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dimanche 14 juillet 2024

L’esprit olympique (2) Plus vite, plus haut, plus fort !

 

C’est aujourd’hui le deuxième épisode de notre mini-série de l’été, en lien avec l’actualité sportive incontournable des jeux olympiques de Paris. Cette mini-série propose de prendre l’esprit olympique comme une métaphore possible de la vie chrétienne.  Dans le premier épisode, « La vie chrétienne, c’est du sport ! », nous avons évoqué le texte biblique qui développe le plus la métaphore sportive, dans la première lettre de Paul aux Corinthiens. 

Savez-vous pourquoi le deuxième épisode de notre mini-série s’intitule « Plus vite, plus haut, plus fort ! » ? Parce que cette formule est la devise olympique, telle qu’elle a été adoptée lors de la création du mouvement olympique moderne en 1894, à l'initiative de son fondateur Pierre de Coubertin. Il voulait un slogan qui exprime l'excellence dans le sport. C’est la traduction en français d’une formule latine : citius, altius, fortius. 

Et savez-vous d’où vient cette devise ? Pierre de Coubertin l’a empruntée à son ami Henri Didon, un prêtre dominicain, promoteur du sport scolaire. Alors qu’il était proviseur d’un collège à Arcueil, en région parisienne, il a fait broder la formule sur le drapeau du collège. Le père Didon rapportait les trois mots latins au corps, à l’âme et à l’esprit : citius se rapporte à l’esprit, aux études ; altius à l’âme et à son élévation vers Dieu ; fortius au corps, façonné par le sport.  

La devise a été modifiée récemment, au moment des Jeux Olympiques de Tokyo en 2021. On y a ajouté un mot : citius, altius, fortius – communiter. C’est-à-dire : « Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble. »

Au-delà de la recherche d’excellence, qui s’exprime dans la compétition, l’esprit olympique prône la solidarité et la paix. Les trois valeurs olympiques officielles sont l'excellence, le respect et l'amitié. 

On voit donc comment cette devise olympique, encore plus dans sa nouvelle formule, peut entrer en écho avec la foi chrétienne. On peut l’envisager comme une métaphore possible de la vie chrétienne, en tout cas de certains de ses aspects. 

On pourrait parler de recherche de l’excellence… mais pas au détriment des autres. On pourrait ainsi poser la question : Comment viser l’excellence, le dépassement de soi, sans se mettre en compétition avec les autres ? Voilà un vrai défi de la vie chrétienne !

Plus vite, plus haut, plus fort !

Il y a un texte du Nouveau Testament qui évoque assez bien, pour moi, la devise olympique appliquée à la vie chrétienne. On le trouve dans la lettre de l’apôtre Paul aux Philippiens, un des textes où il développe la métaphore sportive de la course :

Philippiens 3.12-14
12Je ne prétends pas avoir déjà atteint le but ou avoir déjà été conduit à la perfection. Mais je poursuis ma course pour m'efforcer de le saisir, car j'ai moi-même été saisi par Jésus Christ. 13Non, frères et sœurs, je ne pense pas l'avoir déjà atteint ; mais je fais une chose : j'oublie ce qui est derrière moi et je m'élance vers ce qui est devant moi. 14Ainsi, je cours vers le but afin de gagner le prix que Dieu, par Jésus Christ, nous appelle à recevoir d'en-haut.

Plus vite, plus haut plus fort ! Ne retrouve-t-on pas cela dans le fait de n’avoir jamais atteint le but ici-bas mais de toujours poursuivre la course pour s’efforcer de le saisir ? N’est-ce pas cette ambition de vouloir toujours avancer vers le but, de sans cesse s’élancer vers ce qui est devant soi, avec cette détermination à vouloir saisir le prix que Dieu nous appelle à recevoir ? Tout cela évoque, pour moi, ce « plus vite, plus haut, plus fort ! ». 

Pour notre vie chrétienne, ça veut dire qu’on ne peut jamais être totalement satisfait du chemin parcouru, parce qu’on peut toujours aller plus vite, monter plus haut, être plus fort. C’est ce qu’on appelle aussi le chemin de sanctification, cette marche vers la sainteté à laquelle nous sommes appelés par le Dieu saint. Comme le dit Jésus dans le Sermon sur la Montagne : « Vous donc, vous serez parfaits, tout comme votre Père qui est au ciel est parfait. » (Matthieu 5.48) Une formule qui peut être comprise comme un appel, traduit à l’impératif : « Soyez parfaits ! » ou comme une promesse : « Vous serez parfaits », mais c’est alors une promesse qui nous engage sur le chemin de la perfection. 

C’est la même logique que dans une autre métaphore largement développée dans le Nouveau Testament, celle de la croissance. La vie chrétienne commence par une naissance, une naissance spirituelle à la vie de Dieu. Et elle se poursuit dans une croissance, un développement spirituel qui implique une transformation à vivre, une maturité à acquérir, une foi à approfondir, à développer, à mettre en pratique de façon toujours plus conséquente. Plus vite, plus haut, plus fort ! 

Oui, le chrétien est appelé à l’excellence, à un dépassement de soi pour ne pas se contenter ce qui est déjà acquis mais toujours rechercher ce qui ne l’est pas encore. 

Cela implique de se méfier de deux écueils, celui de la médiocrité et celui de la suffisance. 

L’écueil de la médiocrité

En français, le mot médiocrité vient du latin mediocritas qui signifie « état moyen ». Le terme n’est pas péjoratif à l’origine… mais il l’est devenu. Aujourd’hui, ce qui est médiocre n’est pas franchement mauvais mais c’est insuffisant. 

L’écueil de la médiocrité, dans le domaine de la vie chrétienne, c’est lorsque, certes, on rejette ce qui est mauvais mais on se satisfait de ce qui est insuffisant. On assure le minimum syndical, on s’en contente, on baisse les bras. Bref, on ne cherche plus à progresser dans sa foi. C’est exactement la posture du serviteur de la parabole des talents qui enterre le talent qu’il a reçu plutôt que de le faire fructifier. 

L’auteur de l’épître aux Hébreux se lamente du fait qu’il doit encore rappeler les bases à ses lecteurs : 

Hébreux 5.12
Il s’est passé suffisamment de temps pour que vous deveniez des maîtres, et pourtant vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les premiers éléments du message de Dieu ! Vous avez encore besoin de lait, au lieu de nourriture solide.

Cet écueil de la médiocrité se dissimule parfois derrière un langage à l’apparence d’humilité. Mais il ne faut pas se leurrer. L’humilité est bien une valeur du Royaume de Dieu mais elle ne peut pas être un prétexte à la médiocrité !

L’écueil de la suffisance

L’autre écueil, alors là clairement contraire à l’humilité, est celui de la suffisance. Ici encore, le terme n’est pas péjoratif à l’origine. Il désigne une quantité suffisante… mais le terme est devenu péjoratif, surtout quand il s’applique à une personne. Quelqu’un qui fait preuve de suffisance est animé d’un sentiment de supériorité, il a une trop haute idée de lui-même. 

Pour reprendre la métaphore de la course, la suffisance, c’est quand on croit qu’on a déjà terminé la course ou qu’on est persuadé d’avoir déjà remporté la victoire. Mais la suffisance conduit à de terribles désillusions…

C’est bien un sentiment de supériorité qui est la racine de tous les maux dans la Bible, et cela dès les premiers chapitres de la Genèse, où l’être humain a pensé pouvoir se passer de Dieu et décider tout seul de mener sa vie comme il l’entendait. 


Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble !

Comme je l’ai précisé en introduction, la devise olympique a récemment changé, avec un mot supplémentaire ajouté : « Plus vite, plus haut, plus fort – Ensemble ! » Or cet ajout du mot « ensemble » est significatif pour nous, dans la perspective de la métaphore sur la vie chrétienne. 

Il est légitime, et même nécessaire, de viser l’excellence et le dépassement de soi en tant que chrétien. Nous ne sommes jamais arrivés au bout de la course, nous avons toujours une marge de progression et la marche vers la sainteté à laquelle le Seigneur nous appelle n’est jamais achevée. Mais la question demeure : Comment viser l’excellence, le dépassement de soi, sans se mettre en compétition avec les autres ?

C’est là qu’on atteint les limites de la métaphore. Parce que dans une compétition sportive, il n’y a qu’un seul vainqueur, sauf dans les cas très rares d’une victoire ex-aequo. Il n’y a qu’un seul athlète – ou qu’une seule équipe dans les sports collectifs – qui remporte le titre olympique. Et cela implique forcément une compétition acharnée, pour battre les autres. Pour aller plus vite qu’eux, monter plus haut qu’eux ou être plus fort qu’eux. 

Dans la vie chrétienne, on ne cherche pas à être meilleur que les autres, on ne cherche pas à être les seuls à remporter le prix. On est ensemble, solidaires les uns des autres. Notre ambition, c’est une victoire partagée. (vidéo)

Paul exhorte les forts à prendre égard aux faibles, et à se limiter s’il le faut, à renoncer à certains droits ou certaines libertés par égard pour eux. C’est le contraire de la compétition ! Le modèle pour le chrétien, c’est la figure du serviteur, qui considère les autres comme supérieur à lui-même. 

Ici aussi il y a deux écueils à éviter. Celui de la comparaison et celui de l’isolement. 

L’écueil de la comparaison

La comparaison implique un esprit de compétition avec les autres, qui ne correspond pas aux valeurs du Royaume de Dieu. C’est ce qui se passe lors de la dispute entre les disciples de Jésus, dans les évangiles, qui cherchaient à savoir lequel d’entre eux était le plus grand et lesquels auraient les places d’honneur à la droite et à la gauche du Christ, dans son Royaume. 

Veillons à ne pas nous engager sur la pente glissante de la comparaison qui risque de nous faire tomber soit dans le jugement (quand on se sent supérieur) soit dans la jalousie (quand on se sent inférieur ou défavorisé). Et ni l’un ni l’autre de produit de bons fruits… 

L’écueil de l’isolement 

L’autre écueil est celui de l’isolement, en considérant sa vie chrétienne comme une affaire exclusivement personnelle et privée. Comme si je vivais tout seul sur une île, avec Dieu seul pour maître. 

Evidemment, si on vit sa foi dans l’isolement, on ne se compare pas aux autres… mais on se coupe d’eux. Ce n’est plus une foi personnelle, c’est une foi individualiste. En se coupant des autres, on refuse à la fois ce qu’ils peuvent nous apporter et ce que nous pouvons leur apporter.  

On va éventuellement piocher chez les autres deux ou trois choses qui nous arrangent ou nous font du bien, mais on ne va pas se confronter à eux, on ne va pas se risquer à une relation qui engage. 


Conclusion

Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble. La devise olympique peut bien être perçue comme une métaphore de la vie chrétienne, au moins dans certains de ses aspects. 

Notre défi est dans l’équilibre : viser l’excellence, le dépassement de soi, sans entrer en compétition avec les autres.

Il s’agit bien, au nom de l’appel que le Seigneur nous adresse, de rechercher l’excellence mais sans rabaisser les autres, en demeurant solidaires et même serviteurs. Il faut viser le dépassement de soi mais sans entrer en compétition avec les autres. C’est une victoire partagée que l’on recherche ! 

Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble. Et pour la gloire de Dieu !


dimanche 20 septembre 2020

VOUS ETES LE SEL DE LA TERRE - UN SEL QUI DONNE DU GOÛT

 

> Voir la vidéo de la prédication

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C’est aujourd’hui le deuxième dimanche de notre campagne de rentrée autour de la formule de Jésus : “ Vous êtes le sel de la terre.” Pendant cinq semaines, à partir de cette métaphore, nous déclinons les différentes propriétés du sel, en les appliquant à notre vie, dans une perspective spirituelle. 

La première propriété du sel, c’est de donner du goût. Dans la métaphore de Jésus, un sel qui perd son goût ne sert plus à rien : 

Matthieu 5.13

C'est vous qui êtes le sel du monde. Mais si le sel perd son goût, comment le rendre de nouveau salé ? Il n'est plus bon à rien ; on le jette dehors, et les gens le piétinent.

Ici, le plat qui a besoin de sel, c’est le monde. Et le sel, c’est nous !  C’est une vocation formulée sous la forme d’une affirmation : “vous êtes le sel de la terre”, vous êtes là pour donner du goût au monde… Mais comme l’a dit Florence la semaine dernière :  “Le sel ce n’est pas nous, soyons humbles : c’est ce que Dieu fait en nous et à travers nous.” 

On a beau parler de sel et de goût, il n’y a pas de recette toute faite pour être sel de la terre… Mais ce qui est sûr, c’est qu’avant de vouloir donner de la saveur au monde, à la vie des autres, il faut que ayons nous-mêmes une vie qui a du goût ! C’est en ayant une vie pleine de saveur que nous pourrons donner un peu de saveur autour de nous… 

Il n’y a pas de recette toute faite, mais il y a quand mêmes quelques ingrédients indispensables. Et la Bible en mentionne quelques-uns. Comme par exemple dans le texte que je vous propose de lire aujourd’hui, tiré du prophète Michée. 

Michée 6.6-8

6 « Avec quoi me présenter devant le Seigneur, lorsque je viens me prosterner devant le Dieu très-haut ? Faut-il que je lui offre en sacrifices complets des veaux d'un an ? 7 Le Seigneur désire-t-il des béliers innombrables, des flots intarissables d'huile ? Donnerai-je mon fils premier-né pour qu'il pardonne ma révolte et mon infidélité ? »

8 On t'a enseigné ce qui est bien, ce que le Seigneur exige de tout être humain : il demande seulement que tu respectes les droits des autres, que tu aimes agir avec bonté et que tu suives avec humilité le chemin que lui, ton Dieu, t'indique.

Les questions des versets 6 et 7 posent la problématique : finalement, qu’est-ce que Dieu attend de moi ? qu’est-ce qui est vraiment important à ses yeux ? On est dans le contexte de l’Ancienne Alliance, donc la piété s'exprime à travers les offrandes et les sacrifices, allant ici jusqu’à proposer d’offrir son fils premier-né ! On formulerait les choses différemment aujourd’hui, on parlerait de prière, de dévotion, d’engagement dans l’Eglise… 

Mais est-ce vraiment dans le domaine de la piété, et exclusivement là, que Dieu m’attend ? 

Le verset 8 montre que la perspective de Dieu est bien plus large. Il mentionne ce qu’on pourrait appeler trois ingrédients de base d’une vie qui a du goût. 

  • Respecter les droits des autres 
  • Aimer agir avec bonté
  • Suivre avec humilité le chemin que Dieu nous indique

Ce ne sont pas des ingrédients très compliqués en soi, ils sont à la portée de tous. Mais bien dosés, ils donnent de la saveur à notre vie… et à celle des autres.

Respecter les droits des autres 

Les versions françaises traduisent souvent “respecter le droit” ou “pratiquer la justice”. Mais de quel droit s’agit-il sinon le droit des autres ? On ne peut pas “respecter le droit” sans respecter les droits des autres. On ne peut pas parler de droiture ou de justice sans prendre en considération les autres, sans respecter leurs droits et ce qu’ils sont. C’est bien la question du lien à notre prochain qui est posée ici.

Aimer agir avec bonté 

J’aime beaucoup la formule ! Ce n’est pas seulement agir avec bonté, c’est aimer agir avec bonté. Autrement dit, ce n’est pas une bonté forcée, sous la contrainte, dont on se sent obligé : “il faut bien être bon puisqu’on est chrétien !” C’est une bonté libre et joyeuse, ancrée dans notre coeur, nos motivations profondes. Il s'agit donc, d’une certaine façon, du lien avec nous-mêmes, notre coeur. 

Suivre avec humilité le chemin que Dieu indique 

Littéralement il s’agit de “marcher humblement devant Dieu”. La marche désigne ici notre vie, notre comportement de tous les jours et j’aime bien la formulation proposée par la Nouvelle Bible en Français Courant. Suivre le chemin que Dieu nous indique, c’est avoir un comportement conforme à la volonté de Dieu. Et le faire humblement, devant Dieu, c’est le vivre dans la dépendance et la confiance en Dieu. C’est donc notre lien à Dieu, et ses conséquences dans notre vie quotidienne, qui est souligné ici.  

Ces trois ingrédients interrogent donc notre lien à Dieu, à notre prochain et à nous-mêmes. Et la réflexion que cela m’inspire, c’est qu’une saveur équilibrée est une affaire de dosage. 


Pour une saveur équilibrée

Une vie chrétienne a du goût quand elle est équilibrée dans sa saveur, harmonieuse dans dans son lien aux autres, à soi-même et à Dieu. Cela découle d’ailleurs immédiatement des deux commandements indissociables, les plus importants selon Jésus lui-même : “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et tu aimeras ton prochain comme toi-même.” Dieu, les autres et moi-même. 

Il y a dysfonctionnement, on pourrait dire que la saveur est déséquilibrée, lorsqu’un des trois ingrédients prend toute la place. 

Une vie chrétienne centrée sur soi-même est évidemment déséquilibrée. Dans cette perspective, ce qui compte, c’est d’être bien, d’être libéré, d’être léger. Dieu devient mon coach personnel. La repentance et la sanctification sont remplacées par l’épanouissement et le bien-être. La Bible est un manuel de développement personnel. Bref, ce qui compte c’est moi ! Je ne vois pas comment une telle vie chrétienne va pouvoir être sel de la terre… 

Une vie chrétienne centrée sur les autres exclusivement est aussi déséquilibrée. D’une part parce que ça peut être une fuite en avant, qui nous évite de nous poser les bonnes questions sur nous-mêmes et notre cheminement avec Dieu. Et d’autre part parce qu’elle oublie la deuxième partie du commandement : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même !” Il peut y avoir une fausse humilité à se dénigrer et se dévaloriser. Ce n’est pas sain. D’autant que Dieu, lui, nous dit que nous avons de la valeur à ses yeux. 

Même une vie chrétienne centrée sur Dieu uniquement n’est pas équilibrée non plus… J’ai conscience que ça peut paraître étonnant. Mais regardez notre texte. Les questions des versets 6-7 sont entièrement centrées sur Dieu : quelles offrandes, quels sacrifices lui apporter ? Et la réponse de Dieu, au verset 8, nous réoriente vers les autres ! Les chrétiens qui ne vivent que pour Dieu, dont toute la vie est prière et méditation de la Bible, dont la seule préoccupation c’est Dieu et lui seul… ces chrétiens oublient le deuxième commandement : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même”. Notre consécration à Dieu ne doit pas être une fuite de notre prochain ! On ne peut pas aimer Dieu sans aimer notre prochain...


Saler… mais pas trop !

Une saveur équilibrée est une affaire de dosage aussi dans la façon de “saler” les autres, c’est-à-dire de leur donner du goût, de les influencer positivement. 

Sans sel, un plat est sans saveur. Mais avec trop de sel il devient immangeable !

Si on veut agir avec bonté, suivre le chemin que Dieu nous indique, il faudra forcément se tourner vers les autres. C’est bien à cela que Dieu nous appelle. Nous avons une Bonne Nouvelle à vivre et à partager. Et je ne vois pas comment on pourrait aimer notre prochain sans chercher à le rejoindre… 

Mais parfois on veut en faire trop… et plutôt que de donner du goût, on rend l’Evangile immangeable ! D’où l’importance de respecter les droits des autres. On ne peut pas s’ingérer dans la vie des autres, ou faire pression sur eux, même pour la bonne cause, même avec de bonnes intentions !

Saler oui… mais pas trop ! Tout est affaire de dosage. Les uns, timides ou réservés, devront peut-être se faire violence, et compter sur l’aide du Saint-Esprit, pour avoir le courage d’affirmer leur foi et partager l’Evangile. Les autres, enthousiastes ou extravertis, auront tout autant besoin du Saint-Esprit... mais pour les retenir et ne pas en faire trop ! 


Conclusion

Celui qui nous appelle à être sel de la terre est aussi celui qui en donne l’exemple parfait. En Jésus-Christ, le Fils de Dieu est devenu homme, simple et humble. Et c’est ainsi qu’il a influencé durablement le monde, à partir d’une poignée de disciples dont il s’est entouré. Il avait le courage de mettre les pieds dans le plat quand il le fallait mais il a donné l’exemple du service, jusqu’à la mort sur la croix, et de l’accueil de tous, en particulier les petits et ceux qu’on rejetait. 

Il a donné l’exemple d’une vie à la saveur équilibrée, qui donne du goût à la vie de ceux qui le suivent. Il savait saler… mais pas trop ! Efforçons-nous d’être “sel de la terre” à son exemple !