dimanche 25 août 2024

Pourquoi continuer à suivre le Christ ?

 

Jean 6.60-71
60Beaucoup de ses disciples qui l'écoutaient déclarèrent : « Cette parole est vraiment difficile à accepter ! Qui peut être d'accord ? »
61Jésus savait fort bien que ses disciples le critiquaient à ce sujet. C'est pourquoi il leur dit : « Cela vous choque-t-il ? 62Que se passera-t-il alors si vous voyez le Fils de l'homme monter là où il était auparavant ? 63C'est l'Esprit de Dieu qui donne la vie ; l'être humain, par ses propres forces, ne peut le faire. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie. 64Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » En effet, Jésus savait depuis le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas et qui était celui qui le livrerait. 65Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si le Père ne lui en a pas donné la possibilité. »
66Dès lors, beaucoup de ses disciples s'en retournèrent et cessèrent de l'accompagner.
67Jésus demanda alors aux douze disciples : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » 68Simon Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles qui donnent la vie éternelle. 69Nous croyons et nous savons que toi tu es celui qui est saint, envoyé par Dieu ! » 70Jésus leur répondit : « Ne vous ai-je pas choisis, vous les douze ? Et pourtant l'un de vous est un diable ! » 71Il parlait de Judas, fils de Simon l'Iscariote. Car Judas, bien qu'il fût l'un des douze disciples, allait le livrer.


Pourquoi continuer à suivre le Christ ? C’est un peu la question que pose ce texte puisque c’est la question que Jésus pose explicitement à ses disciples, alors que plusieurs d’entre eux décident de s’en aller. « Voulez-vous partir, vous aussi ? »

Il faut dire qu’il y a pas mal d’éléments surprenants dans ce récit. Il intervient juste après un long discours de Jésus autour de l’affirmation « Je suis le pain de vie ». Un discours qui, visiblement, a surpris voire troublé ses auditeurs, jusque parmi les disciples de Jésus. Et beaucoup le lui disent : « Cette parole est vraiment difficile à accepter ! Qui peut être d'accord ? »

N’est-ce pas le genre de question que nous pouvons être amenés à nous poser aussi ? Face à des situations que nous rencontrons, des aléas de la vie, des épreuves et des difficultés, ou même à la lecture de certains textes bibliques… « Là, j’ai du mal à comprendre, c’est difficile à accepter… »

Et la réponse de Jésus ne va pas vraiment arranger les choses… puisqu’il en rajoute encore. « Cela vous choque-t-il ? Que se passera-t-il alors si vous voyez le Fils de l'homme monter là où il était auparavant ? » Et il insiste en disant que ses paroles sont Esprit et vie, qu’il y en a parmi ceux qui le suivent qui ne le croient pas et que de toute façon, personne ne peut venir à lui si ça ne lui est donné par le Père… 

Je ne vais pas m’attarder sur ces affirmations ce matin, qui ne sont d’ailleurs pas toujours faciles à comprendre. Je veux surtout m’arrêter sur la réaction qu’elles ont provoqué. Une réaction assez radicale. En effet, la pilule ne passe pas et plusieurs décident de laisser tomber à partir de ce moment : « Dès lors, beaucoup de ses disciples s'en retournèrent et cessèrent de l'accompagner. »

Vous remarquerez que le texte parle bien de disciples de Jésus qui cessent de l’accompagner. Il ne parle pas de simples curieux venus l’écouter ou des gens qui passaient par là par hasard. Il parle de plusieurs de ses disciples. Des gens qui avaient décidé de le suivre, qui l’accompagnaient sans doute depuis un certain temps déjà, qui avaient probablement tout quitté pour le suivre, comme cela est relaté pour les disciples qu’on connaît. Mais là, c’en est trop pour eux. Ils ne comprennent plus. Ils préfèrent laisser tomber et retourner à leur ancienne vie. 

Eh oui, ça arrive de tout laisser tomber ! Vous connaissez peut-être des croyants qui ont abandonné leur foi, ou au moins leur vie d’Eglise ou leur vie chrétienne. Parfois du jour au lendemain, parfois à la suite d’un événement particulier, voire traumatisant, sans compter ceux qui, malheureusement, ont été déçus par l’Eglise, par les autres croyants… parfois à juste titre ! On ne comprend pas toujours pourquoi ils laissent tout tomber. Ça peut être mystérieux. Parfois, ils reviennent, au bout d’un certain temps. Parfois non… 

Pourquoi les uns croient et pas les autres ? Pourquoi les uns gardent la foi et les autres semblent tout abandonner ? Il y a là un mystère qui appartient à Dieu… Et encore, pour compliquer les choses, dans notre texte, parmi ceux qui restent, tous ne sont pas exemplaires puisque parmi eux, il y a Judas, qui va trahir son maître… ce que Jésus sait très bien d’ailleurs ! 

On touche là à des mystères qui nous dépassent et auxquels on ferait bien de ne pas apporter des réponses simplistes. Du genre : « S’ils ont laissé tomber la foi, c’est parce qu’ils ne s’étaient pas vraiment convertis ! » Comment est-ce qu’on peut le savoir ? 

Les réponses à ces questions appartiennent à Dieu seul, qui connaît toutes choses. Ne prenons pas sa place ! Comptons sur sa grâce, pour les autres et pour nous-mêmes ! Car c’est par grâce que nous sommes sauvés, ça ne dépend pas de nous, c’est le don gratuit de Dieu. Et il ne reprend pas ce qu’il a donné. 

D’ailleurs, dans notre texte, on ne s’arrête pas sur ceux qui partent mais sur ceux qui restent. Et pourtant, Jésus leur demande : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » 

Qu’est-ce que traduit cette question de Jésus ? Un désarroi ? Une crainte de se retrouver seul ? L’abandon, il le connaîtra plus tard… et il le sait bien. Au moment de son procès et de sa crucifixion, presque tous l’auront abandonné. 

Je crois plutôt qu’ici, il veut donner à ses disciples l’occasion de réaffirmer leur foi, leur décision de poursuivre la route avec lui. Et c’est important de se souvenir qu’être disciple de Jésus-Christ, c’est aussi renouveler sans cesse son engagement à le suivre. Nous avons besoin, régulièrement, de redire au Seigneur : « je veux continuer à te suivre. » C’est sans doute un des rôles, d’ailleurs, de la Cène. Ce sacrement qui nous accompagne tout au long de la vie chrétienne et par lequel nous proclamons notre foi, notre attachement au Christ, et notre besoin de sans cesse revenir à lui, réaffirmer notre engagement à sa suite. 

De ce fait, la réponse que les disciples vont apporter à Jésus est intéressante. Parce qu’elle nous dira pourquoi ils ont décidé de rester, malgré les paroles surprenantes voire difficiles à entendre de la part de leur maître. Et, une fois de plus, c’est Pierre qui se fait le porte-parole des disciples : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles qui donnent la vie éternelle. Nous croyons et nous savons que toi tu es celui qui est saint, envoyé par Dieu ! »

Alors pourquoi est-ce que ça vaut la peine de rester avec Jésus ? Pourquoi est-ce qu’on choisit de continuer à croire ? La réponse de Pierre nous donne quelques pistes à méditer. 

« A qui irions-nous ? » 

La réponse à cette question rhétorique est sous-entendue… A qui irions-nous ? Personne d’autre ! Il n’y a pas mieux ! 

Il ne s’agit pas de se voiler la face et de dire que tout va toujours bien, de prétendre que nous n’avons jamais aucun doute, aucun problème, aucune interrogation dans notre vie de foi… Mais comparons ! Peut-il y avoir mieux que Jésus-Christ ? Avec Pierre, je suis convaincu que non. 

Malgré toutes les difficultés, les épreuves, les interrogations et les doutes que nous pouvons rencontrer, la vie avec le Christ vaut mieux que la vie sans lui ! Toujours. 

Ce qui peut poser des problèmes dans la vie chrétienne, ce n’est pas le Christ, c’est ce que nous faisons de lui, de son enseignement. Ce n’est pas le Christ qui déçoit, ce sont celles et ceux qui s’en réclament. 

« Tu as les paroles qui donnent la vie éternelle. » 

Littéralement « Tu as des paroles de vie éternelle ». Les paroles du Christ, son enseignement, sont uniques. Elles donnent un sens, une orientation, à la vie. Elles ne sont pas toutes faciles à entendre ni même à comprendre. Mais elles ont un goût d’éternité.

C’est l’expérience bienfaisante des paroles du Christ qui nous incite à poursuivre la route avec lui. On continue de suivre le Christ parce que ses paroles nous rejoignent, nous vivifient, nous consolent ou nous donnent une espérance. 

D’où l’importance de cultiver cette relation au Christ et sa parole, de s’en nourrir sans cesse. 

« Nous croyons et nous savons que toi tu es celui qui est saint, envoyé par Dieu ! »

La troisième partie de la réponse de Pierre est plus réfléchie. Nous croyons et nous savons… Il s’agit d’une affirmation de foi raisonnée. Pierre va plus loin que sa perception des paroles de son maître, il affirme ce qu’il croit profondément quant à la personne de Jésus. Littéralement, il lui dit qu’il est « le Saint de Dieu ». C’est l’équivalent de ce qu’on trouve, dans la bouche du même Pierre, dans l’évangile de Matthieu : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Matthieu 16.16). 

Si ce que nous croyons est ferme et réfléchi, alors le fondement de notre vie chrétienne sera solide. On continuera de suivre Jésus-Christ parce que, malgré les interrogations et les doutes qu’on peut connaître, il y a un fondement auquel on reste attaché, qu’on a réfléchi et assimilé. Il est Celui que Dieu a choisi et envoyé. Jésus est le Christ, le Fils de Dieu qui apporte le salut à l’humanité. 

Il est essentiel, tout au long de notre vie chrétienne, de travailler à l’affermissement de ce fondement. 


Conclusion

Pourquoi donc poursuivre notre chemin de foi à la suite du Christ ? Parce qu’il n’y a pas mieux que lui ! 

Et pour nous donner toutes les chances de poursuivre notre chemin de foi, il est important de se nourrir de ses paroles, de les laisser vivifier notre foi. Et il est important aussi de se construire sur une foi réfléchie, raisonnée, qui sera un fondement solide lorsque les circonstances seront plus difficiles. 


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