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Résumé de l'épisode précédent
A la mort d'Elimelek, son mari, et de ses deux fils, Noémi se retrouve seule avec ses belles-filles, Orpa et Ruth. Elle avait quitté Israël qui traversait une période de famine et s'était réfugiée en Moab où ses fils avaient trouvé des filles du pays pour se marier.
Veuve, sans enfant, en terre étrangère, Noémi se retrouve en situation de grande précarité. Quand elle entend que les récoltes ont repris en Israël, elle décide d'y retourner, proposant à ses belles-filles de rester et refaire leur vie. Mais Ruth s'y refuse et choisi de rester fidèle à sa belle-mère et à son Dieu : « Là où tu iras, j'irai. Là où tu habiteras, j'habiterai. Ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu. »
Noémi retourne donc dans son pays mais le cœur n'y est pas : elle ne comprend pas pourquoi Dieu l'a ainsi frappé par cette épreuve : « Ne m'appelez pas Noémi, la femme heureuse. Appelez-moi Mara, la femme amère, car le Tout-Puissant a rendu ma vie très amère. »
Noémi et Ruth arrivent en Israël au moment de la récolte de l'orge...
Lecture biblique : Ruth 2
Commentaire
« Je le vois, le SEIGNEUR continue à nous montrer sa bonté. Il est bon pour nous les vivants, comme il est bon pour les morts. Qu'il bénisse cet homme ! Booz est un homme de notre famille proche. Il est l'un de ceux qui ont la responsabilité de prendre soin de nous. » (v.20)
La fin de ce chapitre contraste avec la fin du précédent. Noémi était alors au fond du trou, se lamentant de l'épreuve que le Seigneur lui avait envoyé. Ici, elle se réjouit au contraire de la bonté de Dieu envers elle. L'histoire est en train de basculer.
Ruth ne savait pas que le champ dans lequel elle allait glaner des épis était celui de Booz, un parent d'Elimélek. C'est Noémi qui le lui apprend. Que Ruth ait trouvé un propriétaire aussi généreux lui laissant glaner autant d'épis est une chance. Mais qu'en plus il s'agisse de Booz, un proche parent d'Elimélek qui pourrait exercer son droit de rachat pour leur venir en aide, ça ne pouvait être un hasard...
Il faut noter que cet épisode illustre une loi sociale intéressante ayant cours alors en Israël. Il s'agit de la loi sur le glanage. Les propriétaires devaient laisser des épis à glaner dans leurs champs et des grappes à cueillir dans leurs vignes, pour que ceux qui n'avaient pas de terre, les démunis, les immigrés, puissent trouver à manger (cf. Lévitique 19.9-10). Une sorte de « Restos du coeur » de l'époque !
A la fin du chapitre, Noémi évoque aussi une autre loi, liée à la responsabilité familiale en cas de veuvage. La façon dont Booz exercera ce droit sera développé aux chapitres 3 et 4. Nous le verrons donc dans les prochains épisodes...
Application
Avec le premier chapitre, nous avons parlé de la fidélité de Ruth. Ici, c'est de la fidélité de Dieu qu'il faut parler. Nous pouvons le faire à la suite de Noémi, dont le désespoir s'est changé en espoir et en reconnaissance :
« Je le vois, le SEIGNEUR continue à nous montrer sa bonté. Il est bon pour nous les vivants, comme il est bon pour les morts. Qu'il bénisse cet homme ! Booz est un homme de notre famille proche. Il est l'un de ceux qui ont la responsabilité de prendre soin de nous. » (v.20)
1° Au cœur de l'épreuve, il est difficile de discerner la fidélité de Dieu
La tête dans le sac, on est incapable de prendre du recul. Dieu semble absent de l'épreuve. Pour Noémi, c'est grâce à Ruth et sa détermination qu'elle finit par reconnaître la fidélité de Dieu. Elle a eu besoin de la fidélité de sa belle-fille pour discerner la fidélité de Dieu.
Si nous voulons aider ceux qui traversent des épreuves, il ne faut certainement pas leur « faire la leçon », les inviter coûte que coûte à croire en la bonté de Dieu à coup de versets bibliques. Sans doute est-ce mieux de se montrer solidaire, concrètement, d'être présent à leur côté, prenant parfois les choses en main pour les aider et les accompagner. Se montrer soi-même fidèle et confiant.
2° Dieu exerce sa fidélité par sa providence
Parler de providence, c'est parler d'une action discrète de Dieu, dans la banalité du quotidien. Ce ne sont pas des actions éclatantes et spectaculaires mais une présence au cœur de l'Histoire... et de nos histoires.
Cette présence discrète explique pourquoi il faut souvent du recul pour la discerner. Et de la foi aussi. Parce qu'on pourra toujours parler de coïncidence et de hasard. Si Ruth a glané des épis dans le champs de Booz, c'est soit un coup de bol, soit un indice de la providence divine. Et nous pourrions sans doute multiplier les exemples dans nos vies. A nous de choisir !
3° Être confiant dans la fidélité de Dieu, c'est aussi prendre des initiatives.
Noémi a pris l'initiative de rentrer en Israël. Ruth a pris les choses en main en accompagnant sa belle-mère et en allant glaner des épis. Elle n'a pas attendu que tout tombe du ciel...
La foi et la confiance ne doivent pas être des oreillers de paresse ! Dieu honore nos initiatives en s'y inscrivant dans sa providence. Bien-sûr, toutes nos initiatives ne sont pas forcément bonnes. On fait parfois de mauvais choix... Mais Dieu est suffisamment puissant et fidèle pour les corriger au besoin, dans sa providence.
La foi ce n'est pas : « Seigneur, j'attends que tu agisses, que tu me parles, que tu me montres... et après j'irai ». C'est plutôt : « Seigneur, accompagne-moi dans mes choix, conduis-moi dans mes initiatives, guide-moi sur ton chemin. »
Le Seigneur ne répond pas à tous les caprices de ceux qui restent assis et attendent que tout leur tombe du ciel. Il accompagne ceux qui marchent.
Conclusion
Si comme Ruth et Noémi nous voulons voir la fidélité de Dieu dans notre vie :
- Soutenons-nous les uns les autres. On discerne mieux la fidélité de Dieu ensemble que chacun pour soi.
- Ouvrons les yeux de la foi, choisissons la confiance dans la providence divine.
- Mettons-nous en marche, prenons le risque de faire des choix et croyons que Dieu s'y inscrira dans sa providence, au besoin en les corrigeant.
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