Affichage des articles dont le libellé est Vitalité. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Vitalité. Afficher tous les articles

dimanche 7 février 2016

La pratique de l'autorité selon Dieu

››› Ecouter la prédication
››› Télécharger le pdf

Hébreux 13.7
Souvenez-vous de vos responsables qui vous ont annoncé la parole de Dieu. Regardez comment ils ont fini leur vie et imitez leur foi.

Une fois n'est pas coutume, je vous propose donc ce matin de ne lire qu'un seul verset biblique ! C'est celui qui est proposé pour le 9e critère de Vitalité : la pratique de l'autorité selon Dieu. Un critère qui parle en fait du rôle des responsables dans l’Église.

Notre verset s'insère dans une série d'exhortations sur la vie dans l’Église, où on trouve des appels à l'hospitalité, à la solidarité, au respect du mariage, au contentement, à la vigilance. Et parmi toutes ces exhortations, il y a notre verset, qui se suffit à lui-même : imitez la foi de vos responsables.

La même idée se retrouve à plusieurs reprises sous la plume de l'apôtre Paul, qui le dit à propos de lui-même : « Soyez mes imitateurs », dit-il aux Corinthiens et aux Philippiens (1 Co 4.16, Ph 3.17). Et il précise en 1 Co 11.1 : « Imitez-moi, comme moi j'imite le Christ. ». Bien-sûr, le modèle, c'est le Christ. Mais il n'en demeure pas moins que l'exhortation à l'imitation des responsables demeure...

Comment la comprendre aujourd'hui ?


Imiter

C'est incontournable, qu'on le veuille ou non. Dans notre cheminement spirituel, on est tous influencé par des personnes qui nous ont marqué ou impressionné. Des parents, des grand-parents, des anciens dans l'église, des pasteurs, des missionnaires... Des gens qu'on prend comme modèle, des exemples en raison de leur foi, leur vie spirituelle, leur engagement, leur amour pour le prochain...

Et on a tous voulu, consciemment ou non, les imiter. Prier comme eux. Prêcher comme eux. Témoigner comme eux. S'engager comme eux. Et ça nous permet d'avancer. Ensuite, on se l'approprie, on le vit à notre façon, avec notre personnalité et nos dons. Et ça devient quelque chose d'autre. Pas forcément mieux ou moins bien. Différent. Mais inspiré par les exemples suivis.

Le risque, bien-sûr, c'est d'idéaliser les modèles. Et si on le fait, un jour ou l'autre on tombe de haut. Parce que le seul modèle parfait est le Christ. Tous les autres ont leurs limites et leurs failles. Mais le processus d'imitation est normal et légitime. Il est même encouragé dans notre verset, et ailleurs par l'apôtre Paul.

Pourquoi ? Parce que l’Église n'est pas un club auquel on adhère sur la base d'une confession de foi. C'est une communauté vivante, dans laquelle on s'efforce de vivre l’Évangile. Et l’Évangile est une bonne nouvelle à incarner. D'où la logique d'imitation...


Être un disciple

En fait, il me semble que cela se rapproche assez de la notion de discipulat. Que fait un disciple sinon de suivre l'exemple de son maître ?

Le modèle est laissé par Jésus. Il a lui-même choisi un groupe de disciples. Et avant de les quitter il les a appelé à leur tour à aller dans le monde et « faire de toutes les nations des disciples ». Pas des disciples des apôtres, pas des disciples d'une religion ou d'une Église. Des disciples du Christ : « Enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. »

On ne peut pas faire des disciples en ne transmettant qu'un message. Il faut aussi s'investir dans la relation et montrer l'exemple. Devenir disciple du Christ, c'est s'engager dans un long apprentissage. Il ne suffit pas de signer un déclaration de foi et de se faire baptiser pour grandir spirituellement. Nous avons besoin de l'aide des autres, que le Seigneur utilise pour notre croissance spirituelle. Des exemples, des modèles, qui nous aide à nous rapprocher du modèle suprême du Christ.

Voilà le type de relation que nous devrions développer dans l’Église. Des relations d'apprentissage mutuel. Où chacun peut profiter de l'expérience et de la sagesses des plus anciens. Où on parle, on prie, on discute, on apprend ensemble. Dans une relation de un à un. Dans des structures plus intimes comme les groupes de partage.

Bref, être vraiment une communauté de disciples !


Être un modèle

Du coup, il faut aussi considérer la question par l'autre bout de la lorgnette. Du côté des modèles. Nous sommes aussi appelés à devenir des modèles à imiter.

La question est forcément plus sensible pour ceux qui sont en poste de responsabilité dans l’Église. Les pasteurs, les responsables d'Eglise. Mais c'est vrai aussi pour les plus anciens, les plus expérimentés. Et d'une certaine façon, nous sommes tous concernés un jour ou l'autre.

Il est important d'être conscient de cela. Nos actes, nos paroles, notre façon de vivre notre foi et de se mettre au service des autres, tout cela a de l'importance. Car on a autour de nous des gens qui peuvent nous prendre pour modèle.

Redisons-le, le modèle n'est pas Paul ou n'importe quel leader spirituel. Le modèle demeure le Christ et le Christ seul. D'ailleurs immédiatement après notre verset l'auteur de l'épître aux Hébreux affirme : « Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et pour toujours. » (Hébreux 13.8)

Être un modèle, c'est refléter le Christ ! Dans l’Église, on est un bon modèle quand on sert le Christ pas quand on se sert soi-même, pour asseoir son autorité, défendre sa place ou ses privilèges, accentuer son pouvoir...


Dans la confiance et le respect

Evoquer la tâche des responsables de l’Église sous l'angle du discipulat ou de l'imitation permet de souligner la dimension éminemment relationnelle de la tâche.

Être en poste de responsabilité dans l’Église, ce n'est pas occuper une place à préserver, un pouvoir à entretenir, un privilège à garder jalousement. Et respecter l'autorité des responsables, ce n'est pas se soumettre aveuglément ou au contraire se méfier systématiquement.

Ce qui compte finalement, c'est la qualité des relations, dans la confiance et le respect, où on reconnaît à chacun sa place et son ministère. Avouons-le : nous autres français, on a souvent du mal avec ça. On se méfie des autorités en place, on est plus doué pour la suspicion que pour la confiance...

Alors réentendons cette exhortation : « Souvenez-vous de vos responsables qui vous ont annoncé la parole de Dieu. Regardez comment ils ont fini leur vie et imitez leur foi. »


Conclusion

L'enjeu de ce critère de vitalité est lié aux responsables de l’Église. Mais pas pour dire que tout dépend d'eux. Pour souligner que beaucoup dépend de la relation entre les responsables et les membres : basée sur une confiance réciproque. Et plus largement, de la qualité des relations dans l’Église, de notre capacité à apprendre et recevoir les uns des autres.

Jésus lui-même a montré l'exemple en choisissant et en formant un groupe de disciples, en les envoyant faire à leur tour des disciples. C'est ainsi que l’Église est née ! Disciples à la suite des disciples, nous sommes appelés à vivre dans cette relation, tantôt modèle, tantôt imitateur, dans la confiance et le respect mutuel.

C'est ainsi que nous grandirons ensemble, spirituellement. Et que nous pourrons nous rapprocher de notre modèle suprême : Jésus-Christ.

dimanche 24 janvier 2016

Un culte édifiant et enthousiaste

››› Ecouter la prédication
››› Télécharger le PDF

Jean 4.19-24 (version Parole de Vie revue)
19Alors la femme dit à Jésus : « Seigneur, tu es un prophète, je le vois ! 20Nos ancêtres samaritains ont adoré Dieu sur cette montagne. Et vous, les Juifs, vous dites : “Le lieu où il faut adorer, c'est Jérusalem.”  » 21Jésus lui répond : « Crois-moi, le moment arrive où vous n'irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. 22Vous, les Samaritains, vous adorez ce que vous ne connaissez pas. Nous, les Juifs, nous adorons ce que nous connaissons. En effet, le salut que Dieu donne vient des Juifs. 23Mais le moment arrive, et c'est maintenant, où ceux qui adorent vraiment le Père vont l'adorer en esprit et en vérité. Oui, le Père cherche des gens qui l'adorent de cette façon. 24Dieu est esprit, et ceux qui l'adorent doivent l'adorer en esprit et en vérité. »

Une des préoccupations de la femme Samaritaine, une fois avoir reconnu en Jésus un prophète (pas encore comme le Messie...), est la question du culte, de l'adoration. C'était un vrai désaccord entre les Juifs et les Samaritains : où fallait-il adorer Dieu ? Les Samaritains sont issus d'un mélange au VIIIe siècle avant Jésus-Christ entre des Israélites qui n'avaient pas été exilés au moment de l'invasion assyrienne et d'autres peuples ayant colonisé cette région. Ils ont gardé leur propre culte, qui perdure d'ailleurs jusqu'à aujourd'hui, et leur montagne sacré est le mont Garizim.  Qui avait donc raison ? Fallait-il adorer Dieu sur le mont Garizim ou à Jérusalem ?

Bien que soulignant la prééminence de la tradition juive – « le salut vient des Juifs » – Jésus ouvre de nouvelles perspectives. Le moment est venue de se recentrer sur l'essentiel. Or l'essentiel, ce n'est pas le lieu mais la façon d'adorer Dieu. Peu importe que ce soit à Garizim ou à Jérusalem, en Samarie ou en Judée, dans un temple, une église, une maison ou ailleurs. Ce qui compte, c'est que ce soit une adoration « en esprit et en vérité. »


1. En esprit et en vérité

Quel est le sens de cette expression ?

Pour le mot « esprit », selon les versions françaises on peut trouver « Esprit » ou « esprit ». Il n'y a pas de majuscule ou de minuscule dans le texte grec original. Si on traduit « Esprit » alors c'est le Saint-Esprit. Si on traduit « esprit » alors c'est l'esprit du croyant.

Si on comprend « en Esprit » alors on souligne la nécessité de l'action du Saint-Esprit pour une vraie adoration. Si on comprend « en esprit », on souligne la préoccupation intérieure plus qu'extérieure. Le culte authentique est une affaire de cœur et non de lieu. Ou plus précisément, le lieu de l'adoration n'est pas le temple ou l'église mais l'esprit du croyant. Là, justement, où le Saint-Esprit agit. Et du coup, les deux options se rejoignent...

Quant à la « vérité », dans cette expression, que désigne-t-elle ? Une adoration en vérité pourrait être une adoration authentique et sincère. Une adoration qui n'est pas feinte ou superficielle mais qui prend racine dans le cœur, qui traduit dans les prières, les chants et les paroles dites, la réalité du cœur.

La version Parole de Vie traduit par une périphrase : « Comme le Fils l'a montré. », c'est-à-dire conformément à la vérité du Christ, à son exemple et selon ses enseignements. Du coup, d'une certaine façon, on rejoint aussi l'idée d'authenticité, dans la mesure où Jésus invite les croyants à purifier leur cœur pour porter du bon fruit, à la gloire de Dieu.

Le critère de Vitalité parle d'un culte édifiant et enthousiaste. A l'origine, en anglais, il est question de « Heartfelt worship » : une adoration sincère, qui vient du cœur. Ce qui compte dans un culte, c'est ce qui se passe à l'intérieur, ce qui vient de l'intérieur. L'extérieur n'a aucun intérêt s'il ne traduit pas une réalité intérieure. C'est bien une adoration en esprit et en vérité...

Du coup, osons nous poser la question : nos cultes du dimanche matin sont-ils vécus « en esprit et en vérité » ?


2. Les acteurs du culte

Tous les acteurs d'un culte sont concernés par cette question. Un culte sera vraiment édifiant et enthousiaste si tous ses acteurs le vivent en esprit et en vérité ! Or, il y a trois acteurs incontournables d'un culte.

a. Le SEIGNEUR

Le premier acteur d'un culte, c'est le Seigneur lui-même ! Ce n'est ni le lieu ni le moment qui compte mais la présence et l'action du Saint-Esprit.

Dans ce cas, on pourrait comprendre l'expression avec deux majuscules : « en Esprit et en Vérité ». L'Esprit fait référence au Saint-Esprit, et la Vérité au Christ ! L'adoration est toujours de l'ordre de la réponse à l'oeuvre de Dieu. Le but ultime de nos cultes ne doit pas être de passer un bon moment, d'être touchés ou transportés, ni même peut-être d'être édifié ou encouragé mais bel et bien de glorifier Dieu.

De plus, Dieu n'est pas que spectateur de notre adoration ! Il s'y implique, il la suscite et l'anime par son Esprit, il y répond par sa présence et sa bénédiction. Rien d'automatique ou de magique dans tout cela. Simplement, l'expression de la relation que le Seigneur entretient avec son Église, le Père avec ses enfants.

Sans la présence active du Seigneur, un culte n'est qu'une réunion comme une autre, où on chante et on parle ! C'est tout...

b. Les officiants

Ensuite, il y a ceux qui ont une responsabilité particulière dans le déroulement d'un culte. On pourrait les appeler les officiants. Et il ne faut pas penser ici seulement au président de culte et au prédicateur ! Il y a les musiciens, les techniciens, l'équipe d'accueil, de préparation de la Cène, etc. On pourrait même y ajouter ceux qui font le ménage et permettent ainsi au culte de se dérouler dans un temple propre. Bref, on parle de tous ceux qui se mettent au service de la communauté pour le bon déroulement d'un culte.

Pour ces acteurs aussi, il est important qu'ils agissent « en esprit et en vérité », autrement dit, avec un esprit de service authentique et un souci spirituel.

En effet, chacune de ces tâches, même les plus discrètes et les plus matérielles, sont des tâches spirituelles. Parce qu'elles permettent à l’Église de rendre un culte à Dieu. Parce qu'elles sont au service de la communauté. Le mot liturgie vient d'un terme grec qui signifie, étymologiquement, service public. Le mot étant utilisé dans la version grecque ancienne de l'Ancien Testament pour désigner le service au Temple, dans tous ses aspects.

Il y a aussi un danger, pour toutes ces tâches, de les exercer sans cet état d'esprit. Y compris les tâches les plus spirituelles en apparence : jouer d'un instrument ou chanter comme on le ferait dans sa salle de bain, bâcler la préparation d'une présidence de culte, préparer mécaniquement une prédication et la délivrer en ne comptant que sur ses talents oratoires. On n'est plus alors « en esprit et en vérité » !

c. L'assemblée

Enfin, dernier acteur incontournable d'un culte : l'assemblée. On pourrait aussi parler de l’Église. J'utilise le mot assemblée, qui a exactement la même signification mais qui souligne la dimension humaine. On ne parle pas de l'institution mais des gens, des croyants rassemblés. Et c'est bien une assemblée, pas seulement une audience, encore moins un public !

Un culte ne sera un culte « en esprit et en vérité » que si l'assemblée n'est pas seulement consommatrice mais actrice.  Il faut une assemblée active et non passive. Active dans l'écoute, active dans la prière et le chant, active dans la communion. Quand on dirige un culte ou qu'on apporte une prédication, on sent si l'assemblée est active ou passive...

Or l'enjeu, ce n'est pas de faire plaisir au prédicateur pour qu'il se sente écouté mais bien d'être réceptif à l'action de Dieu par son Esprit !


3. Le test de l'envie

Avant de conclure, encore une question. Parler d'une adoration qui vient du cœur comme un signe de vitalité d'une Église peut paraître suspect à certains. N'est-ce pas donner trop d'importance à l'émotion, à la perception subjective ?

Ce n'est certes pas le seul critère mais pourquoi le laisser de côté ? Lorsque Jésus dit à la femme Samaritaine que le culte désormais doit se vivre « en esprit et en vérité », que l'essentiel se joue à l'intérieur, dans le cœur, il parle aussi de cette perception subjective.

Peut-être alors pouvons-nous, chacun, nous soumettre au test de l'envie...

  • A la fin d'un culte, est-ce que vous avez envie de revenir la semaine suivante ? 
  • Est-ce que vous avez envie d'inviter vos amis intéressés ou en recherche à venir au culte ? 
  • Et le test peut-être le plus redoutable : le dimanche matin, quand le réveil sonne, est-ce que vous avez envie de vous lever pour aller au culte ?

Bien-sûr, cette envie, elle peut varier selon les circonstances de notre vie. Il y a des hauts et des bas. Inutile de se culpabiliser à l'excès. Mais si l'envie vous manque, au lieu de baisser les bras ou d'essayer d'aller voir ailleurs, pourquoi ne pas voir comment vous pourriez mieux vous impliquer, trouver un lieu de service, renouveler votre motivation ? Pourquoi ne pas prier pour tous ceux qui prennent part d'une manière ou d'une autre au déroulement du culte ?


Conclusion

Si nous fréquentons une Église, c'est que nous avons envie de vivre un culte édifiant et enthousiaste. Sinon, nous resterions au lit le dimanche matin !

Mais, avouons-le, nous n'avons pas forcément ce sentiment tous les dimanches... Mais à qui la faute ? En tout cas, un des acteurs du culte n'est jamais responsable, et c'est le premier d'entre eux : le Seigneur. Lui, il est toujours prêt à s'impliquer à fond, par son Esprit.

Ce sont les autres acteurs qui peuvent faire obstacle : les acteurs visibles ou les acteurs discrets, ceux qui sont debout sur l'estrade ou ceux qui sont assis sur les chaises. Car nous tous, nous sommes acteurs de nos cultes. Nous tous, nous sommes appelés par Jésus-Christ à adorer Dieu « en esprit et en vérité ».

Alors comment, chacun, accomplissons-nous notre part ?

dimanche 25 octobre 2015

Une communauté chrétienne attirante

››› Ecouter la prédication
››› Télécharger le PDF

Actes 2.42-47
42Régulièrement et fidèlement, les croyants écoutent l'enseignement des apôtres. Ils vivent comme des frères et des sœurs, ils partagent le pain et ils prient ensemble. 43Les apôtres font beaucoup de choses extraordinaires et étonnantes, et les gens sont frappés de cela. 44Tous les croyants sont unis et ils mettent en commun tout ce qu'ils ont. 45Ils vendent leurs propriétés et leurs objets de valeur, ils partagent l'argent entre tous, et chacun reçoit ce qui lui est nécessaire. 46Chaque jour, d'un seul cœur, ils se réunissent fidèlement dans le temple. Ils partagent le pain dans leurs maisons, ils mangent leur nourriture avec joie et avec un cœur simple. 47Ils chantent la louange de Dieu, et tout le peuple les aime. Et chaque jour, le Seigneur ajoute à leur communauté ceux qui sont sauvés. 


Nous sommes au lendemain de la Pentecôte. La première communauté chrétienne est tout feu tout flamme ! Il faut dire que le feu vient juste d'être allumé... C'est donc une Église au top de la vitalité ! Elle peut sans aucun doute nous inspirer aujourd'hui encore.

Or, qu'apprend-on de cette première communauté chrétienne ? Que faisait-elle ? Quatre éléments sont évoqués : l'enseignement des apôtres, la communion fraternelle, la fraction du pain, les prières.

Dit comme ça, c'est un peu formel. On pourrait le comprendre ainsi : on écoute la prédication, on se rassemble pour le culte, on célèbre la Sainte-Cène et on va à la réunion de prière. Et ça vous donne envie, ça ?

La traduction Parole de Vie, en Français fondamental, est intéressante ici pour rafraîchir la perception de ce qui est dit : « Régulièrement et fidèlement, les croyants écoutent l'enseignement des apôtres. Ils vivent comme des frères et des sœurs, ils partagent le pain et ils prient ensemble. » (v.42)

C'est beaucoup plus vivant. On évoque une communauté qui vit ensemble, un peu comme une famille : ils vivent comme des frères et des sœurs. Et dans la famille, qu'est-ce qu'on fait ? On se rassemble autour des anciens, pour entendre leurs histoires. On passe du temps ensemble, on mange ensemble... et comme c'est une famille spirituelle, on prie ensemble. C'est vivant !

Ce qui me frappe dans ce descriptif, c'est le naturel et la simplicité. L'Église n'était pas encore structurée. Même le fait de vendre ses biens pour en partager le fruit entre tous semble spontané. Tout se passe naturellement, dans le quotidien : « Chaque jour, d'un seul cœur, ils se réunissent fidèlement dans le temple. Ils partagent le pain dans leurs maisons, ils mangent leur nourriture avec joie et avec un cœur simple. » (v.46).

L'essence de l’Église n'est pas dans ses structures mais dans ses relations. Une relation authentique avec le Christ. Des relations vraies les uns avec les autres. Et qu'est-ce que ça produit ? Une Église rayonnante. Le peuple les aime. Et chaque jour de nouvelles personnes s'ajoutent à la communauté.

Voici la leçon de ce texte : pour être une communauté chrétienne attirante, l’Église doit être une famille où règne l'amour fraternel.

Aimez-vous les uns les autres !

Parmi les dernières instructions de Jésus à ses disciples, avant d'être arrêté, il leur a donné ce commandement : « Ayez de l'amour les uns pour les autres. Alors tout le monde saura que vous êtes mes disciples. » (Jean 13.35).

Ce qui nous est décrit dans notre texte est en écho direct à ces paroles de Jésus. Il règne un véritable amour les uns pour les autres, et ça se voit de l'extérieur. Les gens voient qu'il se passe quelque chose dans cette communauté.

Dans le commandement de Jésus, il y a à la fois l'appel à l'amour les uns pour les autres et la promesse que cet amour sera, en lui-même, un témoignage pour le monde : « Alors tout le monde saura que vous êtes mes disciples. »

Mais pour cela, il faut que l’Église ne soit pas un bunker ou un camp retranché mais un lieu ouvert, une communauté visible. Pour que les gens voient quel amour nous anime. Il ne faut pas que cet amour s'exerce en vase clos mais qu'il s'exprime aussi envers l'extérieur. Et il faut surtout qu'il y ait un véritable amour entre nous !

Ce ne sont ni les bâtiments, ni les structures, ni l'histoire, la tradition ou la liturgie d'une Église qui sont déterminants. Mais l'authenticité de la foi, qui se traduit dans un amour vrai. L'expression concrète, dans nos relations, de l'amour de Dieu à l'oeuvre en nous. Ce sont les gens qui la composent qui rendront la communauté attirante... ou repoussante.


On ne choisit pas sa famille

Un autre aspect souligné dans notre texte c'est le caractère familial de l'amour évoqué. Ils vivaient ensemble comme des frères et des sœurs.

Qu'est-ce qui est à la base de l'amour fraternel ? C'est l'appartenance à une même famille. C'est d'ailleurs vrai pour toutes les familles, y compris les familles recomposées. On ne choisit pas ses frères et ses sœurs. On choisit ses amis, mais pas sa famille.

Mais on aimerait parfois que l’Église soit faite plutôt d'amis que de frères et sœurs... On choisit son Église, on choisit ceux qu'on va aimer dans l’Église, ceux qu'on va considérer comme nos frères et nos sœurs, et on oublie les autres.

Comment considère-t-on notre Église ? Comme un cercle d'amis chrétiens ? Comme un club d'adorateurs de Jésus-Christ ? Il y a des clubs de rugby, de jeux de société ou de tricot. Pourquoi pas l’Église comme club d'adorateurs de Jésus-Christ, juste rassemblés par un centre d'intérêt commun ?

Le Nouveau Testament nous invite à considérer l’Église, notre Église, comme une expression locale de la famille de Dieu. Unis par un même Père, notre Dieu. Frères et sœurs, tous adoptés, unis avec le seul Fils « naturel », Jésus-Christ. Ca n'exclut pas les affinités particulières, les amitiés avec certains et pas d'autres. Mais ça nous rappelle que notre unité ne naît pas de nos affinités mais de notre appartenance à Jésus-Christ !

C'est cette famille-là que formaient les premiers croyants à Jérusalem.

Plus qu'une Église du dimanche

Un dernier point à souligner se trouve dans le verset 46 « Chaque jour, d'un seul cœur, ils se réunissent fidèlement dans le temple. Ils partagent le pain dans leurs maisons, ils mangent leur nourriture avec joie et avec un cœur simple. »

Chaque jour... Vous me direz qu'il y avait sans doute l'enthousiasme du début et qu'il est difficile, et même impossible, aujourd'hui de faire la même chose, avec nos rythmes de vie, notre travail, notre vie de famille. Et vous avez raison !

Il n'empêche. Ce « chaque jour » nous interpelle. Sans aller jusque-là, avouons qu'on peut difficilement justifier bibliquement la pratique de « l’Église du dimanche » ! Comment être véritablement une famille spirituelle en ne se voyant, au mieux, qu'une fois par semaine pendant 1 heure 30 ou 2 heures ? C'est impossible.

Il faut, bien-sûr, trouver notre propre rythme, adapté à nos diverses obligations et notre réalité moderne. Mais on ne peut pas se contenter du minimum syndical : le culte du dimanche matin...

Trouvons des solutions pour que notre communion fraternelle s'étende au-delà du dimanche. Soyons créatifs, prenons des initiatives, profitons de ce qui existe, inventons d'autres choses.


Conclusion

J'aimerais revenir à l'impression globale produite par ce texte : sa spontanéité et son naturel. On n'est pas du tout dans la contrainte : il faut qu'on s'aime les uns les autres, et on se culpabilise parce qu'on ne le fait pas assez !

On n'y arrivera pas comme ça ! En réalité, c'est par le Saint-Esprit que les premiers chrétiens ont été amenés, naturellement, à vivre une réelle communion fraternelle. Et ainsi être un communauté attirante.

Si nous cultivons, chacun et ensemble, notre communion avec Dieu par le Saint-Esprit, alors notre communion fraternelle sera naturellement vivante. Et nous vivrons vraiment l’Église comme une une famille, une communauté bienfaisante. Ça doit être notre prière !

dimanche 20 septembre 2015

Une détermination à évangéliser

››› Ecouter la prédication
››› Télécharger le PDF

Lecture biblique : Matthieu 28.16-20
16 Les onze disciples partent pour la Galilée. Ils arrivent sur la montagne où Jésus leur a dit d'aller. 17 En voyant Jésus, ils l'adorent mais certains hésitent à croire. 18 Jésus s'approche et leur dit : « J'ai reçu tout pouvoir au ciel et sur la terre. 19 Allez chez tous les peuples pour que les gens deviennent mes disciples. Baptisez-les au nom du Père, du Fils et de l'Esprit Saint. 20 Apprenez-leur à obéir à tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde.  »

Ce sont les dernières paroles de Jésus à ses disciples dans l’Évangile selon Matthieu. Non pas ses dernières paroles avant sa mort, puisqu'il est ressuscité ! Mais ses dernières paroles avant son ascension, avant de retourner auprès de son Père. Elles sont donc d'une importance particulière.

Tout est fait pour le souligner. Jésus a fixé un rendez-vous à ses disciples, sur une montagne, pour les leur transmettre. Et il commence avec une affirmation solennelle qui donne le ton : « J'ai reçu tout pouvoir au ciel et sur la terre. »

Et puis viennent les exhortations : allez chez tous les peuples, baptisez-les, apprenez-leur à obéir à mes commandements... La tâche est si grande, elle ne peut pas concerner les seuls apôtres réunis alors sur cette montagne ! Elle concerne toute l’Église, l'ensemble des disciples de Jésus-Christ d'hier, aujourd'hui et demain.

Ces paroles résument en quelques mots la mission de l’Église. Le mandat que Jésus-Christ lui a confié. Un mandat qui, par sa formulation, fait écho à un autre mandat, celui que le Créateur avait donné à toute l'humanité en Genèse 1.28 :

« Ayez des enfants, devenez nombreux. Remplissez la terre et dominez-la. Commandez aux poissons dans la mer, aux oiseaux dans le ciel et à tous les animaux qui se déplacent sur la terre. »

L'humanité devait se multiplier et remplir la terre pour la dominer, c'est-à-dire y jouer son rôle de gestionnaire confié par Dieu. Ce mandat demeure, bien-sûr. Mais pour les disciples du Christ, un nouveau mandat vient s'ajouter, celui de remplir la terre... pour y faire des disciples du Christ.


Un mandat impératif

Premier élément à relever : c'est un commandement, pas une option. Jésus dit : « Allez ! » Il ne dit pas : « Ceux qui ont envie de le faire, allez-y ! », ou « ceux d'entre vous qui se sentent appelés à le faire, allez ! ». L'impératif est pour tous ! C'est le mandat de l’Église, et l’Église, c'est vous et moi.

Il est intéressant de remarquer que jusqu'ici, lorsque Jésus annonçait la bonne nouvelle du Royaume de Dieu, il disait en général à ceux qui l'écoutaient : « Viens et suis-moi ! ». Mais maintenant, à ceux qui l'ont suivi il dit : « Allez ! ». Suivre le Christ, ce n'est pas rester entre nous, c'est aller chez tous les peuples.

Aller chez tous les peuples, c'est rejoindre l'autre là où il se trouve. Le connaître, l'aimer, chercher à le comprendre.

On est bien au-delà d'une présentation froide et objective de l’Évangile. Il ne suffit pas de glisser un traité dans la boîte aux lettres ou de donner un calendrier biblique pour répondre à l'appel de Jésus. L'objectif, c'est qu'ils deviennent des disciples. Il faut les enseigner à garder les commandements de Jésus. Bref, tout cela demande du temps, un investissement personnel, dans une vraie relation.

Alors certes, tout le monde n'est pas évangéliste au sens d'un ministère spécialisé. Mais tous nous sommes appelés à être témoins de l’Évangile, en paroles et en actes. Le mandat que Jésus confie à ses disciples, c'est à chacun de nous qu'il le confie aussi ! Quelle place réservons-nous à cet impératif dans notre vie de tous les jours ?


Un mandat universel

Jésus dit : « Allez chez tous les peuples... » La dimension universelle de ce mandat souligne le fait que tout le monde a besoin de recevoir l’Évangile. Notre voisin comme celui qui vit dans un peuple jamais atteint par l’Évangile.

Une telle affirmation peut paraître agressive, intolérante. La perspective d'aller chez tous les peuples pour faire des disciples peut s'apparenter à une stratégie de conquête qui peut faire peur.

Mais, il faut le souligner, il n'y a aucune contrainte. Un disciple, c'est celui qui décide de suivre son maître. On ne peut pas faire des disciples de Jésus-Christ sous la contrainte. Des adeptes d'une religion peut-être, mais pas des disciples de Jésus-Christ.

Or l’Évangile, ce n'est pas une religion. C'est une bonne nouvelle pour tous les hommes, celle de l'amour de Dieu manifesté pour tous les hommes, celle du pardon de Dieu offert grâce à la mort et la résurrection de Jésus-Christ.

Tous ceux qui ne connaissent pas cette bonne nouvelle se perdent. En avons-nous la conviction ? Sommes-nous bien sûrs que chacun, quel qu'il soit, a besoin de l’Évangile ? Je crois que souvent on vit comme si ce n'était pas le cas. On est content d'être chrétien, l’Évangile est important dans notre vie, on est peut-être déçu voire triste que nos proches n'aient pas la foi... Mais avons-nous vraiment le même regard que Jésus, ému de compassion en regardant la foule :

Jésus voit les foules et son cœur est plein de pitié. En effet, les gens sont fatigués et découragés, comme des moutons qui n'ont pas de berger. Alors Jésus dit à ses disciples : « Il y a une grande récolte à faire, mais les ouvriers ne sont pas assez nombreux. »  (Mt 9.36-37)


Un mandat assorti d'une promesse

On pourrait se dire que la tâche est immense et la responsabilité écrasante. Mais il ne faut pas oublier que ces paroles de Jésus se terminent par une promesse : « Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. ».

Alors oui, la tâche est immense et la responsabilité écrasante. Mais Jésus-Christ est là, avec nous. Après avoir dit au cours de son ministère : « Viens et suis moi. », Jésus nous dit maintenant : « Allez... et je vous suivrai ! »

« Allez... pour que les gens deviennent mes disciples. » Voilà l'objectif : faire des disciples du Christ. Pas des disciples de nous-mêmes, ou de notre Église, ou de notre religion. Il s'agit de présenter le Christ pour permettre à ceux qui ne le connaissent pas de le rencontrer.

Et c'est là que la présence du Christ est essentielle. C'est lui qui agit, c'est lui qui appelle, c'est lui qui convainc. C'est lui le maître.

Dans notre témoignage, il s'agit de présenter le Christ qui est vivant en nous par son Esprit. C'est pour cela que notre témoignage ne passe pas seulement par des mots mais aussi par notre façon de vivre. Laisser le Christ transparaître dans notre vie, c'est le début du témoignage.

Souvenons-nous en : annoncer l’Évangile, c'est présenter Jésus-Christ. Ce n'est pas enseigner une doctrine, une morale ou une religion.


Conclusion

Le troisième indice de vitalité qui nous est proposé est la détermination à évangéliser. Et ici, le mot détermination est important. Il est de notre ressort, en tant que disciple du Christ et en tant qu'Eglise, de placer l'évangélisation, l'annonce de la bonne nouvelle du salut en Jésus-Christ, comme une priorité de notre vie.

C'est bien le mandat que Jésus a donné à ses disciples. Et ça ne nous est pas forcément naturel... Il faut aller, se lancer, prendre le risque du rejet ou du mépris. Mais c'est bien notre tâche. Car comme le dit bien l'apôtre Paul :

Comment invoquer le Seigneur si on ne croit pas en lui ? Et comment croire au Seigneur si on n'a pas entendu parler de lui ? Et comment entendre parler de lui si personne ne l'annonce ? (Romains 10.14)

dimanche 6 septembre 2015

Dix indices de vitalité - 1. La Parole de Dieu au centre


Cette prédication est la première d'une série sur les 10 indices de vitalité, empruntés au processus « Vitalité » proposé par l'UEEL pour une revitalisation des Églises. Ces indices bibliques veulent aider les Églises à porter un regard juste sur elles-mêmes, en vue de devenir des Églises saines et missionnaires. 

Et comme une Église, c'est avant les membres qui la composent, ces indices de vitalité peuvent aussi nous aider à faire le point sur notre propre vie spirituelle. 

Lecture biblique : 2 Timothée 3.10-17

10Toi, tu m'as suivi en tout : tu as écouté mon enseignement, tu as imité ma conduite, tu as connu mes projets, ma foi, ma patience, mon amour, ma fidélité. 11Tu sais les dures attaques et les souffrances que j'ai connues à Antioche de Pisidie, à Iconium, à Lystre. Oui, j'ai beaucoup souffert. Pourtant, le Seigneur m'a délivré de tout cela. 12D'ailleurs, tous ceux qui veulent vivre fidèlement en étant unis au Christ Jésus, on les fera souffrir. 13Mais les gens mauvais et les charlatans iront toujours plus loin dans le mal. Ils tromperont les autres, et on les trompera à leur tour. 14Toi, garde solidement ce que tu as appris et ce que tu as accepté comme quelque chose de sûr. Tu sais quels maîtres t'ont appris cela. 15Oui, tu connais les Livres Saints depuis ton enfance, ils sont capables de te donner la sagesse. Cette sagesse conduit au salut quand on croit en Jésus-Christ. 16Tous les Livres Saints sont inspirés de Dieu. Ils sont utiles pour enseigner la vérité, pour persuader, pour corriger les erreurs, pour former à une vie juste. 17Grâce aux Livres Saints, l'homme de Dieu sera parfaitement préparé et formé pour faire tout ce qui est bien.

2 Timothée 3.16 est sans doute un des versets bibliques préférés dans nos Églises évangéliques, un de ceux qui sont les plus cités... Après Jean 3.16 évidemment ! Nous aimons ce texte qui souligne l'inspiration des Écritures, et grâce auquel nous pouvons dire que la Bible est la Parole de Dieu. 

Mais pour bien le comprendre, il est utile de le replacer dans son contexte. La deuxième épître à Timothée est une épître tardive du Nouveau Testament. Elle contient les dernières instruction de l'apôtre Paul à son protégé Timothée. Nous sommes dans un contexte de lutte, la persécution contre les chrétiens s'intensifie et Paul dit à Timothée que ça va être dur, qu'il va continuer à rencontrer de l'opposition, qu'il devra se battre et risquer la persécution. 

Pour faire face à tout cela, il y a un fondement solide sur lequel s'appuyer : la Bible, Parole de Dieu. Paul invite Timothée à la mettre au cœur de son ministère. La Parole de Dieu au centre. Voilà bien un premier signe de vitalité, pour un chrétien comme pour une Église. Mais qu'entend-on par là ? 



La Parole de Dieu est au centre si son autorité est respectée

L'autorité de la Parole de Dieu découle de son inspiration. Si la Bible est la Parole de Dieu, alors elle doit être prise au sérieux et être LA référence pour notre foi et notre vie chrétienne. A cause de Celui qui l'a inspirée.

Comment sait-on si l'autorité de la Parole de Dieu est respectée ? Si elle sert toujours d'étalon à notre foi et notre pratique. Si tout ce que nous faisons cherche à être en accord avec l'enseignement biblique. 

Et on a beau dire que la Bible est notre autorité en matière de foi, avouons qu'en pratique, d'autres choses lui contestent cette autorité. Le poids des traditions et des habitudes, la recherche d'expériences ou de sensations fortes, la comparaison (pour ne pas dire la compétition) avec les autres...

Qu'est-ce qui gouverne notre vie ? Qu'est-ce qui est le fondement de nos différents comportements ? Qu'est-ce qui oriente notre vie d'Eglise ? Pourquoi fait-on telle ou telle activité ? Dire : « On a toujours fait comme ça... » n'est jamais une réponse valide ! 

Il s'agit de remettre les habitudes et les traditions à leur place. Il n'y a pas de tradition qui ne puisse être mise en doute, pas d'habitude qui ne puisse être questionnée. Ça ne veut pas dire qu'on va forcément rejeter toute tradition. Mais il faut que nous soyons prêts à les réévaluer sans cesse à la lumière de la Parole de Dieu.


La Parole de Dieu est au centre si elle étudiée avec sérieux

Pour certains, on pourrait croire qu'il suffit de citer un verset biblique pour justifier telle doctrine ou tel comportement pour avoir respecté l'autorité de l'Ecriture. C'est une erreur ! Je sais qu'il y a cette habitude bien évangélique de vouloir toujours trouver un verset biblique qui réponde de manière définitive à chaque question. Mais la Bible n'est pas un livre de recettes... 

L'apôtre Paul rappelle à Timothée que la Parole de Dieu est utile « pour enseigner la vérité, pour persuader, pour corriger les erreurs, pour former à une vie juste. » Cela implique bien plus que de simples citations de versets bibliques mais une étude sérieuse, une lecture intelligente.

Une lecture intelligente de la Bible, c'est d'abord une lecture qui la prend pour ce qu'elle est : une véritable bibliothèque, riche de toute sa diversité. Avec une intention première : révéler le projet de salut de Dieu. Mettre la Parole de Dieu au centre, c'est développer sa culture biblique. Lire et relire la Bible, toute la Bible. Il faut privilégier l'ensemble par rapport au détail. Préférer une lecture continue à une lecture fragmentée. 

Ca implique sans doute aussi d'éviter une lecture solitaire. La lecture personnelle est importante, bien-sûr. Mais lire intelligemment la Bible, c'est aussi la lire ensemble, dans l'écoute mutuelle, en acceptant les débats. Pas de pensée unique dans la lecture intelligente de la Bible ! Il s'agit d'être prêt à se laisser surprendre, à être remis en question. 



La Parole de Dieu est au centre si elle est mise en pratique

Il faut aller plus loin. Une lecture intelligente ne s'arrête pas à l'intellect. L'apôtre Paul termine son paragraphe en soulignant le but ultime visé, qui n'est pas d'augmenter sa connaissance mais d'être « parfaitement préparé et formé pour faire tout ce qui est bien. » (v.17)

L'objectif pointé par l'apôtre Paul, ce n'est pas une connaissance encyclopédique de la Bible mais une vie transformée et façonnée par elle. La Bible pour elle-même ne sert à rien. Son étude, sa méditation, n'a de sens que si elle nous permet d'avancer spirituellement, de progresser dans la foi. 

La Bible sera au centre de notre vie, au centre de notre Église, si elle est mise en pratique. La centralité de la Parole de Dieu se mesure aux fruits qu'elle nous fait porter dans notre vie. Comment la lecture de la Bible continue-t-elle à vous transformer aujourd'hui ?

Il est triste, et parfois même scandaleux, de voir des chrétiens qui connaissent la Bible sur le bout des doigts avoir un comportement en complet désaccord avec l’Évangile : dans le jugement, refusant de pardonner, étant fauteur de trouble, dans le mensonge ou les magouilles... Ce n'est peut-être pas le dimanche au culte, mais pendant la semaine sur leur lieu de travail ou dans leur famille. Ces chrétiens ont beau connaître la Bible par cœur, la Parole de Dieu n'est certainement pas au centre de leur vie !


Conclusion

Affirmer la centralité de la Parole de Dieu, pour une Église ou pour un chrétien, est une évidence. Mais il ne suffit pas de connaître la Bible par cœur pour que ce soit vraiment le cas. 

La Parole de Dieu est au centre si son autorité est respectée, si on l'étudie avec sérieux et si elle est mise en pratique. Sinon, elle n'est qu'un élément parmi d'autres dans notre Église et dans notre vie. Et nous ne devrons pas nous étonner alors de manquer de vitalité spirituelle...

Par contre, si elle est vraiment au centre de notre vie, alors l'oeuvre de Dieu en nous sera réelle et elle portera du fruit !