis dit que l'un de ces deux textes pouvait être intéressant pour nous ce matin. Un texte qui n'en a pas l'air au premier abord mais qui est plutôt difficile

Jacques 5.19-20
19 Mes frères et mes sœurs, parmi vous, quelqu'un peut se perdre loin de la vérité, et un frère ou une sœur peut le ramener. 20 Eh bien, vous devez savoir ceci : si une personne ramène un pécheur de la mauvaise route où il se trouve, il le sauve de la mort. Et à cause de cette action, Dieu va pardonner beaucoup de péchés.

Le dernier chapitre de l'épître de Jacques est constitué de différentes exhortations, assez disparates. Elles parlent du rapport aux richesses, de la patience, de la prière, en particulier pour les malades... Et puis il y a notre texte, qui est la conclusion, un peu abrupte, de la lettre. On ne trouve pas, comme à la fin de la plupart des épîtres du Nouveau Testament, une salutation ou une formule de bénédiction. S'est-elle perdue ? Ou est-ce intentionnel de la part de Jacques, pour nous laisser sur une exhortation ultime ? En tout cas, notre texte constitue le point final de l'épître de Jacques telle qu'elle nous est parvenue. Un point final quelque peu énigmatique.

Qu'est-ce qui est difficile dans ce texte ? J'identifie au moins deux difficultés, l'une est théologique, l'autre est pratique.

D'abord, la difficulté théologique. Nous voyons que Jacques parle à des frères et des sœurs. Il s'agit donc bien de chrétiens. Or il parle de personnes qui « se perdent loin de la vérité ». Plus encore, Jacques nous dit que si ces frères ou ces sœurs sont ramenés, ils sont « sauvés de la mort ». Ces expressions ne semblent pas convenir à des chrétiens... Comment un croyant, qui appartient au Seigneur, peut-il s'égarer loin de la vérité ? Et comment peut-il être « sauvé de la mort » ? N'est-il pas déjà sauvé en Jésus-Christ ?

L'autre difficulté, plus pratique cette fois, est dans la façon de vivre ce texte dans l'église. Comment peut-on « ramener un pécheur de la mauvaise route où il se trouve », spécialement si ce pécheur est mon frère ou ma sœur en Christ ? Et surtout comment le faire sans se positionner en juge, sans user d'un discours accusateur ou culpabilisateur ?


Un chrétien peut s'égarer de la vérité

Il faut d'abord comprendre ce que signifie exactement ici l'expression « sauver de la mort », littéralement « sauver son âme de la mort ».

On l'a dit, Jacques s'adresse à des chrétiens. Je ne pense donc pas que l'expression « sauver une âme de la mort » signifie ici simplement « être sauvé ». Quand on prend en compte l'ensemble de la révélation biblique, on comprend que Dieu ne reprend pas ce qu'il donne. J'aime bien dire qu'on ne peut pas « perdre » son salut parce qu'on ne peut pas non plus le « gagner » ! Il ne dépend d'aucun effort de notre part, d'aucun mérite. On le reçoit de Dieu, par grâce. Et Dieu ne reprend pas ce qu'il a donné !

Mais, même sauvé, le chrétien doit encore lutter contre la « mort » qui agit en lui, contre le péché encore présent dans son coeur, contre le « vieil homme » comme dirait l'apôtre Paul. Il ne faut pas croire qu'il suffit de devenir chrétien pour ne plus avoir de combat spirituel à mener dans sa vie. C'est même probablement le contraire ! Des luttes spécifiques commencent avec la conversion. C'est un combat qui accompagne le chrétien, parfois douloureusement, tout au long de sa vie.

Jacques lui-même l'a déjà évoqué, au début de sa lettre :

« Chacun est poussé au mal par son désir mauvais qui l'attire et l'entraîne. Et quand on laisse faire ce désir, il donne naissance au péché. Puis, quand le péché a grandi, il donne naissance à la mort. » (Jacques 1.14-15)

Il est donc tout à fait possible qu'un chrétien s'égare de la vérité, autrement dit qu'il s'éloigne de Dieu. Car il n'y a pas de vérité en dehors de Dieu. D'ailleurs la formulation utilisée par Jacques évoque de manière étonnante la célèbre parole de Jésus affirmant être « le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14.6). Jacques aussi parle de vérité, de chemin (ou de route) et de vie (en étant sauvé de la mort).

Mais attention : s'égarer, ce n'est pas seulement commettre tel ou tel péché. Il ne s'agit pas de faire une liste de péchés à ne pas commettre et si on n'a coché aucune case, on est bon ! Commettre le péché, c'est aussi ne pas faire le bien, c'est aussi l'absence, voire le manque, d'amour. Jacques l'a déjà dit : « Celui qui sait faire le bien et ne le fait pas, se rend coupable d'un péché. » (Jacques 4.17)

Pour toutes ces raisons, nous pouvons dire qu'un chrétien peut s'égarer de la vérité. Ca ne veut pas dire qu'il est perdu, mort spirituellement. Mais par son égarement, quel qu'il soit, il laisse le péché agir en lui. Cela a forcément des conséquences spirituelles, ça l'éloigne de Dieu, la source de vie... c'est aussi cela, la mort.


Ramener de l'égarement...

Pour le chrétien, revenir de son égarement, c'est retrouver le chemin de la vie, de la communion avec Dieu. Mais dans notre texte, Jacques ne parle pas seulement des chrétiens qui se seraient égarés et qui reviennent d'eux-mêmes à Dieu. Il parle de chrétiens qui ramènent un de leurs frères ou de leurs sœurs de la mauvaise route où il se trouve. Ne pas le faire semble même s'apparenter à de la non assistance à un frère ou une soeur en danger !

Mais a-t-on le droit de dire à un frère ou une sœur qu'il s'égare ? Et comment être sûr que ce n'est pas nous qui nous égarons en le disant ? Et comment le faire sans que notre démarche soit perçue comme un jugement sur la personne ?

On ne veut pas tomber sous la condamnation de la mise en garde de Jésus, dans le Sermon sur la Montagne : « Ne jugez pas afin de ne pas être jugés ! » (Matthieu 7.1) Une parole à laquelle Jacques fait d'ailleurs référence dans sa lettre :

« Frères et sœurs chrétiens, ne dites pas de mal les uns des autres ! Celui qui dit du mal d'un frère ou d'une sœur, ou qui les juge, dit du mal de la loi et il juge la loi. Et si tu juges la loi, tu n'obéis plus à la loi, tu es son juge. C'est Dieu seul qui donne la loi et qui est juge, lui seul peut sauver et faire mourir. Mais toi qui juges ton prochain, pour qui te prends-tu ? » (Jacques 4.11-12)

Notons que Jacques ne dit rien de la manière de ramener son frère ou sa sœur de son égarement... Or, juste avant, il parlait de la prière. On peut sans doute se dire que la première façon d'accomplir l'exhortation de Jacques, c'est en priant pour notre frère ou notre soeur ! Prier les uns pour les autres, c'est se soucier les uns des autres !

Pour autant, la démarche suggérée par Jacques n'implique-t-elle pas autre chose que la prière seulement ? N'y a-t-il pas aussi quelque chose à dire explicitement parfois ? Nous pouvons penser aux prédicateurs et plus largement, à tous ceux qui se retrouvrent dans une situation où ils sont appelés à transmettre d'une manière ou d'une autre une parole du Seigneur... Quel est le message que nous prêchons ? Pour pouvoir ramener de l'égarement possible, il faut refuser un discours lénifiant, qui arrondit trop les angles, qui fait silence sur les exigences de Dieu et sa sainteté, qui refuse de parler du péché et du besoin, y compris pour le chrétien, de se repentir.

Mais Jacques nous invite sans doute aussi, parfois, à aller plus loin. A dire à notre frère, notre sœur, ce qui ne va pas, à les mettre en garde contre certaines pratiques qui les éloignent de Dieu. Mais attention : gardons toujours à l'esprit le risque de prendre la position du juge de son frère ou sa sœur. C'est à proscrire absolument ! L'Eglise est une communauté de pécheurs pardonnés. Personne ne peut se placer en juge d'autrui. Et si une démarche est entreprise envers un frère ou une sœur, il faut l'accompagner de prière, et faire de preuve de prudence, d'amour, de respect et d'humilité. Il suffit de relire la développement de la lettre de Jacques sur la langue et les dégâts que peuvent provoquer certaines paroles pour s'en convaincre...


Conclusion

Si cette parole de la lettre de Jacques est difficile, autant théologiquement que pratiquement, c'est peut-être parce qu'elle touche à nos luttes intimes, nos combats personnels contre le péché, nos risques de nous égarer loin de Dieu. Aucun chrétien n'y échappe !

Mais la bonne nouvelle, c'est que Dieu est toujours prêt à pardonner. Il nous accueille sans cesse, il ne rejette jamais celui qui revient à lui. C'est aussi ce qui doit nous motiver dans nos prières les uns pour les autres, et dans nos relations.

Finalement, nous avons toujours besoin d'être sauvés de la mort, par Celui qui a vaincu la mort, le Christ ressuscité !

dimanche 5 mai 2019

Aimer, se mettre en marche et recommencer

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Voici deux de mes posts récents sur Facebook... Quel est le point commun entre les deux ? Les risques de spoiler !

Pour les fans d'Avengers et ceux de Game of Thrones, c'était la semaine de tous les dangers ! Il fallait à tout prix éviter les spoilers, pour profiter pleinement de la découverte et des surprises. Il n'y a rien de pire que d'apprendre, avant de voir un film ou une série, quel en sera le dénouement. En l'occurrence, qui meurt dans l'affrontement avec Thanos ou à la bataille de Winterfell !

D'ailleurs, pour éviter les fuites, les acteurs du dernier film Avengers ont tourné plusieurs fins différentes sans savoir laquelle était la bonne !

Mais parfois, on connaît la fin de l'histoire et le film reste passionnant. Par exemple, dans un épisode de Colombo, on sait presque toujours dès le début qui est le coupable mais tout l'intérêt réside dans la façon dont l'inspecteur va réussir à le coincer. Ou alors dans l'adaptation au cinéma d'un événement historique, on apprend des choses qu'on ne savait pas en pénétrant dans les coulisses de l'Histoire. Ou alors on se focalise sur un personnage, dont on ne connaît pas le destin personnel au cœur de cette grande Histoire.

Pourquoi je vous parle de tout cela ? Parce qu'on pourrait avoir l'impression que la Bible nous spoile la fin de l'histoire ! On sait déjà qui va gagner ! Jésus revient, Satan est vaincu, la mort elle-même est vaincue et tous ressuscitent pour être jugés, la création entière est renouvelée.

Mais même si on connaît les grandes lignes du dénouement, beaucoup de choses nous restent encore inconnues. Et puis on ne connaît pas le timing... et surtout on ne sait pas à l'avance quel rôle, même petit, nous sommes appelés à jouer personnellement. Nous ne savons pas comment notre histoire s'insérera dans l'Histoire.

L'espérance chrétienne n'est pas un spoiler qui gâche notre histoire. Mais notre histoire avec le Christ, aujourd'hui, est appelée à s'insérer dans la grande histoire du salut de Dieu. Et ça, c'est passionnant !

Dans les évangiles, nous trouvons quelques récits d'apparition de Jésus ressuscité à ses disciples. L'un d'eux nous est proposé pour ce matin. Et vous verrez que Jésus va spoiler la fin de l'histoire personnelle de l'apôtre Pierre... Mais c'est pour qu'il se concentre sur ce qu'il aura désormais à faire.

Jean 21.15-19
15 Après le repas, Jésus demande à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, est-ce que tu as plus d'amour pour moi que ceux-ci ? » Pierre lui répond : « Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. » Jésus lui dit : « Prends soin de mes agneaux. » 16 Une deuxième fois, Jésus lui demande : « Simon, fils de Jean, est-ce que tu m'aimes ? » Pierre lui répond : « Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes moutons. » 17 Une troisième fois, Jésus lui demande : « Simon, fils de Jean, est-ce que tu m'aimes ? » Pierre est triste parce que Jésus lui demande une troisième fois : « Est-ce que tu m'aimes ? » Et il dit à Jésus : « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t'aime. » Jésus lui dit : « Prends soin de mes moutons. 18 Oui, je te le dis, c'est la vérité : quand tu étais jeune, tu mettais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais. Quand tu seras vieux, tu étendras les mains. Un autre te mettra ta ceinture et il te conduira là où tu ne veux pas. » 19 Par ces paroles, Jésus annonce de quelle façon Pierre va mourir et donner de la gloire à Dieu. Ensuite Jésus dit à Pierre : « Suis-moi ! »

Je vous avais averti : Jésus spoile la fin de son histoire à Pierre ! Et il ne lui annonce pas un happy end.... puisqu'il va mourir en martyr.

Pourquoi Jésus agit-il ainsi ? Et que signifie ce dialogue singulier entre Jésus et Pierre ?

D'abord, on remarque que par trois fois, Jésus pose la même question à Pierre, et ce dernier finit par s'en attrister... Avec quelques variantes, Jésus lui demande : « Pierre, m'aimes-tu ? »  En fait, ces trois questions, et ce que Jésus dit à Pierre ensuite, font écho à l'expérience de Pierre en tant que disciple.

Si Jésus demande à Pierre, trois fois, s'il l'aime, c'est probablement en référence aux trois fois où, pendant la Passion de Jésus, Pierre l'a renié. Il lui donne ici l'occasion d'effacer ces trois blessures profondes... L'annonce que Jésus fait ensuite de sa mort en martyr répond à ses paroles, avant que Jésus lui annonce son triple reniement : « Même si je dois mourir avec toi, je ne dirai jamais que je ne te connais pas ! » (Marc 14.31). « Même si je dois mourir avec toi... » C'est bien, finalement, ce qui va lui arriver ! Quant à la dernière parole de Jésus : « Suis-moi », elle fait écho au premier appel qu'il lui avait adressé, au début de son ministère, alors que Pierre était encore un simple pêcheur en Galilée.

Avec ce dialogue, c'est comme si Jésus lui disait : « Allez, on efface tout et on recommence ! »

D'ailleurs, Jésus en profite pour lui confier une mission : prendre soin de son troupeau. Jésus rétablit pleinement Pierre et lui renouvelle sa confiance. Quand le Seigneur pardonne, ce n'est pas sous condition. Il ne dit jamais, contrairement à nous parfois : « je te pardonne mais... »

Alors, certes, Jésus révèle à Pierre la façon dont il va mourir... Mais ça correspond à ce qu'il était prêt à vivre. Il l'avait dit à Jésus. En effaçant son ardoise, et en lui révélant la fin de son histoire, Jésus lui permet de se concentrer sur l'essentiel pour lui désormais : accomplir la mission qui lui est confiée.


Bien sûr, prendre soin du troupeau du Seigneur, c'est l'appel de Pierre. Mourir en martyr, c'est son destin. On ne peut pas sans autre se l'appliquer à soi-même : nous n'avons ni le ministère ni le destin de Pierre...

Mais ne pouvons-nous pas entendre derrière ces paroles de Jésus des principes qui nous concernent tous ? Il me semble qu'il y a bien trois éléments qui concernaient Pierre et qui nous concernent tout autant. Trois éléments clés pour nous aussi, disciples du Christ aujourd'hui, dans l'attente de l'accomplissement de notre espérance, quel que soit notre appel et quel que soit notre destin.


D'abord, aimer le Seigneur 

C'est la clé fondamentale de toute vie de disciple de Jésus-Christ. Si je ne l'aime pas, je serai peut-être un adepte de la religion chrétienne, un sympathisant de la cause chrétienne, un partisan des valeurs chrétiennes... mais pas un disciple de Jésus-Christ.

Quel que soit notre cheminement, quoi que nous ayons fait, Jésus nous le demande sans cesse : « m'aimes-tu ? »

Et le véritable disciple du Christ répondra comme Pierre : « Tu sais que je t'aime ». Sans doute pas d'un amour parfait... comme Pierre, nous avons forcément des choses à nous reprocher. « Même si mon amour n'est pas parfait, même si ma vie de disciple n'est pas toujours exemplaire, même si j'ai fait des erreurs et que je ne me suis pas toujours montré fidèle... oui, tu sais que je t'aime. »

Si on se demande à quoi nous sommes appelés, quelle est notre tâche, notre responsabilité, rappelons-nous que tout commence et tout se termine pour nous dans l'amour pour le Seigneur.


Ensuite, se mettre en marche

Il est remarquable de noter que la dernière parole que Jésus adresse personnellement à Pierre est aussi celle qu'il lui a adressé en premier : « Suis-moi ».

Cet appel résume à lui seul le statut du disciple : le disciples de Jésus-Christ est celui qui avance à la suite de son maître. En réalité, c'est une concrétisation de l'amour qu'on lui porte !

Il s'agit donc de se mettre en marche. Si l'amour est le moteur et la repentance ou la conversion le volant qui permet de changer de direction, il faut la foi de lâcher le frein à main pour se mettre à avancer !

Parfois, c'est facile de suivre le Christ. Un peu comme si nous étions sur une pente descendante : il suffit de desserrer le frein et ça avance tout seul. Mais parfois, c'est plus difficile et ça s'apparente plutôt à un démarrage en côte... et ça nous arrive de caler !

Dans notre marche avec le Christ aussi, quand on fait une erreur, on recommence. C'est comme ça qu'on apprend !


Enfin, être prêt à recommencer

La voilà la dernière clé : être prêt à recommencer. On l'a dit, un des buts principaux des paroles de Jésus à Pierre est d'effacer son ardoise, de lui permettre de repartir à zéro.

C'est la démarche de la repentance ou de la conversion. On utilise parfois de façon réductrice ces deux termes. On a tendance à limiter la conversion à l'expérience initiale du chrétien, au moment où consciemment on choisit de devenir croyant. Et on a aussi tendance à comprendre la repentance seulement comme une démarche de contrition et de demande de pardon à Dieu pour tel ou tel péché commis.

En réalité, toute la vie chrétienne est repentance et conversion, du premier au dernier jour. Non pas pour vivre dans une contrition morbide mais pour vivre entièrement de la grâce de Dieu. Nous savons que nous avons toujours à nous laisser transformer par Dieu, que nous avons toujours des ajustements, petits ou grands, à faire dans notre vie pour nous conformer à ce que Dieu attend de nous.

Mais il n'y a rien de morbide là dedans. Bien au contraire. C'est la vie de Dieu qui inonde notre vie, sa grâce qui nous change en profondeur, son projet qui prend forme petit à petit en nous.

Être prêt à recommencer quand il le faut, quitte à repartir à zéro, à laisser notre ardoise être effacée, à corriger la trajectoire de notre vie, voilà une autre clé essentielle de la vie du disciple de Jésus-Christ !


Conclusion

Aimer, se mettre en marche et recommencer. Voilà la vie de disciple de Jésus-Christ. Voilà à quoi nous sommes appelés, quelle que soit notre vocation particulière ou le destin qui nous est promis.


  • D'abord, aimer le Seigneur. Tout commence et tout se termine pour nous dans l'amour pour le Seigneur. 
  • Ensuite, se mettre en marche. Faire le pari de la foi, de la confiance, prendre le risque de l'espérance. 
  • Enfin, être prêt à recommencer. Sans cesse, vivre de la grâce de Dieu et être prêt à changer de direction s'il le faut.


Comme Pierre avant nous, comme tous les croyants qui nous ont précédé, voilà ce que nous sommes appelés à faire, dans l'attente de l'accomplissement de notre espérance.