dimanche 28 décembre 2025

Alléluia ! Louez le Seigneur !

 

Alléluia ! Vous savez que c’est de l’hébreu ? Même si c’est devenu un mot qu’on utilise ainsi en français, comme dans de nombreuses langues d’ailleurs. Mais savez-vous ce que ça veut dire ? C’est une invitation à la louange : « Louez le Seigneur ! »

Il y a de même quelques mots hébreux qu’on utilise… sans toujours savoir ce qu’ils veulent dire ! Le plus courant, dans nos prières, c’est amen… Le mot vient d’une racine qui évoque la solidité, la fermeté. Quand on dit « amen » à la fin d’une prière, on exprime une approbation : « oui, c’est vrai, je suis d’accord ! » Il y a aussi parfois, notamment dans des cantiques, Hosanna (« De grâce, sauve ! ») ou Maranatha (« Viens, Seigneur ! »). 

Mais c’est sur Alléluia que j’aimerais m’arrêter ce matin, parce que la formule commence et termine le texte que je vous propose de lire pour la prédication. Pour terminer l’année, à l’occasion du dernier culte de 2025, je vous propose de lire… le dernier Psaume de la Bible. 

Psaume 150
1Alléluia !
Acclamez Dieu dans son lieu saint,
acclamez-le sous la puissante voûte des cieux !
2Acclamez-le pour ses exploits,
acclamez-le pour sa grandeur infinie ! 
3Acclamez-le en sonnant de la trompette,
acclamez-le au son de la harpe et de la lyre !
4Acclamez-le avec le tambourin et la danse,
acclamez-le avec la guitare et la flûte !
5Acclamez-le avec les cymbales sonores,
acclamez-le avec les cymbales éclatantes !
6Que tout ce qui respire acclame le Seigneur !
Alléluia !

Les Psaumes sont des prières, destinées à être chantées. Or, il y a toutes sortes de psaumes, comme il y a toutes sortes de prières. Des psaumes de louange, de reconnaissance, d’adoration. Mais aussi des psaumes de lamentation, des cris de détresse et des appels au secours. Il y a même des psaumes de proclamation, d’exhortation ou d’enseignement. Il y a de la place pour toutes les émotions dans les psaumes de la Bible. Parfois au sein du même psaume. 



Une invitation à la louange

Pourquoi ce psaume 150 a-t-il donc été choisi pour clore le recueil ? Remarquons d’abord que, contrairement à la plupart des psaumes, il ne s’agit pas d’une prière. C’est plutôt un appel à la prière, une invitation à la louange. Alléluia ! Louez le Seigneur ! 

La version Nouvelle Français Courant propose le verbe « acclamer » plutôt que « louer ». Une acclamation est un cri collectif d’approbation, de joie. Et c’est bien ce dont il est question dans ce psaume. Non pas d’une louange du cœur, intériorisée et silencieuse. Mais bien d’une acclamation, une louange joyeuse, sonore et même retentissante. C’est un appel qui nous a adressé collectivement, pour l’ensemble du peuple de Dieu. Louez, acclamez le Seigneur ! C’est un peu, avec ce dernier psaume, le final éclatant d’une symphonie. 

Pourquoi donc terminer le psautier par une invitation à la louange plutôt que par une prière de louange, par exemple ? Eh bien peut-être pour nous inviter à continuer ! Ce n’est pas parce que le psautier est terminé qu’il faut s’arrêter de prier et d’acclamer le Seigneur. Le Psaume 150 ne se termine pas par « Amen » mais « Alléluia » ! C’est une invitation à continuer à louer Dieu.

La prière à laquelle nous sommes appelés, c’est avant tout de la louange. On pourrait dire que la prière, fondamentalement, est louange. Elle est tournée vers Dieu. Elle est une réponse à ce que Dieu a fait. Toutes nos prières, quelques qu’elles soient, sont de cet ordre. Même lorsqu’on adresse à Dieu une prière de demande, qu’on confesse notre péché ou qu’on intercède pour quelqu’un d’autre, on le fait en réponse à ce qu’il a fait par le passé, en réponse aux promesses qu’il a faites, notamment celle de toujours nous accueillir et nous écouter, la propre invitation de Jésus à demander pour recevoir. 

Finalement, toute notre vie de croyant doit nous conduire à cela : la louange. Notre vie de croyant est appelée à être une louange, une réponse reconnaissante à l’œuvre du Seigneur en notre faveur. 


Acclamez Dieu !

Que dit le Psaume 150 de cette louange ? 


Où l’acclamer ? 

« Acclamez Dieu dans son lieu saint, acclamez-le sous la puissante voûte des cieux ! » (v.1)

Le lieu saint, c’est le temple. C’est à lui qu’on pense en priorité… mais le psaume ajoute aussitôt un autre lieu : la voûte des cieux. C’est presque une façon de dire partout ailleurs ! En effet, partout sur cette terre, où que nous soyons, nous sommes sous la voûte des cieux… 

Finalement, il n’y a pas de lieu saint, qui serait le lieu exclusif de la louange et l’adoration. Ou alors, et ça revient au même, tout lieu peut devenir saint, un lieu de la présence de Dieu. Car Dieu est présent partout. Et tous les instants de notre vie peuvent être une occasion de louange. 

Si notre vie est louange, elle ne devra pas l’être seulement au temple ou à l’église, le dimanche matin… mais bel et bien tous les jours que nous passons sous la voûte des cieux. 


Pourquoi l’acclamer ? 

« Acclamez-le pour ses exploits, acclamez-le pour sa grandeur infinie ! » (v.2)

De quels exploits et de quelle grandeur parle-t-on ? Quels sont les hauts faits de Dieu qui témoignent de sa grandeur ?

On peut bien sûr penser à son œuvre grandiose de création : l’immensité de l’univers témoigne de la grandeur infinie du Créateur. On peut aussi penser à ses actes de délivrance, en faveur de son peuple, dont le point culminant est dans la venue, la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Rien qu’avec cela, nous avons de quoi acclamer Dieu toute notre vie ! 

Mais pourquoi s’arrêter là ? Quels sont les actes de Dieu, dans notre quotidien qui témoignent aussi de son infinie grandeur ? 

Son infinie grandeur, c’est aussi sa patience sans limite à notre égard, sa grâce sans cesse renouvelée, sa présence continuelle auprès de chacune et chacun, en toutes circonstances… Des hauts faits moins spectaculaires que le Big Bang… mais qui n’en sont pas moins les témoins de la grandeur infinie de sa bonté. 


Comment l’acclamer ? 

« Acclamez-le en sonnant de la trompette, acclamez-le au son de la harpe et de la lyre !
Acclamez-le avec le tambourin et la danse, acclamez-le avec la guitare et la flûte !
Acclamez-le avec les cymbales sonores, acclamez-le avec les cymbales éclatantes ! » (v.3-5)

On trouve dans ces versets une large invitation à acclamer Dieu en musique… Tout un instrumentarium varié est mentionné. On pourrait bien sûr mentionner aussi tous les instruments modernes. Tous les instruments sont propres à acclamer le Seigneur ! 

Vous noterez au passage qu’il est aussi fait mention de la danse. Ça doit réjouir nos amis africains et antillais, qui devez sans doute trouver les gens comme moi bien statiques pendant les chants au culte ! Mais n’hésitez pas à danser, même si les autres ne suivent pas… c’est le Psaume 150 qui le dit ! 

En tout cas, je vois dans le foisonnement de ces versets, une invitation à libérer notre créativité dans l’expression de la louange. On peut y apporter nos instruments et nos danses… et tout ce qu’on jugera bon !


Qui doit l’acclamer ?

« Que tout ce qui respire acclame le Seigneur ! » (v.6)

Qui doit l’acclamer ? Tout ce qui respire ! Difficile d’embrasser plus large… C’est évidemment une façon de dire que tout le monde est concerné… Jusqu’à notre dernier souffle, tant que nous respirons, nous pouvons louer le Seigneur. Tant qu’il nous reste un peu de souffle, il y a toujours une raison de louer Dieu. 

On peut même comprendre dans la formule une invitation à voir au-delà des humains, et de considérer que tous les êtres vivants, quels qu’ils soient, participent à la louange du Seigneur. Il y a bien plusieurs textes de la Bible qui évoque une louange universelle voire cosmique, où la création tout entière célèbre le Créateur. Pour reprendre la formule du verset 1, la louange s’étend à tout ce qui vit sous la voûte des cieux ! 


Conclusion

Y a-t-il meilleure façon de terminer l’année que par ce psaume et son invitation à la louange 

Quelle qu’ait été notre année, quelles que soient les joies ou les épreuves que nous y avons rencontrées, nous pouvons sans doute trouver des sujets de louange, de reconnaissance au Seigneur, pour ce qu’il a fait. C’est en tout cas un exercice salutaire que de chercher, dans l’année écoulée, les signes de la présence et de l’action de Dieu dans notre vie. 

Et terminer l’année dans la louange, c’est aussi envisager de commencer l’année nouvelle dans le même état d’esprit. Se préparer à vivre l’année 2026 comme une occasion de voir Dieu agir, de se savoir accompagné par sa présence à chaque moment de notre existence, qu’il soit heureux ou malheureux. 

Louez le Seigneur ! Alléluia ! Amen. 


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