Troisième et dernière prédication de notre mini-série "Commencer l'année avec les psaumes"... avec évidemment le Psaume 3 !
Psaume 31 Psaume de David. Il fait allusion à la fuite de David devant son fils Absalom.2 Seigneur, que mes ennemis sont nombreux !Tant de gens se dressent contre moi !3 Tant de gens disent à mon sujet :« Aucune chance que Dieu vienne à son secours ! » Pause4 Mais toi, Seigneur,tu es pour moi un bouclier protecteur,tu me rends ma dignité et ma fierté.5 Si j'appelle le Seigneur à mon secours,il me répond de la montagne qui lui appartient. Pause6 Je me suis endormi pour la nuit ;au réveil je reprends conscience :le Seigneur est mon appui.7 Je n'ai plus peur de ces milliers de gensqui m'assaillent de tous côtés.8 Interviens, Seigneur ;mon Dieu, sauve-moi !Oui, tu frappes à la joue tous mes ennemis,tu casses les dents aux méchants.9 Seigneur, c'est toi qui sauves !Que ta bénédiction soit sur ton peuple ! Pause
Cette fois, contrairement aux deux premiers psaumes, il s’agit bien d’une prière adressée à Dieu, ce qui est le cas de la plupart des psaumes. Par ailleurs, le Psaume est attribué à David, et lié à un événement de sa vie : sa fuite devant son fils Absalom. Cette mise en contexte donne une indication sur la compréhension du psaume. Toutefois, le contenu du Psaume semble plus large et peut s’appliquer à de nombreuses autres situations où des ennemis nous menacent et où notre confiance en Dieu est mise à l’épreuve. Enfin, la dernière phrase du psaume montre explicitement que ce psaume ne concerne pas seulement le roi David mais tout le peuple des croyants : « Que ta bénédiction soit sur ton peuple ! »
Nous pouvons certainement nous approprier une telle prière. Ne nous arrive-t-il pas de nous retrouver dans une situation similaire à celle évoquée dans ce Psaume, dans un contexte d’adversité où notre foi, notre confiance en Dieu, est mise à l’épreuve ?
Les versets 2-3 décrivent la situation de départ avec un constat : « mes ennemis sont nombreux. » L’accent tombe sur le nombre, affirmé trois fois. Littéralement : « Que mes ennemis sont nombreux ! Nombreux ceux qui se dressent contre moi ! Nombreux ceux qui disent à mon sujet… »
On est clairement ici au-delà du contexte spécifique de la fuite de David devant Absalom. Ces ennemis ou ces adversaires nombreux peuvent être pour nous aussi évocateurs. Il peut s’agir de personnes qui nous veulent du mal, qui s’opposent à nous d’une manière ou d’une autre, qui nous oppressent, nous humilie ou nous menacent. Les ennemis peuvent aussi être impersonnels voire spirituels, pour décrire des épreuves, des circonstances ou des événements qui ont le même effet sur nous que des ennemis qui nous menacent. Notre confiance en Dieu est alors aussi mise à l’épreuve.
Dans les versets 4-5, nous trouvons une prière de confiance adressée à Dieu, une sorte de confession de foi qui rappelle qui est Dieu pour le psalmiste. Cette prière répond directement à l’affirmation menaçante des ennemis du verset précédent : « Aucune chance que Dieu vienne à son secours ! ». Le verset 4 commence par « Mais toi, Seigneur… » pour montrer que le psalmiste prend le contre-pied de ses ennemis. Il refuse leurs menaces et redit, avec foi, sa confiance en Dieu.
Il compare Dieu à un bouclier protecteur et rappelle la fidélité du Seigneur. Le principe auquel il s’attache est formulé au verset 5 : Dieu répond à celui qui l’appelle à son secours. La « montage sainte » dont il est question au verset 5 fait référence au mont Sion, là où se trouvait le temple de Jérusalem.
A partir du verset 6, c’est un peu le récit de la façon dont le psalmiste expérimente ce qu’il affirme par la foi dans les versets 4-5. La formule « Je m’endors et je me réveille » au verset 6 marque la transition, le début d’une nouvelle journée où va se concrétiser la confiance du psalmiste : « le Seigneur est mon appui ».
Le verset 7 répond à la lamentation du début du psaume, face aux nombreux adversaires. Le psalmiste l’affirme désormais : je n’ai plus peur d’eux ! La conséquence concrète de la foi du psalmiste, face aux adversaires qui le menacent, c’est que la peur disparaît. Et parce qu’il n’a plus peur, il peut faire appel au Seigneur.
La première partie du verset 8 exprime la prière, l’appel au secours, la demande adressée à Dieu d’intervenir. La deuxième partie du verset, exprime la réponse de Dieu, dans des termes évocateurs, qu’on aurait sans doute un peu de mal à formuler ainsi aujourd’hui : « tu frappes à la joue tous mes ennemis, tu casses les dents aux méchants. » Reconnaissons que la formule laisse à Dieu le soin d’intervenir, c’est lui qui fait justice et non nous-même qui nous vengeons.
D’ailleurs le psaume se termine par cette leçon : « Seigneur, c'est toi qui sauves ! ». Le salut est au Seigneur. Et cela concerne tout le monde, tous ceux qui lui appartiennent : « Que ta bénédiction soit sur ton peuple ! »
Faire face à l’adversité
L’adversité fait partie de la vie… c’est universel et le fait d’être croyant n’y change rien. Cela peut même susciter de nouvelles adversités. Il ne faut donc pas s’étonner, en tant que croyants, d’affronter des épreuves et des difficultés, et même parfois de rencontrer des gens qui nous veulent du mal.
On a même le droit, face à cette adversité, d’exprimer notre désarroi et nos inquiétudes. N’oublions pas que le Psaume 3 débute par une lamentation, et c’est très loin d’être le seul exemple du psautier biblique !
La première étape pour faire face à l’adversité, c’est sans doute de la reconnaître et d’assumer l’effet qu’elle a sur nous. La prière est un lieu précieux pour pouvoir l’exprimer devant Dieu. Il accueille toujours notre détresse et nos inquiétudes. Dieu entend nos lamentations, nos craintes et nos désarrois. N’hésitons pas à les exprimer devant lui.
Ne plus avoir peur de ses ennemis
Une fois l’adversité reconnue, et son impact sur nous assumé, que demander à Dieu ? Peut-être bien, comme le Psaume 3 semble nous y inviter, de ne plus avoir peur de nos ennemis. C’est vrai quel que soit l’ennemi, quelle que soit l’adversité concernée : demandons au Seigneur de nous libérer de la peur.
Car la peur paralyse et rend incapable d’agir. La peur nous emprisonne. Or nous avons une assurance, celle d’un Dieu souverain (c’était le thème central du Psaume 2), qui veille sur nous et a toutes choses entre ses mains.
La peur est une arme redoutable. Elle est utilisée par les terroristes qui sèment la peur par la violence. Elle est utilisée par les personnes qui exercent une emprise sur les autres et qui musellent leurs victimes dans la peur, par des manipulations et des menaces.
Il ne s’agit pas d’être téméraire et de négliger les dangers. Il faut, au contraire, en être bien conscient. Mais le Seigneur est plus fort. Le salut est à lui !
Quoi qu’il puisse nous arriver, rien ni personne ne nous séparera jamais de son amour manifesté en Jésus-Christ. Et notre espérance est éternelle !
Combattre le mal
On l’a mentionné, il y a dans ce Psaume 3 une prière qui peut paraître un peu triviale, espérant que Dieu casse les dents des ennemis ! On aurait sans doute du mal à la formuler ainsi aujourd’hui mais cette prière nous rappelle tout de même que les méchants méritent d’être condamnés.
Bien sûr, Jésus nous a demandé d’aimer nos ennemis et de prier pour ceux qui nous persécutent…. Mais ça ne veut pas dire pour autant que nous devions accepter et relativiser le mal qu’ils commettent. Nous devons combattre le mal.
Un violeur, une personne responsable de violences ou d’abus sexuels, un manipulateur coupable d’emprise spirituelle… tous doivent être dénoncés et combattus. Il est heureux qu’aujourd’hui la parole des victimes se libère dans notre société, y compris dans les Eglises de toutes confessions. Il y a trop eu, dans les Eglises, d’affaires étouffées ou niées sous prétexte que « ça n’arrive pas chez nous ». Il y a trop eu d’injonctions au pardon comme toute réponse donnée aux victimes… alors qu’elles ont besoin d’être écoutées et prises au sérieux.
Sans demander à Dieu de casser les dents de nos ennemis, nous pouvons sans doute lui demander que ce qui doit être mis en lumière le soit, que justice soit faite et que les victimes des méchants, quels qu’ils soient, trouvent une écoute et un secours opportun.
Conclusion
En ce début d’année, nous savons que 2025 sera aussi faite d’épreuves et de difficultés. Nous savons que l’adversité sera là, d’une manière ou d’une autre, sous des formes différentes, avec une intensité différente aussi, selon les uns et selon les autres… mais elle sera là.
Souvenons-nous de la proclamation à la fin du Psaume 3 : « Seigneur, c'est toi qui sauves ! »
Ce dont nous pouvons être assuré, en tant que croyants, c’est la présence du Seigneur à nos côtés. Il l’a promis. Pour faire face à l’adversité d’aujourd’hui ou de demain, tournons les yeux vers lui. N’hésitons pas à lui ouvrir notre cœur pour lui dire ce que nous ressentons : il accueille toutes nos prières. Demandons-lui, en toutes circonstances, de ne pas avoir peur, et de trouver en lui la paix et une espérance renouvelée. Toutes choses sont entre ses mains. Demandons-lui aussi la force et le courage de vivre dans la lumière et de combattre le mal.
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