Suite et fin de notre mini-série de l’été, une trilogie de prédications autour d’une trilogie culte du cinéma : Star Wars !
Résumé des épisodes précédents
L’action de Star Wars se déroule « il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine », dans un empire galactique totalitaire. On y suit les aventures de héros de la résistance, et notamment de Luke Skywalker, qui est parvenu à la fin du premier film à détruire l’Etoile de la mort, arme ultime de l’Empire.
Lors du deuxième film, Luke a poursuivi son initiation à la Force par le maître Jedi Yoda. Il s’est ensuite retrouvé en duel face à Dark Vador, au cours duquel il a appris que ce dernier était en réalité son père. Luke parvient miraculeusement à s’échapper de son duel, vivant mais mal en point. Et l’Alliance Rebelle n’a jamais semblé autant en péril…
Le retour du Jedi
Un an après les événements de « L’Empire contre-attaque ». Une nouvelle Etoile de la mort, plus redoutable encore que la précédente, est construite, et l’Empereur lui-même s’y rend pour une inspection des travaux. En réalité, il s’agit d’un piège tendu à l’Alliance rebelle pour la détruire définitivement.
Les rebelles vont trouver une aide inattendue auprès des Ewoks, un peuple autochtone d’apparence inoffensive. Luke, de son côté, garde l’espoir de pouvoir sauver son père du côté obscur de la Force alors il décide de se livrer à l’ennemi. Au cours d’un nouveau duel, il parvient à prendre le dessus sur lui. L’Empereur tente alors de le convaincre de devenir son disciple. Voyant son fils torturé, Dark Vador décide d’agir et utilise ses dernières forces pour précipiter l’Empereur par-dessus bord. Le père de Luke meurt de ses blessures, non sans avoir pu voir son fils de ses propres yeux, en ayant retiré son masque.
L’Etoile de la mort n’est alors plus protégée par son champ d’énergie. L’assaut est lancé par les forces de l’Alliance rebelle qui parviennent à détruire la station spatiale et mettent en fuite la flotte impériale. Dans le dernier plan du film, l’esprit d’Anakin Skywalker, ex Dark Vador, apparaît aux côtés de ceux de Yoda et Obi-Wan. Il est revenu in extremis du côté lumineux de la Force.
Après avoir parlé d’espoir avec le premier film, et de tentation avec le deuxième, le troisième épisode de Star Wars nous permet de parler de salut et de rédemption. C’est en effet une des thématiques centrales de ce troisième volet. Comment Dark Vador redevient Anakin Skywalker, comment il parvient à revenir du côté lumineux de la Force, grâce à Luke, son fils, qui était convaincu qu’il restait bien encore quelque chose de bon au fond de lui… et il avait raison !
Une fois n’est pas coutume, je lirai un texte biblique plutôt à la fin de ma prédication, presque en guise de conclusion. Mais ce que je dirai s’inspirera évidemment de ce que la Bible affirme…
Tout être humain peut être sauvé
Dans la Bible, c’est l’amour de Dieu, sa grâce, qui fonde l’espoir d’un salut possible pour tous. Cette grâce, elle s’exprime dans toute sa plénitude dans la personne et l’œuvre de Jésus-Christ. Mais ça ne veut pas dire qu’elle ne s’est pas exprimée avant.
En réalité, la grâce de Dieu commence à s’exprimer dès le tout début de l’histoire humaine, dans les premiers chapitres de la Genèse. Certes, l’homme et la femme sont chassés du jardin, à cause de leur révolte contre Dieu… Mais le Seigneur ne les abandonne pas pour autant. Il prend soin d’eux en leur confectionnant des habits de peau.
Dieu n’abandonne pas l’humanité à son triste sort, il continue à manifester sa bonté pour elle à travers ce qu’on appelle parfois la grâce commune, qui s’exerce par sa providence. C’est ce que Jésus évoque lorsqu’il parle de Dieu qui « fait lever son soleil aussi bien sur les méchants que sur les bons, et fait pleuvoir sur ceux qui font sa volonté et ceux qui ne la font pas. » (Matthieu 5.45)
La grâce commune et la providence de Dieu créent les conditions d’un salut accessible à tous. Même pour les Dark Vador de notre monde…
En réalité, la figure du mal ultime, dans la saga Star Wars, ce n’est pas Dark Vador, c’est l’Empereur. Dark Vador est plutôt le type de l’être humain pécheur, perverti par le mal. Il est la figure biblique du méchant, celui qui s’égare loin de Dieu. L’Empereur est, lui, la figure du diable, du prince du mal. Pour lui, il n’y a pas de rédemption possible.
Si même Dark Vador peut être sauvé, alors tout être humain peut l’être. Il peut l’être jusqu’à son dernier souffle. C’est le fameux épisode du brigand sur la croix, à côté de Jésus et auquel le Seigneur dit : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis. » (Luc 23.43)
Il suffit de choisir le côté lumineux de la Force…
Ne pas nous lasser de croire en l’autre
Celui qui rend possible la rédemption de Dark Vador, c’est Luke Skywalker. Par sa fidélité et sa loyauté au côté lumineux de la Force, bien-sûr. Mais surtout par sa conviction intime qu’il devait rester quelque chose de bon dans le cœur de Dark Vador, et par sa détermination à le faire émerger, pour le sauver.
Comme Luke qui n’a pas cessé de croire que son père pouvait revenir du côté lumineux de la force, nous ne devons pas nous lasser de croire en l’autre. Nous pouvons être convaincu que tout être humain peut être sauvé. Que la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ est valable pour tous.
Il y a toujours chez l’autre quelque chose de bon, quelque chose d’aimable, même si c’est caché, parfois très profondément. D’un point de vue biblique, on pourrait se référer ici à la notion d’image de Dieu en l’être humain. Une image qui est certes déformée par le péché, corrompue par le mal, mais qui demeure, malgré la révolte contre Dieu.
Il faut parfois beaucoup de foi pour le croire…
Le chrétien est appelé à croire en Dieu, bien-sûr, mais aussi à ne pas se lasser de croire en l’autre… Aimer Dieu et aimer son prochain, en quelque sorte.
D’ailleurs, Jésus ne nous invite-t-il pas, dans le Sermon sur la Montagne, à aimer même nos ennemis et prier pour nos persécuteurs ? Ce n’est pas par masochisme ou par naïveté, c’est parce que leur haine n’est pas ce qui les définit. Nous croyons qu’ils demeurent des créatures faites à l’image de Dieu et que la grâce de Dieu peut toujours les atteindre, les transformer, faire émerger en eux le côté lumineux qu’ils ont presque éteint.
Ne pas nous lasser de croire en l’autre, c’est continuer de croire que Dieu poursuivra son œuvre en chacun, et que rien ne lui est impossible.
Notre part, c’est d’aimer
C’est maintenant que j’en viens à un texte biblique, auquel en réalité j’ai déjà fait référence. Vous verrez qu’il fait écho à ce que j’ai dit jusqu’ici.
Matthieu 5.43-4843Vous avez entendu qu'il a été dit : “Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.” 44Eh bien, moi je vous dis : aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent. 45Ainsi vous deviendrez les enfants de votre Père qui est dans les cieux. Car il fait lever son soleil aussi bien sur les méchants que sur les bons, et il fait pleuvoir sur ceux qui font sa volonté et ceux qui ne la font pas. 46En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les collecteurs d'impôts n'en font-ils pas autant ! 47Et si vous ne saluez que vos proches, que faites-vous d'extraordinaire ? Même les païens en font autant ! 48Vous donc, vous serez parfaits, tout comme votre Père qui est au ciel est parfait.
L’amour pour le prochain, qui est pour Jésus un commandement aussi important que l’amour pour Dieu, est exigeant. Jésus place la barre très haute : il s’agit d’agir en enfants de Dieu, viser à être parfait comme lui-même est parfait !
Evidemment, c’est un idéal qu’il ne nous faut pas imaginer atteindre un jour ici-bas. Mais c’est un horizon à poursuivre.
Concrètement, ce que Jésus veut dire c’est qu’il ne s’agit pas de choisir ceux qui méritent d’être aimés et les autres, ni de choisir de n’aimer que ceux qui nous aiment. Ce serait trop facile. Voilà pourquoi Jésus dit, explicitement, que notre prochain, c’est aussi notre ennemi et c’est aussi celui qui nous veut du mal.
Il ne s’agit pas de dire que « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » ! Il est évident qu’on n’aimera pas de la même manière un ami et un ennemi, on ne priera pas de la même manière pour un frère ou une sœur et pour un persécuteur. Et il faut aussi penser à sa sécurité. Lorsque vous êtes sous l’emprise d’une personne, subissant son harcèlement et/ou sa violence, l’aimer ne signifie pas forcément rester avec elle !
Mais notre part, c’est d’aimer. Comme Dieu nous a aimé. Aimer Dieu de tout notre cœur. Et aimer notre prochain qui est comme nous-mêmes, créé à l’image de Dieu. Même si cette image est déformée ou dissimulée.
La question que nous avons à nous poser n'est donc pas "qui dois-je aimer ?" mais "comment aimer mon prochain, quel qu'il soit ?".
Car comme le dit l’apôtre Paul à Timothée, lorsqu’il invite à prier pour tous les êtres humains : « Dieu veut que tous les humains soient sauvés. » (1 Timothée 2.4) C’est aussi vrai pour les Luke Skywalker que pour les Dark Vador de ce monde…