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dimanche 20 juillet 2025

Star Wars – Une trilogie de prédications : III. Le retour du Jedi

 

Suite et fin de notre mini-série de l’été, une trilogie de prédications autour d’une trilogie culte du cinéma : Star Wars ! 

Résumé des épisodes précédents

L’action de Star Wars se déroule « il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine », dans un empire galactique totalitaire. On y suit les aventures de héros de la résistance, et notamment de Luke Skywalker, qui est parvenu à la fin du premier film à détruire l’Etoile de la mort, arme ultime de l’Empire. 

Lors du deuxième film, Luke a poursuivi son initiation à la Force par le maître Jedi Yoda. Il s’est ensuite retrouvé en duel face à Dark Vador, au cours duquel il a appris que ce dernier était en réalité son père. Luke parvient miraculeusement à s’échapper de son duel, vivant mais mal en point. Et l’Alliance Rebelle n’a jamais semblé autant en péril… 

Le retour du Jedi

Un an après les événements de « L’Empire contre-attaque ». Une nouvelle Etoile de la mort, plus redoutable encore que la précédente, est construite, et l’Empereur lui-même s’y rend pour une inspection des travaux. En réalité, il s’agit d’un piège tendu à l’Alliance rebelle pour la détruire définitivement. 

Les rebelles vont trouver une aide inattendue auprès des Ewoks, un peuple autochtone d’apparence inoffensive. Luke, de son côté, garde l’espoir de pouvoir sauver son père du côté obscur de la Force alors il décide de se livrer à l’ennemi. Au cours d’un nouveau duel, il parvient à prendre le dessus sur lui. L’Empereur tente alors de le convaincre de devenir son disciple. Voyant son fils torturé, Dark Vador décide d’agir et utilise ses dernières forces pour précipiter l’Empereur par-dessus bord. Le père de Luke meurt de ses blessures, non sans avoir pu voir son fils de ses propres yeux, en ayant retiré son masque. 

L’Etoile de la mort n’est alors plus protégée par son champ d’énergie. L’assaut est lancé par les forces de l’Alliance rebelle qui parviennent à détruire la station spatiale et mettent en fuite la flotte impériale. Dans le dernier plan du film, l’esprit d’Anakin Skywalker, ex Dark Vador, apparaît aux côtés de ceux de Yoda et Obi-Wan. Il est revenu in extremis du côté lumineux de la Force. 

Après avoir parlé d’espoir avec le premier film, et de tentation avec le deuxième, le troisième épisode de Star Wars nous permet de parler de salut et de rédemption. C’est en effet une des thématiques centrales de ce troisième volet. Comment Dark Vador redevient Anakin Skywalker, comment il parvient à revenir du côté lumineux de la Force, grâce à Luke, son fils, qui était convaincu qu’il restait bien encore quelque chose de bon au fond de lui… et il avait raison !

Une fois n’est pas coutume, je lirai un texte biblique plutôt à la fin de ma prédication, presque en guise de conclusion. Mais ce que je dirai s’inspirera évidemment de ce que la Bible affirme… 


Tout être humain peut être sauvé

Dans la Bible, c’est l’amour de Dieu, sa grâce, qui fonde l’espoir d’un salut possible pour tous. Cette grâce, elle s’exprime dans toute sa plénitude dans la personne et l’œuvre de Jésus-Christ. Mais ça ne veut pas dire qu’elle ne s’est pas exprimée avant. 

En réalité, la grâce de Dieu commence à s’exprimer dès le tout début de l’histoire humaine, dans les premiers chapitres de la Genèse. Certes, l’homme et la femme sont chassés du jardin, à cause de leur révolte contre Dieu… Mais le Seigneur ne les abandonne pas pour autant. Il prend soin d’eux en leur confectionnant des habits de peau. 

Dieu n’abandonne pas l’humanité à son triste sort, il continue à manifester sa bonté pour elle à travers ce qu’on appelle parfois la grâce commune, qui s’exerce par sa providence. C’est ce que Jésus évoque lorsqu’il parle de Dieu qui « fait lever son soleil aussi bien sur les méchants que sur les bons, et fait pleuvoir sur ceux qui font sa volonté et ceux qui ne la font pas. » (Matthieu 5.45)

La grâce commune et la providence de Dieu créent les conditions d’un salut accessible à tous. Même pour les Dark Vador de notre monde… 

En réalité, la figure du mal ultime, dans la saga Star Wars, ce n’est pas Dark Vador, c’est l’Empereur. Dark Vador est plutôt le type de l’être humain pécheur, perverti par le mal. Il est la figure biblique du méchant, celui qui s’égare loin de Dieu. L’Empereur est, lui, la figure du diable, du prince du mal. Pour lui, il n’y a pas de rédemption possible. 

Si même Dark Vador peut être sauvé, alors tout être humain peut l’être. Il peut l’être jusqu’à son dernier souffle. C’est le fameux épisode du brigand sur la croix, à côté de Jésus et auquel le Seigneur dit : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis. » (Luc 23.43)

Il suffit de choisir le côté lumineux de la Force… 


Ne pas nous lasser de croire en l’autre

Celui qui rend possible la rédemption de Dark Vador, c’est Luke Skywalker. Par sa fidélité et sa loyauté au côté lumineux de la Force, bien-sûr. Mais surtout par sa conviction intime qu’il devait rester quelque chose de bon dans le cœur de Dark Vador, et par sa détermination à le faire émerger, pour le sauver.

Comme Luke qui n’a pas cessé de croire que son père pouvait revenir du côté lumineux de la force, nous ne devons pas nous lasser de croire en l’autre. Nous pouvons être convaincu que tout être humain peut être sauvé. Que la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ est valable pour tous. 

Il y a toujours chez l’autre quelque chose de bon, quelque chose d’aimable, même si c’est caché, parfois très profondément. D’un point de vue biblique, on pourrait se référer ici à la notion d’image de Dieu en l’être humain. Une image qui est certes déformée par le péché, corrompue par le mal, mais qui demeure, malgré la révolte contre Dieu. 

Il faut parfois beaucoup de foi pour le croire… 

Le chrétien est appelé à croire en Dieu, bien-sûr, mais aussi à ne pas se lasser de croire en l’autre… Aimer Dieu et aimer son prochain, en quelque sorte.

D’ailleurs, Jésus ne nous invite-t-il pas, dans le Sermon sur la Montagne, à aimer même nos ennemis et prier pour nos persécuteurs ? Ce n’est pas par masochisme ou par naïveté, c’est parce que leur haine n’est pas ce qui les définit. Nous croyons qu’ils demeurent des créatures faites à l’image de Dieu et que la grâce de Dieu peut toujours les atteindre, les transformer, faire émerger en eux le côté lumineux qu’ils ont presque éteint. 

Ne pas nous lasser de croire en l’autre, c’est continuer de croire que Dieu poursuivra son œuvre en chacun, et que rien ne lui est impossible. 


Notre part, c’est d’aimer

C’est maintenant que j’en viens à un texte biblique, auquel en réalité j’ai déjà fait référence. Vous verrez qu’il fait écho à ce que j’ai dit jusqu’ici. 

Matthieu 5.43-48
43Vous avez entendu qu'il a été dit : “Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.” 44Eh bien, moi je vous dis : aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent. 45Ainsi vous deviendrez les enfants de votre Père qui est dans les cieux. Car il fait lever son soleil aussi bien sur les méchants que sur les bons, et il fait pleuvoir sur ceux qui font sa volonté et ceux qui ne la font pas. 46En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les collecteurs d'impôts n'en font-ils pas autant ! 47Et si vous ne saluez que vos proches, que faites-vous d'extraordinaire ? Même les païens en font autant ! 48Vous donc, vous serez parfaits, tout comme votre Père qui est au ciel est parfait.

L’amour pour le prochain, qui est pour Jésus un commandement aussi important que l’amour pour Dieu, est exigeant. Jésus place la barre très haute : il s’agit d’agir en enfants de Dieu, viser à être parfait comme lui-même est parfait ! 

Evidemment, c’est un idéal qu’il ne nous faut pas imaginer atteindre un jour ici-bas. Mais c’est un horizon à poursuivre. 

Concrètement, ce que Jésus veut dire c’est qu’il ne s’agit pas de choisir ceux qui méritent d’être aimés et les autres, ni de choisir de n’aimer que ceux qui nous aiment. Ce serait trop facile. Voilà pourquoi Jésus dit, explicitement, que notre prochain, c’est aussi notre ennemi et c’est aussi celui qui nous veut du mal. 

Il ne s’agit pas de dire que « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » ! Il est évident qu’on n’aimera pas de la même manière un ami et un ennemi, on ne priera pas de la même manière pour un frère ou une sœur et pour un persécuteur. Et il faut aussi penser à sa sécurité. Lorsque vous êtes sous l’emprise d’une personne, subissant son harcèlement et/ou sa violence, l’aimer ne signifie pas forcément rester avec elle !  

Mais notre part, c’est d’aimer. Comme Dieu nous a aimé. Aimer Dieu de tout notre cœur. Et aimer notre prochain qui est comme nous-mêmes, créé à l’image de Dieu. Même si cette image est déformée ou dissimulée. 

La question que nous avons à nous poser n'est donc pas "qui dois-je aimer ?" mais "comment aimer mon prochain, quel qu'il soit ?".

Car comme le dit l’apôtre Paul à Timothée, lorsqu’il invite à prier pour tous les êtres humains : « Dieu veut que tous les humains soient sauvés. » (1 Timothée 2.4) C’est aussi vrai pour les Luke Skywalker que pour les Dark Vador de ce monde… 

dimanche 13 juillet 2025

Star Wars – Une trilogie de prédications : II. L’Empire contre-attaque

Voici la suite de notre mini-série de l’été, la deuxième prédication autour d’une trilogie culte du cinéma : Star Wars !

Résumé de l’épisode précédent

L’action de la saga Star Wars se déroule « il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine. » Dans un empire galactique totalitaire, l’empereur domine sans partage et impose l’ordre par la brutalité et la peur, notamment par la main de son disciple, le redoutable Dark Vador. Mais la résistance s’organise et l’Alliance rebelle remporte une victoire éclatante en détruisant l’Etoile de la mort, l’arme ultime de l’Empire, capable de détruire toute une planète. C’est Luke Skywalker, un jeune fermier qui a rejoint la résistance, et initié à la Force, qui parvient à réaliser cet exploit. 

Le premier film a été l’occasion pour nous de parler d’espoir et d’espérance, en discernant dans le Royaume de Dieu le nouvel espoir dont nous avons besoin, et dans la communion avec Jésus-Christ la Force qui nous anime. Nous avons proposé de voir les Béatitudes comme un code de conduite qui peut faire de nous des sortes de « chevaliers Jedi » du Royaume de Dieu. 

L’Empire contre-attaque

Le deuxième film de la trilogie s’intitule L’Empire contre-attaque et se déroule trois ans plus tard. L’Alliance rebelle est en danger, traquée par l’Empire qui finit par découvrir sa base secrète. Luke et ses compagnons Leïa, Han Solo et Chewbacca doivent fuir et se retrouvent dispersés. 

Ce deuxième film voit l’apparition d’un personnage emblématique de la saga : Yoda, auprès duquel Luke va poursuivre son initiation pour qu’il puisse devenir, un jour, un chevalier Jedi. Il lui apprend à maîtriser la Force, tout en le mettant en garde contre son côté obscure. 

Le film est aussi l’occasion de LA révélation choc de la saga, à la fin du film, au cours d’un duel entre Luke et Dark Vador où ce dernier cherche à attirer Luke du côté obscur de la Force et où surtout il lui révèle… qu’il est son père ! 

Luke parvient miraculeusement à s’enfuir mais il est en mauvais état. Pour les compagnons de Luke, ce n’est guère mieux : Han Solo est prisonnier et congelé dans une substance appelée carbonite, Leïa et Chewbacca sont en fuite. 

L’Empire contre-attaque est l’épisode le plus sombre de la trilogie… C’est bien parce qu’au cœur du récit, il y est question de la tentation du côté obscure de la Force. 

Le côté obscur de la Force, c’est celui du pouvoir, de la domination. Dark Vador le dit à Luke pendant leur fameux duel : « Tu commences juste à découvrir ton pouvoir, sois mon allié et je terminerai ta formation, si nous associons nos forces, nous mettrons fin à ce conflit destructeur et ramènerons l'ordre dans la Galaxie. »

Il y a dans ce dialogue comme un écho au récit de la tentation de Jésus dans le désert, où le diable cherche à convaincre Jésus de quitter la posture du serviteur pour prendre celle du dominateur… en cédant en quelque sorte à la tentation du côté obscure :

Matthieu 4.8-9
Le diable l'emmène encore sur une très haute montagne, lui montre tous les royaumes du monde et leur splendeur, et lui dit : « Je te donnerai tout cela, si tu te prosternes devant moi pour m'adorer. »

Et si Star Wars nous aidait à envisager la tentation et le péché différemment ? Pour sortir d’une vision moralisatrice du péché et de la tentation… Il y a un texte biblique important pour cela, dans l’épître de Jacques. Je vais le lire dans la version de la TOB parce qu’elle choisit une option de traduction qui me semble meilleure. Il y a en effet un terme grec qui apparaît dans ce texte et qu’on peut traduire en français par tentation ou épreuve. Ce qui n’est pas tout à fait la même chose en français… Je préfère le choix de la TOB qui traduit ici par tentation.

Jacques 1.13-18 (TOB)
13Que nul, quand il est tenté, ne dise : « Ma tentation vient de Dieu. » Car Dieu ne peut être tenté de faire le mal et ne tente personne. 14Chacun est tenté par sa propre convoitise, qui l'entraîne et le séduit. 15Une fois fécondée, la convoitise enfante le péché, et le péché, arrivé à la maturité, engendre la mort. 16Ne vous y trompez pas, mes frères bien-aimés. 17Tout don de valeur et tout cadeau parfait descendent d'en haut, du Père des lumières chez lequel il n'y a ni balancement ni ombre due au mouvement. 18De sa propre volonté, il nous a engendrés par la parole de vérité, afin que nous soyons pour ainsi dire les prémices de ses créatures.

Il me semble qu’il est vraiment question ici de tentation plus que d’épreuve, surtout à cause de l’affirmation absolue du verset 13 : « Dieu ne peut être tenté de faire le mal et ne tente personne. » Littéralement : Dieu est « intentable » par le mal. Le grec utilise un adjectif qui qualifie Dieu. Il est intentable dans le sens où, par nature, il ne peut pas être tenté par le mal, le mal n’a aucune emprise sur lui. Parce qu’il est Dieu. Parce qu’il est absolument bon. Si Dieu est, par nature, intentable, alors il ne peut pas lui-même nous tenter. 


Une tentation qui vient de nous-mêmes

Qu’est-ce que Jacques nous dit donc de la tentation ? Que le lot de tous les humains est d’être tentés par le mal. Mais cette tentation ne vient pas de Dieu, elle vient de nous-mêmes. Si Dieu est « intentable », ce n’est pas le cas des pécheurs que nous sommes. La tentation est au contraire une expérience humaine universelle à laquelle nul n’échappe. 

La tentation, chez Jacques, elle nous est avant tout intérieure. Elle naît de notre convoitise. La convoitise c’est ce qui nous pousse à posséder ce que nous n’avons pas, voire à dominer ou à contraindre l’autre pour l’obtenir. C’est la tentation du pouvoir et de l’emprise. C’est le début d’un processus qui conduit à la mort, à la destruction. 

Le Genèse ne dit pas autre chose, dans son récit du jardin d’Eden. Certes, il y a les paroles du Serpent qui viennent semer le doute dans l’esprit de la femme. Et cela crée les conditions de la tentation, qui se manifeste par le regard qu’elle porte sur le fruit défendu. Le fruit n’a pas changé, le jardin est toujours le même… c’est le regard qui a a changé : « La femme vit que les fruits de l'arbre étaient agréables à regarder, qu'ils devaient être bons et qu'ils donnaient envie d'en manger pour devenir plus intelligent. Elle en prit un et en mangea. Puis elle en donna à son mari, qui était avec elle, et il en mangea, lui aussi. » (Genèse 3.6). 

Ce nouveau regard, c’est celui de la convoitise, l’envie d’en manger. Et cela ouvre d’ailleurs sur un processus, un engrenage : elle mange du fruit, elle en donne à son mari, qui en mange à son tour… 

La première façon de lutter contre la tentation, c’est d’avoir conscience de ce processus, et de ne pas attendre le passage à l’acte (le péché), ou pire les conséquences de l’acte (la mort), pour agir. Lutter contre nos convoitises, c’est avoir le courage de faire face à soi-même, de regarder notre cœur, affronter nos failles, nos peurs, nos frustrations… 

Dans son initiation auprès de Yoda, au-delà des techniques de maîtrise de la Force, Luke doit surtout apprendre à faire face à lui-même, et en particulier ses peurs. La tentation vient de nous-mêmes… 


Une solution qui vient d’en-haut

Si la tentation ne vient pas de Dieu, qu’est-ce qui vient de lui ? C’est ce que Jacques écrit au verset 17 : « Tout don de valeur et tout cadeau parfait descendent d'en haut, du Père des lumières chez lequel il n'y a ni balancement ni ombre due au mouvement. » (Jacques 1.17)

Ce qui vient d’en-haut, de la part de Dieu, est de l’ordre du don, du cadeau. Cela relève de la grâce. Et tout cela provient du « Père des lumières ». Nous sommes bien ici du côté lumineux… 

Et Jacques poursuit en décrivant l’œuvre de salut de Dieu en ces termes : « De sa propre volonté, il nous a engendrés par la parole de vérité, afin que nous soyons pour ainsi dire les prémices de ses créatures. » (Jacques 1.18)

Autrement dit, ce que Dieu a voulu, c’est nous faire naître à une vie nouvelle, nous destiner à être libérés de la tentation et du péché. Alors il nous fait naître à cette vie nouvelle par la parole de vérité. Quelle est cette parole de vérité ? Celle qu’il nous révèle dans la personne de Jésus-Christ. 

Dieu n’envoie pas la tentation. Jamais. Il envoie sa lumière, sa grâce, sa vérité. Voilà les forces sur lesquelles nous appuyer pour lutter contre les tentations. Sa lumière pour éclairer notre vie et notre cœur.  Sa grâce pour nous relever quand il le faut, nous restaurer. Sa vérité pour nous montrer le chemin à suivre pour accomplir sa volonté. 

Face à la tentation qui naît de notre convoitise, il s’agit donc de choisir la lumière, la grâce et la vérité qui viennent de Dieu. Il ne s’agit donc pas seulement de combattre le côté obscur, il faut accueillir aussi le côté lumineux. 


Choisir la lumière

Fondamentalement, tout est une question de choix. Il s’agit de ne pas céder au côté obscur mais de choisir de suivre la lumière. 

Céder au côté obscur, c’est se laisser tenter par notre convoitise. C’est céder à la facilité, emprunter le chemin qui demande le moins d’effort. Choisir la lumière, c’est plus difficile. Parce que cela demande non seulement de ne pas céder à ses propres convoitises mais aussi à s’ouvrir à la lumière qui vient d’en-haut.

On peut penser à la métaphore utilisée par Jésus, invitant à choisir la porte étroite et le chemin étroit, qui mènent à la vie, plutôt que la porte et le chemin large, qui mènent à la perdition. 

Pour résister à la tentation, il s’agit donc d’être au clair sur son cœur et choisir la voie de la lumière plutôt que de l’obscurité, le chemin étroit de l’humilité, l’altruisme ou le respect… plutôt que le chemin large de l’orgueil, l’égoïsme ou le jugement. 

Attention toutefois à ne pas tomber dans un discours moralisateur. Le péché, dans la Bible, n’est pas d’abord une question morale mais une question spirituelle. Le péché c’est ce qui nous éloigne de Dieu et ce qui nous éloigne de notre vocation de créatures faites à l’image de Dieu. 

On tombe facilement dans un discours simpliste en établissant des listes de ce qui seraient des péchés. Et la grande question qu’on entend toujours est : est-ce que c’est un péché ou pas ? Est-ce que c’est un péché de faire ceci, est-ce que c’est un péché de faire cela ? Arrêtez de vous poser cette question ! Elle est mal posée. 

Lutter contre le péché n’est une affaire de liste, c’est une affaire de conviction et de consécration. Les questions à se poser sont plutôt : Est-ce que ça m’éloigne de Dieu ou pas ? Est-ce que ça m’éloigne de mon prochain que je suis appelé à aimer comme moi-même ou pas ? 


Conclusion

L’Empire contre-attaque se termine par une fin ouverte. On attend la suite. La lutte ne fait que commencer et le chemin de Luke pour devenir un vrai chevalier Jedi, au service du côté lumineux de la Force, n’en est qu’à son commencement. 

Notre lutte intime et personnelle, qui est le lot de tout croyant, pour ne pas céder à nos convoitises et nous laisser guider par la lumière de Dieu, est toujours un défi, jamais terminé. C’est un combat à mener jusqu’au dernier souffle. 

Mais la victoire est possible parce que Dieu est fidèle, parce qu’il ne change pas et ne varie pas dans ses promesses, parce que « tout don de valeur et tout cadeau parfait descendent d'en haut, du Père des lumières chez lequel il n'y a ni balancement ni ombre due au mouvement. »


dimanche 6 juillet 2025

Star Wars : Une trilogie de prédication - I. Un nouvel espoir

 

En guise de mini-série de l’été, je vous propose une trilogie… de prédications. Trois prédications qui se calqueront sur les trois épisodes d’une trilogie culte du cinéma, que vous reconnaîtrez sans doute si je vous dis : « Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine… » 

Star Wars, c’est aujourd’hui bien plus qu’une trilogie, avec 11 films sortis au cinéma, dont trois trilogies, et de nombreuses séries. Mais je me concentrerai cet été sur la trilogie originelle, sortie au cinéma entre les années 1977 et 1983. 

En deux mots, pour ceux qui peut-être ne connaîtraient pas l’univers de Star Wars, il s’agit d’une saga de science-fiction, et plus spécialement de space fantasy. Contrairement à la science-fiction classique qui s’appuie sur un cadre scientifique, la space fantasy intègre des éléments empruntés à l’imaginaire de la fantasy, avec une dimension surnaturelle ou magique.

C’est pour cela que dans Star Wars, on croise des chevaliers armés de sabres lasers et qui savent utiliser la Force, un mystérieux champ d’énergie qui relie tout l’univers, ce qui leur permet d’accomplir des actes surnaturels, de véritables miracles. La Force a un côté lumineux, utilisé par les chevaliers Jedi, et un côté obscur, utilisé par les chevaliers Sith. 

On perçoit bien dans tout cela une dimension quasi-mythologique, propice à l’intégration d’éléments métaphysiques ou spirituels. L’inspiration mythologique et biblique de l’univers Star Wars est d’ailleurs une évidence. 

Le premier film, sorti en 1977, s’intitulait Star Wars (traduit en français par La guerre des étoiles). Après la prélogie, il a été rebaptisé Un nouvel espoir. 

L’action de Star Wars – Un nouvel espoir se déroule dans un empire galactique totalitaire où l’empereur domine sans partage et impose l’ordre par la brutalité et la peur, notamment par la main de son disciple, le redoutable Dark Vador. Mais dans la clandestinité, une Alliance rebelle s’organise pour lutter contre l’empire, en espérant délivrer la galaxie de son joug. Elle est parvenue à dérober les plans de l’Etoile de la mort, la terrible arme entre les mains de l’Empire qui est capable de détruire toute une planète. 

Le message accompagnant les plans est découvert par hasard par un jeune fermier du nom de Luke Skywalker. Ce dernier va ainsi commencer un chemin initiatique où il découvrira la Force, grâce à laquelle il parviendra finalement à détruire l’Etoile noire. 

Luke est évidemment une figure messianique : un jeune homme anonyme, accueilli dès sa naissance et élevé dans une humble famille, qui va finalement sauver la galaxie. 

Parmi les nombreux thèmes qui peuvent trouver un prolongement spirituel, et des échos avec la Bible, je retiendrai ce matin celui de l’espoir. Après tout, c’est le nouveau titre du film… 

Où peut-on trouver aujourd’hui un nouvel espoir ? Où est notre force ?

Pour répondre à cette question, j’ai immédiatement pensé aux Béatitudes. Non seulement parce que c’est un texte porteur d’espoir, mais aussi parce qu’on peut le percevoir comme un code de conduite dans un monde hostile, qui entre bien en écho à l’univers de Star Wars. 

Matthieu 5.3-10
3« Heureux ceux qui sont humbles de cœur,
car le royaume des cieux est à eux !
4Heureux ceux qui pleurent,
car ils seront consolés !
5Heureux ceux qui sont doux,
car ils recevront la terre en héritage !
6Heureux ceux qui ont faim et soif d'un monde juste,
car ils seront comblés !
7Heureux ceux qui sont pleins de bonté pour les autres,
car on sera plein de bonté pour eux !
8Heureux ceux qui ont le cœur pur,
car ils verront Dieu !
9Heureux les artisans de paix,
car ils seront appelés enfants de Dieu !
10Heureux ceux qu'on persécute à cause de leur combat pour la justice,
car le royaume des cieux est à eux !

Evidemment, on pourrait passer des heures à méditer les Béatitudes, sans jamais en faire le tour… Ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est de souligner en quoi on peut les percevoir comme un code de conduite dans un monde hostile. 

En effet, il y est question de pleurs, de soif de justice (donc elle manque !) et même de persécution. Les versets qui suivent immédiatement les Béatitudes insistent d’ailleurs sur l’hostilité promise aux disciples de Jésus-Christ, dans l’insulte, la médisance et la persécution… Il s’agit bien d’un code de conduite en contexte hostile, dans lequel pourtant il s’agit de choisir une voie de lumière et de paix. 

Pour utiliser un langage inspiré de Star Wars, on pourrait voir dans les Béatitudes un code de conduite qui indique une façon de lutter du côté lumineux de la Force, pour être en quelque sorte les « chevaliers Jedi » du Royaume de Dieu…


Ne pas se résigner

On ne va pas aller trop vite en besogne et comparer sans nuance notre monde d’aujourd’hui à l’empire galactique de Star Wars. Cela dit, on ne peut nier qu’on vit un temps troublé au niveau de la planète, un temps particulièrement anxiogène. 

Un monde où les autoritarismes, les totalitarismes, le règne par la violence et la peur se multiplient, par des actes terroristes ou des guerres. Un monde où les enjeux liés à la détention de la bombe atomique, arme ultime de destruction massive, ressurgissent… comme un écho à l’Etoile de la mort de Star Wars. Un monde où l’humanité est capable de détruire la planète, même si c’est à petit feu… 

Face à de telles réalité, que faire ? Se taire, se décourager, faire preuve de déni, démissionner ? Non ! Les Béatitudes nous appellent à ne pas nous résigner ! Et si nous considérions notre rôle en tant que chrétien comme étant celui d’une « Alliance rebelle » pour le Royaume de Dieu et contre les forces de haine, de division et de destruction qui s’expriment dans notre monde ? 

Si nous sommes, en tant que chrétiens, animés d’une espérance, alors nous ne pouvons pas nous résigner. Malgré l’opposition et les difficultés, pouvant aller jusqu’à la persécution, les Béatitudes nous mettent marche. 

Heureux ! Non pas naïfs et béats… mais heureux. En adéquation avec notre foi, en harmonie avec notre appel de disciples de Jésus, en marche vers notre espérance. 

Heureux ! Toujours à chercher le Royaume de Dieu, le vivre et le transmettre. Avoir faim et soif d’un monde juste. Et tout cela en étant doux, plein de bonté, avec le cœur pur et en étant artisans de paix. Quel idéal noble, digne d’un chevalier Jedi ! Digne d’un disciple de Jésus-Christ, le Fils de Dieu devenu homme… 


Un nouvel espoir : le Royaume de Dieu

Le Royaume de Dieu, voilà où se trouve pour nous, et pour notre monde, un nouvel espoir ! L’espérance du Royaume de Dieu, c’est d’ailleurs ce qui encadre les Béatitudes. La même promesse est associée à la première et la dernière d’entre elles : 

  • « Heureux ceux qui sont humbles de cœur, car le royaume des cieux est à eux ! »
  • « Heureux ceux qu'on persécute à cause de leur combat pour la justice, car le royaume des cieux est à eux ! »

Contrairement aux autres promesses, qui sont au futur, cette double promesse est au présent. Le Royaume de Dieu n’est pas seulement une réalité à venir, c’est déjà la présence de Dieu ici et maintenant. C’est un espoir qui nous porte aujourd’hui.

Face aux épreuves et aux difficultés que l’on peut traverser, face à l’opposition et l’adversité qu’on peut rencontrer, l’espoir du Royaume de Dieu est notre moteur, qui nous permet d’avancer, malgré tout. 

Comment la présence de Dieu, ici et maintenant, se manifeste-t-elle dans ma vie, et autour de moi ? Il s’agit pour nous de chercher, par la foi, des signes de ce Royaume déjà présent. En chercher des traces dans notre quotidien, des témoignages de la présence de Dieu, des signes de son action. Dans quelle parole, dans quelle rencontre, dans quelle circonstance de la vie vais-je pouvoir discerner une trace de ce Royaume ? 

Si on n’y prête pas attention, on peut très bien passer à côté. Mais elles sont bien là si nous savons les voir avec les yeux de la foi. Demandons au Seigneur de nous aider à les discerner. 


La Force… du Seigneur

Si on revient aux Béatitudes, on peut se demander ce qui les relie toutes entre elles… C’est la personne de Jésus ! Il est le modèle qui les a inspirées. On peut ainsi discerner dans chaque béatitude un trait de sa personne. Il est en effet doux et humble de cœur, il a pleuré devant la tombe de Lazare, il n’a cessé de se révolter contre l’injustice des puissants de son temps, il s’est montré bon et généreux pour les autres, en particulier les petits et ceux qu’on rejetait, ses intentions et ses motivations étaient toujours pures, il est venu apporter la paix, la paix avec Dieu et l’amour pour le prochain, et il a lui-même été persécuté, jusqu’à la mort sur une croix. 

S’efforcer de vivre les béatitudes, c’est donc s’efforcer de vivre à la suite de Jésus. Nous ne sommes que des disciples qui apprennent, des padawans (le nom dans Star Wars donné aux apprentis Jedi). 

Notre Force, c’est celle de la communion avec Jésus-Christ, dans la prière et l’écoute de sa Parole. 

Notre Force, c’est celle de sa présence en nous, par son Esprit. En quittant ses disciples, Jésus leur a promis qu’il serait avec eux tous les jours, jusqu’à la fin du monde. Il leur a promis qu’il allait leur envoyer le Saint-Esprit promis par le Père. 

« Mais vous recevrez une force quand l'Esprit saint descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'au bout du monde. » (Actes 1.8)

Alors que la Force soit avec nous ! La Force de l’Esprit saint bien-sûr…


Conclusion

Star Wars – Un nouvel espoir se termine avec une victoire de l’Alliance rebelle. Mais le combat est loin d’être terminé. On le constatera avec le film suivant, qui fera l’objet de la deuxième prédication de notre trilogie. Mais un nouvel espoir est né. 

Pour nous, le combat inspiré de l’Evangile, cette Bonne Nouvelle pour toutes et tous, n’est pas non plus terminé. Mais avec la venue de Jésus-Christ, un nouvel espoir est né dans le monde. Avec sa présence auprès de nous et en nous par son Esprit, un nouvel espoir peut aussi nous animer aujourd’hui. 

Heureux sommes-nous d’avoir cet espoir en nous, heureux de cette espérance du Royaume de Dieu qui vient, que nous pouvons expérimenter dès aujourd’hui, dans la foi, la confiance placée en Dieu.