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dimanche 1 janvier 2023

Au commencement



Jean 1.1-18
1 Au commencement de toutes choses, la Parole existait ; la Parole était avec Dieu, elle était Dieu. 2 Elle était donc avec Dieu au commencement. 3 Tout est venu à l'existence par elle, et rien de ce qui est venu à l'existence n'est advenu sans elle. 4 En elle se trouvait la vie et cette vie était la lumière pour les êtres humains. 5 La lumière brille dans l'obscurité, et l'obscurité ne l'a pas arrêtée. 6 Dieu envoya son messager, un homme appelé Jean. 7 Il vint comme témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient grâce à lui. 8 Il n'était pas lui-même la lumière, mais il devait rendre témoignage à la lumière. 9 Cette lumière était la seule vraie lumière, celle qui vient dans le monde et qui éclaire tous les êtres humains.
10 La Parole était dans le monde et le monde est venu à l'existence par elle, et pourtant le monde ne l'a pas reconnue. 11 Elle est venue dans son propre pays, mais les siens ne l'ont pas accueillie. 12 Cependant, à tous ceux qui l'ont reçue et qui croient en elle, elle a permis de devenir enfants de Dieu. 13 Ils ne sont pas devenus enfants de Dieu par une naissance naturelle, par une volonté humaine ; c'est Dieu qui leur a donné une nouvelle vie.
14 La Parole est devenue un homme et il a habité parmi nous. Nous avons vu sa gloire, la gloire qu'un Fils unique, plein du don de la vérité, reçoit du Père. 15 Jean lui a rendu témoignage ; il s'est écrié : « C'est de lui que j'ai parlé quand j'ai dit : “Il vient après moi, mais il est plus important que moi, car il existait déjà avant moi.” » 16 Tous nous avons eu part à sa plénitude ; nous avons reçu un don après l'autre. 17 Dieu nous a donné la loi par Moïse ; mais le don de la vérité est venu par Jésus Christ. 18 Personne n'a jamais vu Dieu. Mais le Fils unique, qui est Dieu et qui vit dans l'intimité du Père, lui seul l'a fait connaître.


Au commencement…

L’évangile de Jean n’a pas, à proprement parlé, de récit de la Nativité comme chez Matthieu et Luc. Il ne raconte pas dans quelles circonstances Jésus est né… ce qui ne veut pas dire qu’il ne parle pas de la naissance de Jésus. Mais il le fait d’une manière spécifique, dans le prologue de son évangile, en évoquant l’incarnation : « La Parole est devenue un homme et il a habité parmi nous. » (v.14) Littéralement, « la Parole est devenue chair. » C’est bien la naissance de Jésus dont il est question ici… 

Car il n’y a pas de doute quant à l’identification de la Parole : c’est le Fils de Dieu. Il est explicitement mentionné aux versets 14 et 18. En Jésus, la Parole a pris corps, ce qui est invisible est devenu visible : « Personne n'a jamais vu Dieu. Mais le Fils unique, qui est Dieu et qui vit dans l'intimité du Père, lui seul l'a fait connaître. » (v.18)

Mais ce que souligne Jean, dès la première phrase de son prologue, c’est que cette Parole, c’est aussi celle qui était présente lors de la Création de l’univers. C’est la Parole créatrice par laquelle Dieu a fait le ciel et la terre. « Au commencement… »

  • « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre… » (Gn 1.1)
  • « Au commencement, la Parole existait… » (Jn 1.1)

Il ne faut pas se tromper : le Fils de Dieu n’est pas né à Bethléem il y a un peu plus de 2000 ans. C’est Jésus qui est né à ce moment-là, mais pas le Fils de Dieu. Lui, il n’a pas eu de commencement. Il est Dieu : « la Parole était avec Dieu, elle était Dieu. » Au commencement de toutes choses, il était déjà là. Il est la Parole créatrice par laquelle tout est venu à l’existence.

Dans le petit enfant qui naît à Bethléem le jour de Noël, il y a la Parole créatrice de Dieu. Jean donne ainsi une perspective vertigineuse à la naissance de Jésus, une perspective d’éternité.  La Parole créatrice, le Fils éternel de Dieu, prend chair dans la personne de Jésus !

Ce qui se passe dans les récits de Noël est du même ordre que ce qui s’est passé à l’origine de l’univers. Quelque chose de nouveau, de radicalement nouveau, s’est passé : la Parole a été fait chair, le Fils de Dieu est devenu homme. 

C’est un jour unique dans toute l’histoire. Un jour unique pour Dieu qui devient homme. Un jour unique pour l’humanité qui reçoit le Fils de Dieu comme l’un des siens. C’est le grand tournant de l’histoire, le début d’une humanité nouvelle. Ça mérite bien qu’on le rappelle, même une semaine après Noël ! 


Au commencement d’une vie nouvelle… 

Au commencement… Il y a un autre commencement que Jean évoque dans son prologue, aussi en lien avec la Parole. Un commencement destiné à ceux qui reçoivent la Parole et qui croient en elle. 

A tous ceux qui l'ont reçue et qui croient en elle, elle a permis de devenir enfants de Dieu. Ils ne sont pas devenus enfants de Dieu par une naissance naturelle, par une volonté humaine ; c'est Dieu qui leur a donné une nouvelle vie. (Jean 1.12-13)

Jean ne se contente pas d’évoquer le caractère extraordinaire de la naissance de Jésus, de la venue du Fils de Dieu sur terre, il évoque comment cet extraordinaire nous rejoint aujourd’hui. La Parole est à l’origine d’une autre œuvre de création, cette fois de nouvelle création. C’est celle qui s’opère dans notre vie lorsque nous recevons cette Parole et que nous croyons en elle. Nous devenons enfants de Dieu, nous vivons une nouvelle naissance. 

Comme il le précise, il ne s’agit pas d’une naissance naturelle mais bien d’une œuvre de Dieu qui donne vie. Recevoir la Parole et croire en elle, c’est naître à une vie nouvelle, dans laquelle la Parole qui est devenue chair vient habiter en nous. 

« Tout est venu à l'existence par elle, et rien de ce qui est venu à l'existence n'est advenu sans elle. » C’est ce que Jean dit à propos de la création de l’univers… mais ne peut-on pas le dire aussi pour l’œuvre de recréation de Dieu aujourd’hui, son œuvre de salut ? Tout vient de cette Parole à l’œuvre en nous. 

Toute vie nouvelle, aujourd’hui, vient à l’existence par la Parole, et rien de cette vie nouvelle n’advient sans elle. 

C’est intéressant de comprendre l’œuvre de Dieu en nous comme une nouvelle œuvre de création. Non pas à partir de rien, comme ce fut le cas dans la Genèse, mais à partir du matériau abimé de notre être, corps et âme, marqué par le péché. Oui, l’œuvre de restauration de Dieu en nous, par sa Parole, est aussi une œuvre de création. Il ne faut pas moins que le Dieu Créateur pour nous faire naître à une vie nouvelle ! Et on peut s’émerveiller devant une vie transformée par Dieu comme on s’émerveille devant le spectacle d’un coucher de soleil ou d’une nuit étoilée. Dans un cas comme dans l’autre, c’est l’œuvre du Créateur ! 


Au commencement… de cette année

Nous vivons aussi, ce matin, un commencement… Le commencement d’une nouvelle année. Non pas que le passage du 31 décembre au 1er janvier change véritablement quelque chose… c’est une convention. Mais c’est une convention dont nous pouvons nous saisir pour nous rappeler que la vie est faite de nouveaux commencements possibles. 

Je ne vous parle pas ici des bonnes résolutions qu’on fait traditionnellement à cette époque de l’année, et qui ne tiennent en général pas bien longtemps… Mais comme la Parole est de tous les commencements, comment l’est-elle aussi pour nous, au commencement de cette année ? 

On le sait, on vit un temps de grandes incertitudes. Qui peut dire ce que sera cette année 2023 pour notre monde ? Qui peut dire ce qu’elle sera pour sa vie ou elle de ses proches ? Pourtant, il y a une question que nous pouvons nous poser, c’est la place que nous laisserons, dans notre vie, à la Parole, au Christ, Fils de Dieu devenu homme. 

Le prologue de Jean souligne à plusieurs reprises que le Fils de Dieu n’a pas été accueilli. Sa lumière a brillé mais dans l’obscurité, le monde pourtant créé par elle ne l’a pas reconnue, dans son propre pays les siens ne l’ont pas accueillie… C’est même un euphémisme puisque Jésus-Christ a finalement été crucifié ! 

Comment l’accueillons-nous au début de cette année ? Et quelle place lui laisserons-nous tout au long de l’année ? Comment la Parole, aujourd’hui, vient-elle prendre chair en nous ? Comment notre vie manifestera-t-elle la Parole qui nous habite ? Autrement dit, comment la laisserons-nous nous transformer, nous restaurer, nous recréer ? 

2023 sera peut-être pour vous l’année d’un nouveau commencement ? Ou la poursuite d’une œuvre déjà commencée ? Ou peut-être même son achèvement, son accomplissement ? Ou alors seulement un temps de préparation avant un nouveau commencement à venir ? 

Qui peut le savoir ? Sinon Celui qui était déjà là au commencement de toutes choses, qui est au commencement et à l’achèvement de toute vie nouvelle, la Parole devenue chaire et qui habite en nous par son Esprit… C’est à lui que nous devons confier cette année nouvelle, pour qu’il accomplisse en nous et par nous ses projets de vie et d’espérance. 


dimanche 7 décembre 2014

La Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, Fils de Dieu, commence ici


Lecture biblique : Marc 1.1-8

Marc commence son évangile avec une phrase qui pourrait passer inaperçue, une simple formule banale : « La Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, Fils de Dieu, commence ici. »

Mais y a-t-il vraiment des formules banales dans les évangiles ? Chaque phrase a son importance. Même celle-ci, qui nous en dit finalement bien plus qu'on pourrait le croire à la première lecture.


La Bonne Nouvelle, c'est Jésus !

Le mot évangile est entré dans le langage courant. Et pour nous, ça désigne un livre. Ou plutôt quatre livres du Nouveau Testament. Et on oublierait presque parfois que ce n'est qu'une transcription d'un terme grec qui a une signification très simple : évangile signifie bonne nouvelle.

Or, quel étrange prophète de bonne nouvelle ce Jean-Baptiste, qui apparaît dès le début de l'évangile selon Marc ! Derrière son apparence hirsute d'ermite retiré dans le désert, vêtu d'habits sommaires, avec un régime alimentaire des plus rudimentaires, il proclame un message radical et exigeant : « changez votre vie ! »

Mais en réalité, la Bonne Nouvelle, ce n'est pas Jean-Baptiste, ni même son message. La Bonne Nouvelle, c'est un personne. C'est celui qui vient après lui. Celui dont Jean dit qu'il n'est pas digne d'ôter ses sandales... Ce n'est pas nous, les chrétiens, ou l’Église, et encore moins une religion... La Bonne Nouvelle, c'est Jésus.

Et ce n'est pas fini ! C'est aussi le fait que cette personne soit le Christ, le Messie, celui que Dieu a choisi pour accomplir son plan de salut. Et ce n'est pas fini ! C'est aussi le fait que ce Messie est le Fils de Dieu, Dieu lui-même. Voilà la Bonne Nouvelle : Jésus est le Christ, le Fils de Dieu.

Est-ce que nous vivons l’Évangile comme une bonne nouvelle ? Est-ce que nous l'annonçons comme une bonne nouvelle ? Est-ce que les gens voient dans notre vie, dans notre Église, que c'est une bonne nouvelle ?


La Bonne Nouvelle commence (presque) ici...

En réalité, on devrait dire que la Bonne Nouvelle commence presque ici... Parce que si la Bonne Nouvelle, c'est Jésus-Christ, Marc ne nous en parle pas tout de suite.

Il y a d'abord les prophètes, et notamment Esaïe qui annonce l'émergence d'une voix qui crie dans le désert. Et donc il y a aussi d'abord Jean-Baptiste, et sa prédication publique invitant les foules à se préparer à l'accueil du Messie qui doit venir. Il y a d'abord ce baptême d'eau proposé par Jean qui annonce un autre baptême, celui de l'Esprit saint, que le Christ apportera.

Bref, la Bonne Nouvelle ne tombe pas comme ça du ciel, du jour au lendemain. Son émergence est préparée. Vous connaissez le cantique traditionnel :

« Depuis plus de 4000 ans, nous le promettaient les prophètes,
Depuis plus de 4000 ans, nous attendions cet heureux temps... »

Dans le calendrier liturgique, le temps de l'Avent, tout un mois durant, nous rappelle cette attente. Noël, la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ venu sur terre, arrive au terme d'un temps de préparation. Et il y a là une vérité importante : pour recevoir la Bonne Nouvelle, il faut y être préparé, comme la bonne terre de la parabole, prête à accueillir la semence.

Comment avons-nous été préparés à recevoir la Bonne Nouvelle ? Par notre éducation ? Par des rencontres ? Par des circonstances, des événements heureux ou non, qui ont émaillé notre existence ? Nous avons tous un chemin, propre à chacun, dans lequel pourtant nous pouvons sans aucun doute discerner des jalons que Dieu a posé dans notre vie pour nous préparer à l'accueil de la Bonne Nouvelle.

Et puis cette Bonne Nouvelle, on ne la reçoit pas une fois dans sa vie et c'est terminé. L'Evangile nous rencontre et nous interpelle sans cesse. Nous nous réunissons pour entendre tout à nouveau cette Bonne Nouvelle... Mais comment nous y préparons-nous ?


La Bonne Nouvelle commence... mais ne se termine pas

Avec un tel début pour son ouvrage, on pourrait s'attendre à une fin similaire. Du style : « La Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, Fils de Dieu, se termine ici... ». Mais si on va à la fin de l’Évangile selon Marc, on se rend compte que ce n'est pas le cas. Pas du tout.

En réalité, l’Évangile selon Marc a la particularité d'avoir une fin abrupte, une fin ouverte. Il est communément admis aujourd'hui que les versets 9-20 sont un ajout postérieur à la rédaction de l’Évangile. Rien d'hérétique dans ces versets, qui empruntent leur contenu aux autres évangiles et au livre des Actes des apôtres. Mais à l'origine, l'évangile selon Marc s'arrêtait au verset 8, de façon surprenante :

« Les femmes sortent de la tombe et partent en courant. Elles tremblent, elles sont bouleversées, et elles ne disent rien à personne, parce qu'elles ont peur. »

Je ne sais pas si vous aimez les fins ouvertes dans un roman ou dans un film. Elles peuvent nous frustrer parce qu'elles ne proposent pas une fin claire et précise. C'est ce qui explique l'ajout à la fin de l'évangile selon Marc... Mais elles peuvent aussi nous stimuler parce qu'elles nous laissent imaginer la suite. Les fins ouvertes nous interpellent, elles nous invitent à continuer l'histoire.

Dans la Bible, le livre de Jonas aussi a une fin ouverte. Avec une question que Dieu pose au prophète sans qu'il y ait de réponse explicite :

« Alors, est-ce que je ne peux pas, moi, avoir pitié de cette grande ville de Ninive ? » (Jonas 4.11)

La Bonne Nouvelle de Jésus-Christ a un commencement... mais pas de fin. Elle commence avec sa naissance, elle se poursuivra avec sa mort sur la croix. Mais ce ne sera pas la fin : elle se poursuivra avec sa résurrection. Voilà pourquoi elle n'a pas de fin, parce que Jésus-Christ est ressuscité et il est vivant pour toujours !

De plus, le fait qu'il n'y ait pas de fin à l’Évangile selon Marc nous invite aussi à continuer l'histoire. L'Evangile ne doit pas rester un livre, il doit devenir pour nous une Bonne Nouvelle, il veut poursuivre son histoire dans chacune de nos vies.


Conclusion

Dès le début de son ouvrage, Marc nous rappelle que l’Évangile est une Bonne Nouvelle parce qu'il ne s'agit ni d'un simple message ni d'une religion, mais d'une personne. Jésus-Christ, Fils de Dieu.

Et cette Bonne Nouvelle est vivante parce que Jésus-Christ est vivant. Recevoir l’Évangile, c'est laisser le Christ entrer dans notre vie, et nous tenir prêt à l'accueillir tout à nouveau chaque jour.

Pour chacun de nous, la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, Fils de Dieu, peut commencer ici et maintenant.