1 Nous vous annonçons la Parole qui donne la vie et qui existe depuis toujours. Nous l'avons entendue, nous l'avons vue de nos yeux, nous l'avons regardée avec attention, nous l'avons touchée de nos mains. 2 Oui, la vie s'est montrée, et nous l'avons vue. Nous en sommes témoins, et nous vous annonçons cette vie avec Dieu pour toujours. Elle était près du Père et elle s'est montrée à nous. 3 Cette vie, nous l'avons vue et nous l'avons entendue. Nous vous l'annonçons à vous aussi, ainsi vous serez unis à nous. Ensemble, nous serons unis au Père et à son Fils Jésus-Christ. 4 Nous vous écrivons cela pour que notre joie soit totale.
Ce prologue de la première épître de Jean, comme celui de l'Evangile selon Jean, nous parle de l'incarnation. Cette Parole, qui était dès le commencement et qui s'est manifestée parmi les humains. Cette Parole entendue, vue, contemplée et touchée. Le message de Noël c'est qu'en Jésus-Christ, le Dieu invisible devient visible, le spirituel devient matériel, la Parole devient chair.
Mais ce qui surprend ici, c'est le « nous ». Qui est désigné par ce « nous » ? C'est sans doute le « nous » des témoins oculaires. De ceux qui ont vu Jésus de leurs yeux, qui l'ont entendu de leurs oreilles, qui ont contemplé sa gloire de Ressuscité, qui l'ont même alors touché.
Ce « nous » est limité à quelques-uns : ils sont très peu nombreux à pouvoir dire tout cela. Jean en faisait partie... Mais Jean n'en reste pas à ce « nous ». Il y a ensuite un « vous », au verset 3 : « Nous en sommes témoins, et nous vous annonçons cette vie avec Dieu pour toujours. ... » Ce « vous », c'est celui des destinataires de l'épître, et à travers eux, nous aussi, qui l'entendons aujourd'hui. Ce sont ceux qui n'ont pas vu, entendu et touché le Christ mais qui ont entendu la Bonne Nouvelle à son sujet. Comme nous l'avons entendue une fois de plus ce soir... C'est vous et moi.
Et si nous recevons cette Bonne Nouvelle par la foi, alors nous sommes en communion avec les premiers témoins oculaires du Christ : « Nous vous l'annonçons à vous aussi, ainsi vous serez unis à nous. » Et cette communion n'est pas seulement une communion de pensée ou d'opinion, c'est une communion spirituelle, une communion « avec le Père et avec son Fils, Jésus-Christ. »
Si bien que le « nous » du verset 4 est sans doute différent du « nous » du verset 1. Jean dit à la fin de notre passage : « Nous vous écrivons cela pour que notre joie soit totale. ». Mais de la joie de qui parle-t-il ? Seulement de celle des témoins oculaires ? Ne serait-ce pas la joie de tous ceux qui partagent la communion avec le Père et le Fils ? Le « nous » du verset 4 englobe le « nous » du verset 1 et le « vous » du verset 3...
Nous pouvons partager la même joie que les bergers témoins de la naissance de Jésus, la même joie que les disciples témoins oculaires du Christ jusqu'à sa résurrection, la même joie que tous les chrétiens depuis 2000 ans qui chantent Noël.
Si la joie de Noël est évidente pour ceux qui fêtent Noël dans une famille unie, avec plusieurs générations qui partagent un bon repas et s'échangent des cadeaux, qu'en est-il pour ceux qui n'ont pas cette chance, pour ceux qui sont seuls, ou en rupture avec leur famille, ou qui n'ont pas les moyens ou la possibilité d'offrir des cadeaux ? Qu'en est-il de ceux qui vivent Noël dans un pays en guerre, ou en exil loin de leur pays, ou de façon clandestine parce qu'ils n'ont pas le droit d'afficher leur foi ?
Mais pour le croyant, la joie de Noël ne dépend pas des circonstances. La joie de Noël, c'est celle qui naît de la connaissance d'un Dieu qui est devenu l'un des nôtres pour nous sauver, qui s'est fait serviteur, partageant notre condition humaine, nos limites et nos souffrances, nos tentations et nos épreuves, par amour.
Noël, c'est la joie profonde d'être compris et aimé par Dieu, et cela reste vrai dans toutes les circonstances de notre vie.
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