Je vous propose, pour les trois premiers dimanches de janvier, de commencer l’année avec les Psaumes, et plus précisément avec les trois premiers psaumes du psautier biblique.
Le Psaume 1 est sans doute l’un des plus connus. Et pourtant, il est un peu atypique. Ce n’est pas, comme c’est le cas en général, un cantique de louange ou un chant de repentance, ce n’est même pas une prière. Il s’agit d’une béatitude… Et en tant que tel, il convient particulièrement bien à un premier culte de l’année, au moment où il est de tradition de se souhaiter les meilleurs vœux.
Psaume 11Heureux celui qui ne suit pas les conseils des méchants,qui ne s'arrête pas sur le chemin de ceux qui se détournent de Dieu,et qui ne s'assied pas avec ceux qui se moquent de tout !2Ce qu'il aime, au contraire, c'est l'enseignement du Seigneur ;il le médite jour et nuit.3Il est comme un arbre planté près d'un cours d'eau :il produit ses fruits quand la saison est venue,et son feuillage ne perd jamais sa fraîcheur.Tout ce qu'il fait réussit.4Mais ce n'est pas le cas des méchants :ils sont comme des brins de paille dispersés par le vent.5C'est pourquoi, au moment du jugement,ces gens-là ne sont pas admis ;dans l'assemblée des justes, il n'y a pas de place pour eux.6Le Seigneur connaît la conduite des justes,mais la conduite des méchantsles mène au désastre.
Commençons par quelques mots d’explication. Le Psaume dit d’abord ce qu’il ne faut pas faire, en parlant de personnes qu’il s’agit d’éviter, pour ne pas agir comme elles. Les méchants, ceux qui se détournent de Dieu (les pécheurs) et ceux qui se moquent de tout (les moqueurs) désignent, grosso modo, les mêmes personnes. Ce sont des termes à prendre comme des quasi-synonymes, pour parler des attitudes contraires à ce que Dieu attend de nous. Les verbes qui leur sont associés, en revanche, évoquent une progression : ne pas suivre, ne pas s’arrêter, ne pas s’asseoir… C’est comme si, à chaque fois, on franchissait une nouvelle étape. Il y a là comme une spirale qui nous entraîne à nous installer dans le mal. Et plus on s’y installe, plus il est difficile de se remettre en route !
Quant à ce qu’il convient de faire pour être heureux selon Dieu, c’est résumé en une seule phrase : aimer l’enseignement du Seigneur et le méditer jour et nuit. Littéralement, le Psaume parle de « plaisir dans la Torah du Seigneur ». La formule est forte et évoque bien plus que de l’intérêt. Il s’agit de trouver son plaisir dans la Loi du Seigneur. Et cela en tout temps, de jour comme de nuit.
Vient alors une promesse pour le juste, le croyant, celui qui trouve son plaisir dans l’enseignement du Seigneur, sous la forme d’une métaphore : il sera comme un arbre planté près d’un cours d’eau, qui se développe et produit du fruit. Il y a ensuite une parole de jugement sur les méchants, ceux qui se détournent de Dieu, avec une autre métaphore : ils seront comme de la paille dispersée par le vent. Le contraste est parlant, entre un arbre vigoureux qui porte du fruit et de la paille qui s’envole au gré du vent. Autrement dit, la voie du juste, celle du croyant, est présentée comme étant bien préférable, et de loin, à celle du méchant ! Avec ce Psaume, nous pouvons affirmer que la vie avec Dieu est celle qui peut nous rendre heureux, dès aujourd’hui.
Alors en ce début d’année, je vous proposerai trois bonnes résolutions, inspirées de ce psaume. Vous en ferez ce que vous voulez… mais il se pourrait bien qu’elles puissent nous aider à être heureux. C’est le Psaume qui le dit !
1re bonne résolution : Eviter les mauvaises fréquentations
Cette bonne résolution, je la déduis du tout début du psaume. Il me semble qu’elle résume assez bien la triple mise en garde du premier verset.
Encore faut-il bien discerner quelles sont les mauvaises fréquentations. A chacun de les discerner pour lui-même, sans forcément toujours écouter ce que les autres vous disent ! Il ne faut pas oublier que les Pharisiens disaient de Jésus qu’il avait de mauvaises fréquentations !
Il s’agit de discerner les personnes qui ont une mauvaise influence sur nous, celles qui nous entraînent loin de Dieu, d’une manière ou d’une autre.
Et il ne faut pas ici être naïf ou simpliste ! Ce n’est pas seulement une différence entre chrétiens et non-chrétiens. C’est bien plus complexe que cela. Il y a des chrétiens qui sont des mauvaises fréquentations… et des non-chrétiens qui sont de bonnes fréquentations !
Et puis aujourd’hui, les mauvaises fréquentations peuvent très bien être virtuelles et se rencontrer en ligne, sur les réseaux sociaux. Et ce n’est pas une question qui ne concerne que les jeunes générations ! Ces mauvaises fréquentations ne se trouvent pas seulement sur Tiktok et Instagram. Elles sont aussi sur Facebook que les vieux comme moi fréquentent… Ou dans les mails ou les messages instantanés que nous recevons, les « informations » qui nous parviennent et que nous gobons tout cru sans y réfléchir, voire que nous transmettons d’un clic sans recul, sans les vérifier.
Et si je prenais la résolution d’évaluer mes fréquentations, réelles ou virtuelles ? Et si je décidais de m’astreindre à une discipline dans la réception des informations que je reçois, et encore plus dans celles que je transmets ?
2e bonne résolution : Envisager sa vie de croyant sous l’angle du plaisir
Cette bonne résolution, je la déduis de la formulation positive du verset 2. Il s’agit d’associer le plaisir à la vie du croyant. Je ne parle pas, évidemment, d’une quête effrénée du plaisir, sous toutes ses formes. Le bonheur n’est pas le plaisir et la jouissance.
Mais il est tellement facile de voir la vie de croyant avant tout sous l’angle du devoir, de l’effort, des privations, des interdits et des contraintes. Je ne dis pas que la vie chrétienne est toujours facile et agréable, loin de là. Mais il y a bien une source de joie et de plaisir dans la foi.
Le Psaume ne dit pas que le croyant est heureux en accomplissant avec crainte et tremblement la Loi de Dieu, en plongeant avec angoisse son regard dans sa Parole pour comprendre ce que Dieu exige de lui. Il est heureux en trouvant son plaisir dans l’enseignement du Seigneur.
Oui, il y a un réel plaisir à plonger son regard dans la Parole de Dieu, à y découvrir son amour, sa fidélité, ses promesses. Oui, il y a un réel plaisir à vivre selon les préceptes du Seigneur, à aimer Dieu de tout notre cœur et notre prochain comme nous-mêmes. Oui, il y un réel plaisir à comprendre ce à quoi Dieu nous appelle, la façon dont il nous associe à son projet, la manière dont son Royaume nous rejoint et nous transforme.
Et si je prenais la résolution d’envisager ma vie de croyant sous l’angle de la joie et du plaisir plutôt que celui du devoir et de la contrainte ? Non pas pour me soustraire à mes responsabilités de chrétien mais les envisager comme une occasion d’entrer pleinement dans le bonheur que Dieu m’offre ?
3e bonne résolution : Accepter le temps et les saisons
Je déduis cette bonne résolution de la double métaphore de l’arbre et de la paille. La différence entre l’arbre et la paille, c’est aussi le rapport au temps, aux saisons. La paille est coupée chaque année. L’arbre demeure. La paille a bien produit du fruit, du blé, de l’orge, de l’avoine… mais elle est coupée. L’arbre produit du fruit mais il demeure.
Il ne s’agit donc pas seulement de porter du fruit mais de demeurer… pour produire du fruit le moment venu. Dans la métaphore du Psaume, l’arbre ne porte pas toujours du fruit mais seulement quand c’est la saison. Pourtant il demeure, son feuillage garde sa fraîcheur parce qu’il est vivant. Même s’il ne produit pas de fruit.
Nous avons aussi des saisons dans notre vie. Certaines sont fertiles d’autres plus arides. L’important c’est de demeurer, de persévérer. Et pour cela, il faut accepter le temps et les saisons. Or, nous ne sommes pas maître des saisons de notre vie. C’est Dieu qui nous fera porter du fruit le moment venu.
Et si je prenais la résolution de faire confiance à Dieu pour les fruits qu’il produira dans ma vie, de lui confier le temps et les saisons de ma vie ? Et si je décidais de prioritairement développer mes racines, pour m’ancrer dans le sol de sa Parole et m’abreuver au fleuve de son Esprit… et laisser Dieu agir pour le reste ?
Conclusion
En conclusion, je vous laisserai simplement les trois bonnes résolutions que je vous propose. Encore une fois, vous en ferez ce que vous voulez… peut-être vous sentirez-vous plus concerné par l’une ou par l’autre :
- Eviter les mauvaises fréquentations
- Envisager sa vie de croyant sous l’angle du plaisir
- Accepter le temps et les saisons
Je vous souhaite, tout simplement, une bonne année 2025 !
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